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Articles de brasseur-vansnick

  • Le Cid ardemment moderne

    C’est l’été, la saison des best-of ! L’occasion de ressortir des cartons quelques textes des temps jadis. Comme celui-ci, Le Cid ardemment moderne, une farce en un acte créée à l’occasion des Journées du Patrimoine (sous la direction de Roseline Hogne) le 13 septembre 2009 au Théâtre de Verdure de Bougnies avec Roger Blondiau, Jérémie Brasseur, Enza Leone, Jacques Marlier et Sandrine Vansnick. 


    Le Cid ardemment moderne [extrait]

    farce en un acte de Jérémie Brasseur

    Le Cid... Bougnies 2009

     

    Sandrine. — Les amis, je crois qu’une mission nous attend. Nous devons moderniser Le Cid pour transmettre ce glorieux patrimoine aux générations futures.

    Enza. — Mais comment ?

    Jérémie. — Il faut faire une sorte de remake.

    Roger. — Bingo ! On garde le titre, on garde le nom de l’auteur, et tout le reste on le ressort à notre sauce. C’est comme ça qu’ils font à Hollywood.

    Jacques. — Ouais. Il paraît qu’ils vont tourner Huis clôt de Jean-Paul Sartre avec Daniel Radcliffe dans le rôle du cascadeur.

    Sandrine. — Attends ! y a pas de cascadeur dans Huis clôt.

    Jacques. — Dans la version américaine, si.

    Roger. — Bon, écoutez. Disons que don Diègue ce serait un vieux collègue de Rodrigue et il viendrait d’être mis à la retraite anticipée suite à la restructuration de son entreprise.

    Jérémie. — Oui, alors don Diègue il espère que Rodrigue va le soutenir vu que Rodrigue il est délégué syndical…

    Roger. — Mais le PDG de l’entreprise,… comment qu’il s’appelle ?

    Sandrine. — Gomès… Don Gomès !

    Roger. — Ah oui ! Don Gomès, c’est justement lui qui pistonne la jeune déléguée commerciale aux yeux de braise…

    Sandrine. — La belle Chimène…

    Jérémie. — … avec qui Rodrigue tchatte sur Facebook pendant les heures de bureau.

    Jacques. — Super. On part de là et on brode.

    Sandrine. — Okay. Jérémie, tu fais Rodrigue ? Roger, don Diègue ?

    Roger. — Ça marche. Juste deux secondes que je m’imprègne du personnage et je me lance.

    Sandrine, Enza, Jacques et Jérémie quittent la scène. Roger prend des poses de grand tragédien, puis d’une voix de stentor :

    Roger/don Diègue. — Ô rage ! ô désespoir ! ô prépension ennemie ! Est-ce que j’ai bossé quarante ans juste pour des clopinettes ?

    Jacques, revenant en scène. — Oh Roger, excuse-moi de t’interrompre.

    Roger. — Mais je t’en prie.

    Jacques. — Je suis désolé, hein.

    Roger. — Tu fais comme tu le sens.

    Jacques. — Non parce que ça m'ennuie de te casser dans ton élan.

    Roger. — Y a pas de mal, y a pas de mal.

    Jacques. — D'autant plus que je t’ai coupé dans ta réplique.

    Roger. — Oui mais en même temps, j’aime mieux si tu as un truc à dire…

    Enza, revenant en scène à son tour. — Oh, les gars ! c’est bon ? On peut y aller ?

    Jacques. — Ouais. En fait, Roger, je me posais la question, au niveau de l’alexandrin classique... quand tu remplaces : « N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie » par : « Est-ce que j’ai bossé quarante ans juste pour des clopinettes », est-ce qu’on ne perd pas un peu – comment dirais-je ? – de la pureté de la métrique originelle ?

    Roger. — Eh bien, je vais te dire, ça dépend des écoles. Si tu considères le Manuel de versification de Bernarmont dans son édition de 1873, il est clair qu’il y a entorse à l’usage mais si tu regardes dans le P’tit dico des grands poètes de Francis Lalanne à la page 36…

    Enza. — Non, mais arrêtez, là ! vous êtes lourds. On fait du théâtre, pas de la ‘conciliabulerie’.

    Jacques, quittant la scène avec Enza. — Bon, on reprend.

    Roger/don Diègue. — Est-ce que j’ai bossé quarante ans juste pour des clopinettes ? Rodrigue !…. Rodrigue !… Où qu’il est passé, Rodrigue ?

    Jérémie, entrant en scène en vitesse. — Okay, okay ! je suis là.

    Roger. — Mais enfin, qu’est-ce que tu foutais ?

    Jérémie. — C’est parce que Chimène m’a dit de venir dans un coin pour, euh… Enfin, bref. Me voilà.

    Roger/don Diègue. — Rodrigue !

    Jérémie/Rodrigue. — Oui.

    Roger/don Diègue. — Rodrigue !

    Jérémie/Rodrigue. — Oui,…

    Roger. — Non mais attends avant de répondre. Je n’ai pas fini ma réplique.

    Jérémie. — Oh pardon, au temps pour moi.

    Roger/don Diègue. — Rodrigue ! As-tu des couilles ?

    Jérémie. — Dis donc, le cœur est descendu bien bas depuis l’époque de Corneille.

    Roger/don Diègue. — Rodrigue, mon camarade, si tu es un vrai délégué syndical, tu dois lancer une grève sauvage devant le bureau du grand patron et réclamer sa tête devant les caméras de RTL-TVI.

    Jérémie/Rodrigue. — La tête du grand patron ?

    Roger/don Diègue. — Oui, Rodrigue.

    Jérémie/Rodrigue. — La tête de Don Gomès ?

    Roger/don Diègue. — Oui, Rodrigue.

    Jérémie/Rodrigue. — Le piston de ma Chimène !… Ecoutez, don Diègue, étant donné la conjoncture, dans un contexte de crise économique mondiale, je ne crois pas qu'il soit judicieux d’entreprendre…

    Roger/don Diègue. — Rodrigue. Si tu ne me défends pas, je me désaffilie. Tu m’entends : je me désaffilie. Tu veux avoir ça sur la conscience ?

    Jérémie/Rodrigue, solennel. — Don Diègue, c’est le devoir qui m’appelle par ta bouche. Je descends dans la rue de ce pas. (Il sort.)

    Roger/don Diègue. — Prends l’ascenseur, l’escalier est en panne.

    Jacques, Enza et Sandrine reviennent sur scène.

    Sandrine. — Ouah ! « Prends l’ascenseur, l’escalier est en panne. » Quelle répartie !

    Roger. — Merci, merci beaucoup. Ça m’est venu comme ça dans le coup de l’émotion.

    Jacques. — Ah, c’est plein d’esprit en tout cas, c’est plein de pêche et ça termine l’acte 1 comme un pot d’échappement au cul d’un camion.

    Enza. — Oui, on tient le spectateur en haleine. Que va-t-il arriver à Rodrigue le petit syndicaliste ?…

    Sandrine. — … Et à Chimène, la pulpeuse déléguée commerciale ?

  • info: atelier Écriture théâtrale

    Voilà une initiative formidable. (On le dit d’autant plus librement que nous n’y sommes pour rien.) C’est une opportunité exceptionnelle pour les comédiens amateurs de toute la région. Le Théâtre de l'Éveil - compagnie théâtrale professionnelle - organise à partir du mois de septembre 2015 un atelier Écriture théâtrale animé par Sarah Brahy, comédienne et dramaturge. Cet atelier se définit comme un espace de jeu et d’exploration, avec à terme l’objectif de composer un corto, un spectacle de forme courte mis en scène par Béatrix Ferauge et Guy Pion qui sera présenté lors du festival Corti 2016.

    Les participants de cet atelier se réuniront à la Fabrique de Théâtre (rue de l’Industrie, 128) à La Bouverie (Frameries) les samedis 26 septembre, 10 et 17 octobre, 7 et 28 novembre de 9h30 à 16h30 ; ainsi que les mercredi 16, jeudi 17 et vendredi 18 décembre de 17h30 à 20h30.

    Cet atelier est gratuit. Les inscriptions sont attendues pour le 15 août 2015 au plus tard.

    Contact : beatrix.ferauge@skynet.be - 0477/45 33 50

  • sketch - Le mal du pays

    C’est l’été, la saison des best-of ! L’occasion de ressortir des cartons quelques sketches des temps jadis. Comme celui-ci, Le mal du pays, créé à l’occasion du café-théâtre Les courgettes aussi ont leurs problèmes ! (sous la direction de Jérémie Brasseur) le 1er avril 2011 au Café-Théâtre du G à Harveng, avec Emmanuel Moonen (Rudy) et Marie-Agnès Cosyns (Patricia).


    Le mal du pays

    sketch de Jérémie Brasseur

    Mal du pays

    RUDY. – Eh bien, qu’est-ce que vous avez, Patricia ? Pourquoi cet air renfrogné sur un si joli minois ? Dans un endroit si merveilleux …

    PATRICIA. – Oh oui, parlez-moi de ça… Vous vous le gardez, hein, votre ‘endroit si merveilleux’.

    RUDY. – Enfin, quoi ! Le soleil, le sable fin, les palmiers, la plage… On se croirait dans un poster !

    PATRICIA. – Oui, eh bien, dans votre poster, tout ne va pas pour le mieux dans le meilleur des mondes, mon bon monsieur…

    RUDY. – Ben, pourquoi ?

    PATRICIA. – Pas moyen de faire marcher mon téléphone portable !... J’essaie depuis tout à l’heure, rien, aucun réseau !

    RUDY. – Tant mieux, c’est que le paradis n’est pas encore empêtré dans la grande Toile !

    PATRICIA. – Taisez-vous et donnez-moi un coup de main au lieu de proférer des âneries.

    RUDY. – Que puis-je pour votre service ?

    PATRICIA. – Faites-moi la courte échelle. Peut-être qu’avec un peu de hauteur... (Elle grimpe sur son dos.)

    RUDY, le souffle coupé. – Ouille... on fait son petit poids quand même !

    PATRICIA, vexée. – Pardon, vous dites ?

    RUDY, se rattrapant comme il peut. – Rien, rien ! vous êtes une petite plume.

    PATRICIA. – J’aime mieux ça. Tenez-vous droit, je crois que je capte quelque chose.

    RUDY se redresse péniblement. – Vous en avez pour longtemps ?

    PATRICIA. – Restez tranquille deux secondes ! (Elle tapote.) Ah, voilà : meteo.be… « Mons-Borinage – Brouillard et vent, risque d’averses »… Parfait, parfait !

    RUDY. – Quoi ? C’est pour ça que vous me faites jouer les mulets ?

    PATRICIA, radieuse. – C’est plus fort que moi, j’ai besoin de savoir qu’il pleut en Belgique quand je suis en vacances au soleil.

  • Septembre 2015 à l’horizon

    atelier06 septembre2015

     

    « Sœur Anne, ô ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir par-dedans tes jolies jumelles ?

    - Si, je vois des dizaines de personnes qui se ruent vers la Maison de Quartier. Je crois qu’elles viennent participer à l’atelier théâtre les mardis de 19h30 à 21h à partir du mois de septembre… »

     

    On aimerait y croire. D’autant plus que nous avons hâte, nous aussi, de faire de nouvelles rencontres. Voilà pourquoi, même si le mois de juillet vient à peine de commencer, on prépare déjà la rentrée. Sur la table de travail, des projets de visuel (comme celui-ci) pour faire connaître notre atelier, mais aussi des idées d’activités en préparation et surtout notre grande envie de voir naître de belles complicités, d’encourager l’audace, la fantaisie et la créativité.

    Alors, si vous cherchez pour vous ou pour quelqu’un de votre entourage une activité de loisir où l’on peut oublier les tracas quotidiens, rencontrer des gens épatants et s’éclater librement, pensez à l’atelier théâtre. Même si vous vous dites : « Non, non, non ! le théâtre ce n’est pas pour moi, je ne jouerai jamais, devant un public, et tout… » Passez voir quand même. Promis, on ne vous poussera pas de force sur scène. Mais on parie que les petits jeux qu’on vous proposera vous amuseront ; que cela vous apportera un petit plus de gaieté et de bien-être dans votre vie. Et puis, qui sait ? au fil de l’aventure, vous changerez peut-être d’avis et vous vous sentirez prêt(e) à brûler les planches…

  • sketch - Geneviève vs Attila

    C’est l’été, la saison des best-of ! L’occasion de ressortir des cartons quelques sketches des temps jadis. Comme celui-ci, Geneviève vs Attila, créé à l’occasion du café-théâtre Ça c’est Paris (sous la direction de Roseline Hogne) le 15 mars 2008 au Café-Théâtre du G à Harveng, avec Jérémie Brasseur (le présentateur), Emmanuel Moonen (Attila) et Alexandra Woldag (sainte Geneviève).


    Geneviève VS Attila

    sketch de Jérémie Brasseur

    Genevieve vs attila 15032008

    Le présentateur. – Les livres d’histoire gardent le souvenir ému de sainte Geneviève et de la manière dont elle défendit la ville de Paris contre l’invasion des Huns. Mais toute cette littérature laissait profondément insatisfait le professeur Edmond Chousse-Mafouille. Dans les sous-sols de la Bibliothèque Nationale de France, loin à l’écart des vaines agitations du monde, il compulsait, Chousse-Mafouille. Il sondait de séculaires énigmes. Oh quelle allégresse fut la sienne, le jour où tomba entre ses mains palpitantes un vieil almanach parisien de l’an de grâce 451 ! Ce soir, nous sommes heureux de vous présenter l’une des pages les plus illustres de l’histoire de France : la confrontation entre sainte Geneviève, la patronne de Paris, et Attila, le roi des Huns. Notre reconstitution se veut un vibrant hommage aux travaux du regretté professeur Chousse-Mafouille. Il va sans dire que les faits sont ici restitués avec la précision historique la plus rigoureuse.

     

    Attila entre en scène, c’est un petit nerveux en armure. – Palpite et pleure, peuple de Paris ! C’est moi, le cruel Attila, roi des Huns. Je suis implacable, impavide, imprévisible. Je décide qui doit achever d’exister et je foule à mes pieds qui prétend résister.

    Entre sainte Geneviève, de l’autre côté de la scène. Elle a la coiffe des nonnettes et un grand chapelet autour du cou ; on sent en elle la bourgeoise pas commode. – Eh bien, en voilà, du raffut ! C’est vous qui faites du chambard ainsi ?

    Attila, roulant des yeux terribles. – Je suis Attila, roi des Huns, fils de Moundzouk, guerrier sanguinaire.

    Geneviève, pas ébranlée pour un sou. – Oui, bon. Moi, c’est sainte Geneviève, patronne de Paris et des gendarmes. C’est à vous l’armée qui est là-derrière ?

    Attila, crânement. – Oui. J’ai avec moi cinq mille hommes prêts à semer carnage, enfer et désolation.

    Geneviève. – Eh bien, il ne faut pas rester là. Le stationnement est interdit.

    Attila, un instant dérouté, comme un petit gosse qu’on engueule. – On en a pour cinq minutes. Juste le temps de mettre la ville à feu et à sang.

    Geneviève. – Je ne veux pas le savoir. Il y a un parking payant là-bas plus loin. Circulez !

    Attila. – Bigre de bougresse, tes palabres me harassent et m’aigrissent. Ce soir, mes cohortes de Huns se répandront dans les rues de Paris, égorgeront les hommes, violenteront les femmes, désosseront les enfants.

    Geneviève. – Le programme est alléchant, mais vous auriez dû envoyer des faire-part d’invitation parce que là, on est tous overbookés. Je ne sais pas si on va pouvoir caser ça dans nos agendas…

    Attila, au comble de la fureur. – Je suis Attila, roi des Huns, fils de Moundzouk,…

    Geneviève. – Oui, je ne dis pas, je ne dis pas. (A parte.) Dis donc, il y tient, à son C.V.

    Attila. – À mon seul nom, l’air s’emplit de gémissements rauques.

    Geneviève, a parte. – Des « gémissements rauques » ? Voilà-t-y pas qu’il va nous servir un petit concert de black metal. Il faut absolument le calmer, cet énergumène. Une rave party au monastère, ça serait très mal vu. (A Attila.) Venez donc voir par ici, mon petit Attila.

    Attila, s’approchant d’elle, l’air menaçant. – Vous ne savez quel bourreau vous laissez venir à vous. Un vent d’épouvante s’élève à chacun de mes pas et la rumeur du monde m’a surnommé le Fléau de Dieu…

    Geneviève, désinvolte. – Allons, allons ! Je suis sûre qu’au fond, vous êtes un brave homme. Tenez, je parie que vous aimez les chiens…

    Attila, sombre. – Quand j’en attrape un, je le dévore tout vif.

    Geneviève. – Ça serait assez mal vu à Paris. Notez que ça allègerait le travail des motocrotteurs(Revenant à son sujet, cherchant à amadouer le roi des Huns.) Enfin, Attila, il y a dans votre poitrine un petit cœur qui bat… Parlez-moi de votre maman.

    Attila. – Elle avait une voix extraordinaire…

    Geneviève. – Ah, voilà.

    Attila. – Quand je l’ai fait crever, accrochée par les mamelles aux rocs de Kharkov, elle a hurlé durant dix jours.

    Geneviève. – Oui, enfin. Je ne devrais pas m’immiscer dans vos petites brouilles familiales. Revenons donc à votre projet qui… consiste à…

    Attila. – Anéantir Paris !

    Geneviève. – Ah oui, c’est ça. Anéantir Paris. Écoutez-moi, mon cher Titi… – Ça ne vous gêne pas, Attila, que je vous appelle Titi ? Je trouve que ça fait plus parisien. – Donc, voilà. Le problème, c’est que vous tombez mal. En ce moment, on est tous très pris…

    Attila. – Que m’importe. Je suis Attila, roi des Huns…

    Geneviève. – Oui, c’est entendu. Mais à Paris, ce n’est pas vendeur, « roi des Huns ». Pas assez glamour, vous saisissez ?… Çà, si vous aviez tourné un spot pour Chanel, je ne dis pas.

    Attila, brandissant son arme. – J’ai mon épée du dieu de la guerre.

    Geneviève. – Restez tranquille avec ça… (Elle lui confisque l’épée.) Il faut vous rendre à l’évidence : ces prochains mois, ça sera vraiment trop serré pour organiser votre… euh… festival interculturel. Ou alors, en été. À condition bien sûr de ne pas tomber en plein Paris-Plage.

    Attila, suffoquant. – Paris-Plage ?

    Geneviève. – Oui, tout le monde met son maillot et on va faire bronzette sur le quai des Tuileries. Vous imaginez la Seine ?… Ah ah, la Seine. Elle est bonne, celle-là, non ? (Attila ne comprend pas. Elle tente d’explique.) La Seine… Le truc plein d’eau qui coule sous le pont Mirabeau… (Attila n’est pas d’humeur à rire. Geneviève reprend.) Remarquez, il y a une autre solution pour votre petite sauterie. Ce serait de décentraliser. Monter ça en périphérie. Disons au bois de Boulogne.

    Attila, au bord de l’apoplexie. – Au bois de Boulogne !

    Geneviève. – Évidemment, à Versailles ç’aurait fait plus stylé. Mais là, mon pauvre Titi, vous arrivez mille ans trop tôt.

    Attila, le souffle coupé. – Au bois de Boulogne !

    Geneviève. – Oui, je vois que vous n’êtes pas très chaud. Ecoutez, moi il va falloir que j’y aille, j’ai encore quelques Ave Maria à expédier. Le mieux c’est que vous y réfléchissiez bien à votre aise. Et puis, après, on se recontacte. Qu’est-ce que vous en dites ?

    Attila, pleurant de rage. – Je hais Paris. Je hais Paris ! Je ! hais ! Paris !

    Geneviève. – On dit toujours ça au début. Et puis, on s’y fait. Allez, venez. Je vous raccompagne. (Elle tend l’épée à Attila.) N’oubliez pas votre petit couteau.

    Attila, gémissant. – Mon épée du dieu de la guerre.

    Geneviève. – Allons, allons ! je vous la rends, faut pas pleurer comme ça. Qu’est-ce qu’il dirait, papa Moundzouk ?

    Attila, en pleine déconfiture, comme pour se persuader lui-même. – Je suis Attila, roi des Huns, guerrier sanguinaire.

    Geneviève. – Vous savez, mon cher Titi, vous devriez aller faire un tour du côté d’Orléans.

    Attila. – Orléans ?

    Geneviève. – Mais oui, Orléans. C’est très joli : il y a la Loire, on dort bien... (Attila sort en traînant les pieds. Geneviève, vers les coulisses.) Allez, grimpez à cheval. Comme on dit par ici : « Monte là-dessus, tu verras Montmartre. »

    Attila, en off, à ses hommes. – Les gars, j’ai changé d’avis. On va plutôt passer par Orléans.

    Geneviève. – Au revoir, Titi. Bon voyage !... Bien le bonjour à madame… (Elle revient vers le public, très parisienne.) « Roi des Huns… roi des Huns… » Je t’en ficherai, du « roi des Huns »… Faudrait voir à pas prendre le petit Parisien pour le roi des hons !

  • Une sacrée biblio !

    Eh voilà !

    Notre spectacle Bibliothèque est derrière nous. Des salles pleines, des rires et des applaudissements chaleureux, des comédiens enthousiastes... « Seigneur, que de souvenirs ! », comme dirait un certain Monsieur Clampain.

     

    Bibliotheque générale

    Sur notre site, vous pouvez retrouver l’album qui reprend quelques photos prises le jour de la générale par Sébastien Descamps. C’est ici.

    Sur la page Nos spectacles, vous pouvez télécharger le programme complet. C’est là.

    Sur la page Sketches maison, vous pouvez relire Onze et Sluggina. C’est de ce côté.

     

    On se retrouve très bientôt pour de nouvelles aventures !

  • Bibliothèque – extrait 9

    La bibliothécaire. – Madame ?

    La dame. – Oui, je voudrais un livre pour mon fils, Max, qui a neuf ans. Mais alors, pas une niaiserie avec des anges, des lutins, des fées, des animaux qui parlent ou je ne sais quoi. Et pas un bouquin qui va lui mettre en tête des fariboles avec des histoires rocambolesques, où tout s’arrange à la fin. Mais attention : ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : je ne vous demande pas non plus un livre plein d’horreur, de violence et de vulgarité. Je cherche juste un livre convenable, qui lui parle du monde tel qu’il est, sans sombrer dans la fantaisie, le sentimentalisme, l’invraisemblable ou le mélo.

    La bibliothécaire. – Je Vois. Le code civil, peut-être ?

    La dame. – Oh, Le code civil… C’est bien, ça. Je prends !

    La bibliothécaire. – Je disais ça pour rire !

    La dame. – Ah, c’est drôle parce que quand vous riez vous tirez la gueule comme d’habitude.

    La bibliothécaire. – C’est le rire des bibliothécaires, ça : tout en-dedans.

    La dame. – « Tout en-dedans… » ?

    La bibliothécaire. – Oui, mais vous : dehors !

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  • Bibliothèque – extrait 8

    La dame. – Mademoiselle, je cherche...

    La bibliothécaire. – Dites-moi.

    La dame. – Un ouvrage traitant des montres à gousset…

    La bibliothécaire. – Tout savoir sur la montre, aux éditions Flammarion.

    La dame. – Attendez ! … des montres à gousset fabriquées dans la seconde moitié du 19e…

    La bibliothécaire. – Histoire de la chronométrie, volume 4, éditions Larousse.

    La dame. – Laissez-moi terminer ! Je disais : … des montres à gousset fabriquées dans la seconde moitié du 19e siècle dans les usines écossaises...

    La bibliothécaire. – Nous avons une très belle Monographie portant sur l’industrie écossaise et son apport dans l’évolution des techniques de fabrication des systèmes horlogers. Editions du livre savant.

    La dame. – Mais écoutez-moi jusqu’au bout. … des montres à gousset fabriquées dans la seconde moitié du 19e siècle dans les usines écossaises par les migrants malgaches.

    La bibliothécaire. – Ah, çà ! Je crois qu’on n’a rien là-dessus.

    La dame. – Bon, tant pis… Alors, je vais prendre le dernier Mary Higgins Clark.

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  • Bibliothèque - les comédiens

    Vous les connaissez ?

    Vous allez les découvrir sous un autre jour.

    Vous ne les connaissez pas encore ?

    Ils débarquent sur scène dans quelques semaines.

    Ne manquez pas cette occasion de faire leur connaissance.

    SandyMarieAliciaJohanNattyCécileSophieMélissaBrunaZoéAurélieJean-Paul

  • Bibliothèque – extrait 7

    La dame. – Je cherche un livre. Le premier mot de la page 39, c’est asymptomatique.

    La bibliothécaire. – Excusez-moi. Je ne connais pas par cœur le premier mot de la page 39 de tous les livres.

    La dame. – Eh bien… Vous les ouvrez, alors.

    La bibliothèque. – C’est ça… Dehors !

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  • Bibliothèque : un thème au top

    Comme elles ont bien changé, nos bibliothèques ! Si vous gardez en tête l’image de lieux austères, vaguement monastiques, où chacun rumine sur son grimoire en silence, c’est que vous n’avez plus poussé la porte depuis longtemps. Aujourd’hui, une bibliothèque c’est plein de vie. On y lit des contes, on y organise des conférences, on s’y échange des impressions sur le dernier Musso ou sur un nouveau livre de cuisine, on y surfe, on y rit, on y joue…

    Bref, la bibliothèque, c'est devenu un super thème pour un spectacle de café-théâtre. Au milieu des bouquins, on croise de tout : des zoulous, des culs serrés, des tête-en-l’air, des bobonnes, des lolitas, des pas-tout-à-fait-juste

    C’est tout ce petit monde qui s’est invité il y a quelques mois dans nos jeux d’improvisation. C’était riche, foisonnant, délirant… Il y avait là du cocasse en pagaille et de la fantaisie en abondance.  Le temps de coucher ça par écrit, de caler la mise en scène, de rassembler costumes et accessoires et nous débarquons ! Bloquez le rendez-vous dans vos agendas: 5, 6 et 7 juin 2015 au Café-Théâtre du G à Harveng.

  • Bibliothèque – extrait 6

    Le type. – Dis-moi, ma belle, où est-ce que je peux trouver les encyclopédies sur Hubert Loveleur ?

    La bibliothécaire. – Hubert… ?

    Le type. – Hubert Loveleur : the crooner of Quaregnon. Celui qui chante Je t’aime tellement d’amour. Me dis pas que tu connais pas. (Il braille :) Ton nom est comme une prière / Je l’ai gravé sur toutes les pierres / Ton nom, Brigitte, je l’aime tant / Ouvre mon cœur, il est…

    La bibliothécaire. – Dehors !

    Le type. – Ben, non : ‘Dedans’, pour la rime avec…

    La bibliothécaire. – De - hors !

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  • J – 60 : compte-à-rebours lancé

    Eh oui ! plus que deux mois avant les représentations de notre café-théâtre Bibliothèque.

    Le moins que l’on puisse dire, c’est que les travaux vont bon train. Comme vous avez pu le constater, l’affiche d’Arnauld Cambier est terminée. La diffusion des tracts se prépare. Quant aux comédiens de l’équipe, ils n’ont pas hésité à poursuivre les répétitions durant les vacances de Pâques.

    Sur la photo, ils expérimentent des techniques de décontraction révolutionnaires, sous la conduite de Sandrine, notre spécialiste en la matière… L’occasion pour certains de découvrir les potentialités cachées d’une balle de tennis !

    atelier promo04 06 04 2015

    Sur le site Internet, ça bouge pas mal également. Avez-vous déjà parcouru la page consacrée à nos sketches faits maison ? Vous pourrez y lire quelques saynètes créées pour nos précédents cafés-théâtres. Et sur la page Nos Spectacles, vous avez désormais la possibilité de télécharger le portfolio des MonsQuetaires, ainsi que les programmes de Ciel, mon Caddie ! et du Pactole.

    En attendant les prochaines nouveautés… Car nous sommes loin d’être à court d’idées. Patience, patience !

  • Bibliothèque – extrait 5

    La dame. – C’est combien pour emprunter un livre ?

    La bibliothécaire. – Dix centimes par semaine, madame.

    La dame. – Il n’y a pas un tarif réduit pour les enseignants ?

    La bibliothécaire. – Non, je suis désolée.

    La dame. – Une réduction pour les familles nombreuses ?

    La bibliothécaire. – Non plus, je regrette.

    La dame. – Ce n’est pas moins cher pour les riverains ?

    La bibliothécaire. – C’est dix centimes pour tout le monde, madame !

    La dame. – Bon, ben… Tant pis !... Vous avez de la monnaie sur cent euros ?

    La bibliothécaire. – Non. Il y a distributeur… dehors !

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  • Bibliothèque – extrait 4

    La dame. – Je cherche un livre. Deux centimètres et demi.

    La bibliothécaire. – C’est le titre exact ?

    La dame. – Non, c’est l’épaisseur. J’ai un meuble à caler.

    La bibliothécaire. – Dehors !


    en préparation :

    Bibliothèque, café-théâtre (sketches, chansons, fantaisies) par l'atelier théâtre (1e année)

    prochainement au café-théâtre du G

  • Bibliothèque – extrait 3

    La dame. – Je cherche… un livre…

    La bibliothécaire. – Ça tombe bien, nous en avons.

    La dame. – Je l’ai vu chez une amie, mais je ne sais plus le titre.

    La bibliothèque. – Le nom de l’auteur peut-être ?

    La dame. – Non, ça non !

    La bibliothécaire. – Non. Et ça parle de quoi ?

    La dame. – Aucune idée. Mais la couverture est dans les tons bleus.

    La bibliothécaire. – Je vois…

    La dame. - … Ou verts. En tout cas, une couleur froide.

    La bibliothécaire. – Bleu-vert, donc. Un peu comme la flaque d’eau.

    La dame. – La flaque d’eau ? Où ça ?

    La bibliothécaire. – Dehors !

    ***

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  • Bibliothèque – extrait 2

    Le type. – Vous n’auriez pas un bouquin pour ceux qui doivent régler un problème de belle-mère ?

    La bibliothécaire. – Regardez au rayon psychologie.

    Le type. – En fait, euh… Je pensais plutôt au rayon criminologie.

    La bibliothécaire. – Dehors !


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  • Bibliothèque - en préparation

    La dame. – Je cherche un livre pour ma fille. Ça s’appelle Les chaleurs de Sophie.

    La bibliothécaire. –Vous êtes sûre ?

    La dame. – Oui, oui. C’est de la comtesse de Ségur.

    La bibliothécaire. – Ici on n’a que Les malheurs de Sophie.

    La dame. – Oh, ben c’est le même !

    La bibliothécaire. – Si vous le dites.


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