Articles de brasseur-vansnick
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Poème de confinement
- Par brasseur-vansnick
- Le 01/11/2020
- Dans dialogues
Freinés, arrêtés, empêchés,
Claquemurés, confinés, contrôlés.
Nos seuls compagnons restent nos murs,
Dont nous percevrons bientôt les murmures.
Alors, pour faire face à nos peurs,
Pour atténuer nos douleurs,
Souvenons-nous des faiseurs de bonheur.
Ceux qui font de nous des rêveurs.
Ceux qui font de nous des penseurs.
Ceux qui font de nous des rieurs.
Photographes et sculpteurs,
Écrivains et chanteurs,
Peintres et danseurs,
Comédiens et acteurs.
Et si l’envie nous prend d’être acido-rigolos,
Revoyons Guitry, Courteline, Feydeau
Et tous les magiciens des mots
Qui inspirent l’ATO.Sophie Gérin
octobre 2020
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ROUF ROUF bric & broc
- Par brasseur-vansnick
- Le 14/10/2020
- Dans infos
ROUF ROUF bric & broc
Bonne pioche... en attente
Pour son café-théâtre en préparation, l’Atelier Théâtre des Oiseaux rouvre ses archives pour y piocher ses plus chouettes sketchs en duo.
L’équipe qui prépare ROUF ROUF bric & broc reprend sur scènes une douzaine de sketchs montés ses dernières années à l’ATO. On avait trop envie d’entendre à nouveau Joseph gazouiller dans son rôle de fleuriste (Chrysanthèmes), de revoir Margarita dans son costume de fleur (Tournesols) et de confier à Sébastien le soin de mettre le pied dans un bon gros tas de… chance ! (Le porte-bonheur égaré)
Dans ce spectacle préparé sur le pouce (d’où le titre !), nous revisiterons ainsi des saynètes tirées des spectacles Le Pactole (décembre 2014), Jeux de Clés (mai 2017), La Grande Tourterie (mars 2018), Tranches de Maillard (décembre 2018), Des Files & Vous (mars 2019), SUPERstitieux (octobre 2019) et FloroLogies (mars 2020).
Initialement programmé à La Maison du Peuple Le Malgré Tout de Ciply le 25 octobre, nous sommes contraints de reporter les représentations de notre spectacle.
En septembre, pour Scène (r)Ouverte, l’entrée était gratuite mais les réservations nécessaires pour l’organisation de l’événement. En effet, afin de respecter les règles sanitaires en vigueur, le nombre de spectateurs dans la salle était limité à quarante. Deux entractes de cinq minutes ont permis aux gérants du café de ravitailler l’assistance. Avec un grand choix de boissons à petits prix… et même des portions de fromage et de cervelas à grignoter !
Infos pratiques : café-théâtre ROUF ROUF bric & broc, à La Maison du Peuple Le Malgré Tout de Ciply (rue des Robiniers 51) – date et conditions à déterminer
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Cherche : marionnettes
- Par brasseur-vansnick
- Le 09/10/2020
- Dans infos
Appel
L’ATO cherche des marionnettes
Une fois n’est pas coutume, l’ATO lance un appel aux dons. Il n’est pas ici question d’argent mais de marionnettes. Peut-être y a-t-il quelque part, dans un grenier ou au fond d’un placard, des marionnettes qui s’ennuient. Nos comédiens ambitionnent de faire d’elles les stars de demain !
Comme beaucoup de troupes de théâtre amateur, l’Atelier Théâtre des Oiseaux doit s’adapter aux mesures Covid. Même si rien n’altère notre créativité ni notre passion, nos jeux de scène sont quelque peu restreints. Les chuchotements à l’oreille et les corps-à-corps, les comédiens qui se baladent bras dessus bras dessous de côté cour à côté jardin, tout ça ne sera plus fort possible avant un bout de temps… Sauf pour les marionnettes qui, elles, ne craignent pas le grand méchant virus.
Voilà pourquoi nous aimerions confier à des marionnettes le soin d’incarner certains de nos personnages. La troupe a timidement amorcé l’expérience à l’occasion du café-théâtre de septembre, Scène (r)Ouverte. Et force est de constater qu’on n’était pas vraiment équipés pour, comme on dit. Notre paravent était trop haut. Nos marionnettes – empruntées à un jeu de quilles pour tout-petits – manquaient cruellement d’expressivité. Et puis, les voix des comédiens passaient difficilement la muraille de carton.
Titibouch le Tire-Bouchon & Cie
Qu’à cela ne tienne. On planche actuellement sur la fabrication d’un castelet qui nous permettra de faire mieux. C’est encore à l’état de maquette mais ça progresse. Provisoirement, nous avons collé quelques paires d’yeux sur des objets de la vie quotidienne pour créer les héros de nos jeux théâtraux : il y a Jean-Luc le Pot d’ Suc’, Marco le Micro, Gudule la Spatule, tante Marthe la Pelle-à-Tarte, Stéphone le Téléphone…
Ça nous a permis de faire quelques photos rigolotes… mais ça reste tout de même assez basique comme marionnettes. Alors, on s’est dit que des marionnettes, il y en a peut-être qui prennent les poussières. Offertes à un enfant qui a grandi et qui les a délaissées, ramenées comme souvenirs d’un voyage depuis lors oublié, exposées quelque temps comme objets déco ou reliquat d’une lointaine passion pour le bricolage… Les marionnettes terminent parfois leur carrière, loin des regards, abandonnées de tous. (Snif !)
Marionnettes, sortez des oubliettes !
Voilà pourquoi nous lançons un appel à nos amis, aux amis de nos amis, et même plus largement encore. Nous serions ravis de recevoir des marionnettes à qui nous donnerions une seconde vie. Il faudrait qu'elles soient animées par le bas (pas comme les marionnettes à fils) et que leur taille soit adaptée pour un public de quarante personnes (pas comme les marionnettes à doigts).
Vous avez ce genre de trésors ? Ou peut-être qu'étant habile de vos dix doigts, vous seriez prêt à bricoler pour nous quelques bonhommes avec du matos de récup’ ? Dans cette période difficile, votre aide serait vraiment la bienvenue. Si vous pensez pouvoir faire quelque chose, n'hésitez pas à en parler à un comédien de la troupe ou à nous contacter directement. Par email ou par téléphone.
Jérémie Brasseur / 09-10-2020
contact : jeremie.brasseur@hotmail.com / 0497 125 805
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Et de dix pour Joseph !
- Par brasseur-vansnick
- Le 07/10/2020
- Dans infos
Portrait
Et de dix pour Joseph !
Mais qui donc est ce beau barbu sur l’affiche du prochain café-théâtre de l’ATO, ROUF ROUF bric & broc ? À qui sont ses beaux yeux vifs et rieurs, ce nez volontaire, ce menton délicatement velu ?... La question, elle est vite répondue, comme on dit sur Instagram. C’est bien sûr la bobine de notre ami Joseph Cau, qui a rejoint l’ATO en janvier 2017 et qui compte aujourd’hui dix spectacles à son actif au sein de notre troupe.
Quand Joseph est arrivé à l’atelier théâtre, il n’était pas tout à fait certain d’être à sa place. N'importe qui pouvait-il donc vraiment se lancer dans le théâtre amateur, à tout âge et à tout niveau ? Son objectif, en poussant la porte du théâtre, c’était de « réveiller un court instant l’enfant qui sommeille en soi ». Eh bien, l’enfant qui sommeillait en Joseph n’allait pas se rendormir de sitôt, croyez-moi.
Très vite, Joseph fait son trou au sein de l’équipe. Ses premières inquiétudes se dissipent. Mais quand on commence à évoquer la création d'un spectacle, il devient tout vert, notre joyeux drille. Il n’en mène pas large. Peut-il vraiment s’engager dans une telle aventure ? Arrivera-t-il à mémoriser un texte et à garder ses moyens face au public ?
Tant de doutes, tant de tracas… et en fin de compte un si beau succès ! Car, devant les spectateurs, il s’épanouit, notre ami. Il tire toujours son épingle du jeu. Quitte à broder un peu quand les trous de mémoire lui font perdre le fil. En plus de s'éclater sous les feux de la rampe, Joseph a pris la plume pour écrire ses tout premiers sketchs ; ils ont pour titres : Dessins d’enfant ; Géoglyphes ; Pictogramme ; Plan de montage ; Rorschach ; Smileys… Il en écrira bien d’autres, au fil des mois et des années qui suivront.
Joseph le caméléon
Car les spectacles s’enchaînent pour lui. Après Faut te faire un dessin ? en décembre 2017, Joseph rempile avec La grande Tourterie (en mars 2018). Il campera Clampain, le donjuan des bibliothèques, mais aussi le professeur Demaideux, expertologiste aussi pompeux que bigleux. Et puis, il y aura Fête foraine (en octobre 2018), Tranches de Maillard (en décembre 2018), Des Files & Vous (en mars 2019), Parc Montines (en mai 2019), SUPERstitieux (en octobre 2019) et Piliers de Comptoir (en décembre 2019).
De spectacle en spectacle, Joseph nous surprend avec son inépuisable passion pour le déguisement : de la licorne bougonne à Jules César, de la bimbo affublée d’un talisman évocateur au chef de chantier toujours équipé de ses ‘stoefs’, du fils du patriarche Noé au psy en bermuda, rien ne l’arrête, tout lui va. Il déniche des postiches, il bricole des accessoires et bidouille des costumes hauts en couleur, il se grime au besoin… Joseph change de look à volonté pour le plaisir des spectateurs et pour le bonheur des albums photos.
En mars 2020, il est à l’affiche de Florologies mais le spectacle ne pourra malheureusement pas être présenté au public. C’est bien dommage ! Entre autres personnages, notre infatigable caméléon devait jouer un papa poivrot pas piqué des ver(re)s et un fleuriste vaquant à ses occupations, tout guilleret et gazouillant. Alors, si notre calcul est bon, Joseph a participé pour la dixième fois à la création d’un spectacle de l’ATO le 27 septembre dernier, lors de la représentation de Scène (r)Ouverte. Un sacré bout de chemin émaillé d’anecdotes inoubliables.
« Ça va aller ! »
Hors scène, Joseph est un camarade fidèle, toujours prêt à rassurer les petits nouveaux : « Ça va aller ! », aime-t-il leur répéter. Au besoin, il les aide à gérer le trac qui les submerge. En outre, il répond présent, que ce soit pour installer un décor, trouver des solutions aux problèmes techniques ou faire connaître l'ATO. Comme en avril 2018, lors d’une animation chez Hainaut Sport.
Faire du théâtre, c’est « passer dans un autre monde », confiait-il il y a quelque temps. « Avant d’entrer, vous laissez sur le trottoir une valise remplie du stress quotidien. Même s’il est difficile d’abandonner sa valise, c’est une bouffée d’air, de rires et de partages qui vous attendent à chaque rencontre. » Et si on lui demande ce qui continue à le fasciner après tous ces spectacles, il répond : « l’évolution qui s’opère au fil des répétitions chez tous ceux qui ont décidé […] de venir s’exprimer devant des gens qu’ils ne connaissent même pas ».
Dans quelques jours, Joseph sera de retour sur scène à l’occasion du café-théâtre ROUF ROUF bric & broc. Il a prévu de reprendre, avec Sophie Maes et Margarita Guerra, deux sketchs * qu’il avait préparés pour le spectacle FloroLogies. Alors, si vous avez l’occasion de venir lui faire un petit coucou, n’hésitez pas. Joseph est toujours l’un des premiers à circuler entre les tables du café, après une représentation, pour vérifier si le spectacle a plu… et si la bière est bonne !
Affaire à suivre / 07-10-2020
* Bouquet livré, un sketch de Joseph Cau - Chrysanthèmes, un sketch de Sophie Maes
Le café-théâtre ROUF ROUF bric & broc est programmé le dimanche 25 octobre 2020 à 15h30 à la Maison du Peuple Le Malgré Tout de Ciply (rue des Robiniers 51). L’entrée est gratuite mais les réservations sont nécessaires pour l’organisation de l’événement. Plus d’infos sur Internet: atelier-theatre.e-monsite.com
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Scène (r)Ouverte - septembre 2020
- Par brasseur-vansnick
- Le 02/10/2020
- Dans infos
vie socioculturelle
Scène (r)Ouverte : À Ciply, l’ATO relève un défi
Cet automne, l’Atelier Théâtre des Oiseaux relève le défi de jouer ‘gaiment sans contact’. Par la force des choses, les interactions sur scène sont limitées. De plus, les spectateurs doivent s’avancer masqués pour assister au spectacle et se répartir en bulles (de champagne) dans l’espace.
Saura-t-on organiser des spectacles en mode Covid et tisser malgré tout une certaine complicité avec le public ? Grâce à l’accueil très pro des gérants du café ciplycien La Maison du Peuple Le Malgré Tout, l’ATO a décidé de relever le défi. Ces retrouvailles avec le public se sont déroulées le 27 septembre dernier lors d’une après-midi Scène (r)Ouverte. Les heureux spectateurs (maximum 40 personnes en fonction de la disposition des lieux) ont pu encourager de leur présence ces drôles d’oiseaux passionnés par le sixième art.
Quatorze comédiens amateurs se sont relayés, deux par deux, devant un décor construit de paravents colorés pour improviser de joyeuses saynètes et lire à voix haute des ‘carabistouilles’ truffées de clins d’œil à l’actualité locale. Deux entractes de quelques minutes permettaient aux patrons du Malgré Tout de ravitailler le public en bières et boissons diverses.
Hâte de retrouver le public
Pour être honnête, les sketchs étaient plus improvisés que réellement mis en scène. Mais cela faisait partie du deal, comme l’explique Jérémie Brasseur, l’animateur de cette après-midi théâtrale. « Nous avions tellement hâte de retrouver le public après le confinement que nous avons monté ce jeu théâtral en quatre soirées seulement. Entre chaque rencontre, les comédiens travaillaient leurs scènes en se contactant par téléphone ou sur le Net. »
Le public a pu reconnaître sur scène des bouilles bien connues de l’atelier théâtre. Certains comédiens ont en effet déjà pas mal de bouteille : ils ont participé à plusieurs spectacles créés à la maison de quartier de l’Allée des Oiseaux à Mons, notamment en décembre dernier lors du café-théâtre Piliers de Comptoir. Mais dimanche dernier, on a également applaudi trois comédiennes qui se produisaient devant un public pour la première fois. Un sacré défi, relevé haut la main et vécu dans le plaisir – semble-t-il – puisque les trois courageuses ont décidé de rempiler pour le spectacle prévu fin octobre.
« Sautez sur scène avec nous ! »
« On tire un bilan très positif de cette première représentation au Malgré Tout de Ciply, confient les animateurs de l’ATO. C’était toute une affaire de s’installer dans une nouvelle salle et de concevoir un projet avec toutes les contraintes que la situation actuelle nous impose. Nous souhaitons renouveler très vite l’expérience, en tirant profit de la première édition pour nous améliorer et proposer un spectacle plus abouti… même si l’on sait que le délai de quatre semaines ne nous permettra pas de peaufiner la mise en scène. »
En mars, l’ATO a dû interrompre l'organisation de ses ateliers d’initiation au théâtre amateur mais aujourd'hui une main est tendue à ceux qui sentent bouillonner en eux l’envie de brûler la rampe - comme on dit dans le milieu. « Si vous n’avez pas froid aux yeux, pourquoi ne pas sauter sur scène avec nous ? Le public est toujours un excellent coach ! Et notre public est particulièrement sympathique. Venez à notre rencontre, le 25 octobre prochain… et vous verrez bien ! »
Affaire à suivre / 02-10-2020
Le café-théâtre ROUF ROUF bric & broc est programmé le dimanche 25 octobre 2020 à 15h30 à la Maison du Peuple Le Malgré Tout de Ciply (rue des Robiniers 51). L’entrée est gratuite mais les réservations sont nécessaires pour l’organisation de l’événement. Plus d’infos sur Internet: atelier-theatre.e-monsite.com
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Un chemin de croix
- Par brasseur-vansnick
- Le 01/10/2020
- Dans dialogues
Un chemin de croix
Le week-end des 12 et 13 septembre 2020 se sont tenues les Journées du Patrimoine en Wallonie. L’occasion pour l’Atelier Théâtre des Oiseaux d’aller découvrir le fabuleux chemin de croix en pâte à modeler de la chapelle du Malgré Tout. (Dialogue de Jérémie Brasseur, avec la contribution de Sébastien Lambert et Michèle Rouhart.)
Un camelot amène sa malle de trucs à vendre. – Bonjour, la foule. Tant que vous êtes là à poireauter, j’ai tout ce qu’il faut pour votre bonheur… Monsieur, je vois que vous avez une tête de pêcheur. Oui, ça se voit que vous avez beaucoup péché dans votre vie. (Il sort un poisson de sa malle.) Ça vous dit pas, mon petit anchois ? Il est frais du jour. Enfin, il a été frais du jour… il y a quelques jours… 45 euros les cent grammes. J’ai aussi du fromage au lait de caniche.
La guide. – Mesdames et Messieurs, approchez, s’il vous plaît.
Une dame arrive en traînant derrière elle un sac visiblement très lourd. – Excusez-moi, je cherche le chemin de point de croix. D’ordinaire, je fais plutôt dans le crochet, mais je me suis dit : ce coup-ci, on va faire un p’tit bout de chemin de point de croix.
La guide. – Merci d’être venus à l’occasion des Journées du Patrimoine. Bienvenue à la chapelle Notre-Dame du Malgré Tout, vous allez découvrir un chemin de croix très particulier, puisqu’entièrement réalisé en pâte à modeler. Ce qui apporte au récit biblique une touche plus guillerette : y a un petit côté La Mort de Jésus au Pays de Wallace et Gromit. Vous avez ici la première station. « Jésus est condamné à être crucifié. » Jésus, c’est le petit bonhomme bleu qui rigole.
Le camelot, à une personne du public. – Pardon, je vois que ça vous parle, Jésus qui est condamné. Je parie que ça vous connaît, les tribunaux de Justice. On sait ce que c’est : détournement de fonds, braquage à main armée, prostitution, séquestration et crime contre l’humanité… On est tous passés par là. (Il sort un livre de sa malle.) C’est votre jour de chance : j’ai ici un petit abécédaire du Code pénal… Bon, c’est en russe. Mais vous trouverez facilement quelqu’un pour traduire…
La guide. – La deuxième station du chemin de croix est en réparation : y a un bidule qu’on doit rafistoler. Je vous invite à vous déplacer directement vers la troisième station.
La dame, se déplace et trébuche. – Aïe !
La guide. – « Jésus tombe pour la première fois sous le poids de la croix. »
La dame. – Ah ben, y a pas que lui. C’est pavé ici comme dans la Rampe Sainte-Waudru. Je me suis troué la robe, moi. C’est du propre ! Je vais pas pouvoir ravoir ça, moi. Même au crochet. Si j’avais su, je serais venue en salopette. (Jetant un regard mauvais à la station du chemin de croix.) Tout ça pour voir un Schtroumpf qui trimbale son échelle ! Il ferait mieux de se mettre à la couture, le giambo : les gros travaux, c’est pas fait pour lui.
La guide. – J’oubliais de vous prévenir : faites attention, le sol est piégeux.
Le camelot. – En cas de besoin, j’ai du mercurochrome… 12 euros du litre. (Il sort de sa malle une grosse bouteille remplie d’un liquide bordeaux.) Je peux aussi fournir en bandages, vaccins, cataplasmes. En cas d’achat groupé, je fais les suppositoires gratuits.
La guide. – Quatrième station : « Jésus rencontre sa mère. » On reconnaît bien la vierge Marie à droite. Enfin, on suppose que c’est elle… Oui, elle a des grandes oreilles. Mais comme dit l’Evangile, c’est pour mieux vous entendre, mon enfant.
La dame. – Elle a pas l’air commode, la mère du petit. Si c’est elle qui lui apprend le point de croix, ça doit pas être une partie de plaisir. Moi quand maman m’a fait faire mes débuts au crochet, fallait pas crocheter de travers. Je me revois encore, gamine, sous la menace d’une torgnole qui plane jamais loin. Je vous prie de croire que faire son crochet avec les doigts qui tremblent, ça tient de l’exploit !
La guide. – Et là, c’est la cinquième station. « Simon de Cyrène aide Jésus à porter sa croix. » Vous noterez que Simon a amené sa petite brouette. Un peu d’esprit pratique, ça aide.
Le camelot sort de sa malle un sac pastique avec un fatras de petites pièces. – Pour les petits déménagements, j’ai un chariot élévateur… à monter soi-même. Là, c’est en modèle réduit. Mais une fois que vous l’avez fait en miniature, vous prenez des planches, des clous, des trucs qui traînent : y a toujours moyen d’adapter les dimensions. Monsieur, je vous sens intéressé. Je vous fais le lot à 200… Bon, allez… 190. Parce que c’est vous. Et parce qu’il manque sans doute deux, trois vis.
La guide. – La sixième station, « Sainte Véronique essuie le visage de Jésus ».
La dame. – Ben, mon vieux ! moi, je n’ai pas besoin que la voisine vienne me moucher le nez. Ça, c’est bien les jeunes d’aujourd’hui. Dire qu’il y a pas loin, les fillettes, à cinq ans, elle vous cousaient des napperons en dentelle, que ça faisait tout à fait correct sur le buffet du salon !
La guide. – Pour le voile de Véronique, l’artiste s’est sans doute inspiré des serviettes chaudes qu’on a parfois en fin de repas au resto chinois.
Le camelot. – À propos, je fais aussi dans la lingette démaquillante. 9 euros la douzaine. (Il sort de sa malle des bouts de ouate.) Monsieur, un cadeau pour votre dame… quand elle a son rimmel qui coule. C’est comme ça qu’on gagne une réputation de parfait gentilhomme.
La guide. – Je vous invite à passer de l’autre côté pour la septième station...
La dame, se déplace et trébuche. – Aïe !
La guide. – « Jésus tombe pour la deuxième fois. »
La dame. – Ah ben non, alors ! ça devient répétitif, cette affaire. Moi, je ne reste pas. Je préfère aller au Silex’s de Spiennes : y a rien grand-chose à voir mais au moins tout est bien sécurisé : pas un gravier qui dépasse ! (Elle part.)
La guide. – J’oubliais de rappeler : attention au sol, hein !
Le camelot, sortant à la suite de la dame. – Madame ! J’entends que vous aimez la belle caillasse. Attendez de voir ce que j’ai en stock. Du caillou de Quaregnon, du caillou de Quévy, du caillou de Cuesmes, du gravillon dur, du gravillon mou,…
La guide. – Bon, sinon… quelqu’un veut voir ma huitième station ou bien… ? Personne ?
septembre 2020
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Faut pas draguer !
- Par brasseur-vansnick
- Le 19/08/2020
- Dans dialogues
Faut pas draguer !
Joseph Cau
Lui. – Maa oui qué tou mé connais… Maa c’est moi, Tonio Gustavio Verdi ! Jé souis lé plous bello, eh… Jé souis céloui qui té fait mal aux yaux quand tou mé régardes ! Hmm, jé vois ahossi qué tou ne sais plous respirer. Maa ch’est normalè ! Ferme les zouyeux, jé va té faire lé boca boca.
Il veut l’embrasser. Elle lui colle une baffe.
Elle. – Mais ça ne va pas, non ! T’es un rapide, toi… TGV, va !
Lui. – Maa qué, « TGV » ? Jé m’appellé Tonio Gustavio Verdi.
séquence 02
Lui. – Pardon, mademoiselle. Pouvez-vous m’indiquer la rue T’es-bonne-toi Straat ?
Elle. – Bien sûr, Monsieur. Prenez la deuxième à gauche après l’avenue Connard-Laan et arrêtez-vous au feu Va-te-Faire-Mettre-Profond : vous y êtes !
séquence 03
Lui, chantant Dany Brillant. – « Quand je vois tes yeux, je suis amoureux / Quand j’entends ta voix, je suis fou de joie / Quand je vois tes yeux, je suis amoureux / Quand j’entends ta voix, je suis fou de toi… »
Elle, chantant Daniel Guichard. – « Mais sèche un peu tes yeux / Et ne crois pas surtout / Que nous autres on s’en fout / Tu sais, pleurer ça sert à rien / Laisse un peu dormir ta peine / Dans un coin. »
Lui. – Bon, OK ! C’est pas encore aujourd’hui que je vais conclure.
séquence 04
Ils dansent.
Lui, se trémoussant. – Tu sais, tu ne le sais pas encore mais c’est aujourd’hui que ton avenir se dessine ! Tu es sur le point de changer ta destinée. Saisis ta chance sans hésiter… Elle ne repassera pas ! (À son oreille :) Ne le dis à personne mais j’ai un don pour ça.
Elle, continuant à danser. – Quelle chance que j’ai ! J’ai toujours eu beaucoup de chance et te voilà, toi, la lumière de ma vie, la prunelle de mes yeux. Mais dommage…
Lui. – Comment ça, « dommage » ?
Elle. – Mais oui ! Dommage que ton don ne t’a pas fait voir mon copain qui va te mettre la tête au carré !
séquence 05
Lui. – Quand j’étais petit, j’étais tellement beau que toutes les nounous étaient folles de moi. Elles m’appelaient Zouzou… Mon petit Zouzou.
Elle. – Oui, je sais, j’ai entendu parler de toi mais…
Lui. – J’ai grandi et ma beauté en a ébloui plus d’une. Elles ont toujours été folles de moi. C’est naturel chez moi. Va savoir pourquoi ! Une bonne étoile, peut-être ?
Elle. – Oui, ça aussi j’en ai entendu parler mais…
Lui. – « Mais… », « mais… » Comment ça, « mais… » ? Que cherches-tu à me dire ?
Elle. – Ta beauté s’est arrêtée à ton nombril et maintenant je sais pourquoi elles t’appellent toutes Petit zizi.
séquence 06
Lui, frappant à la vitrine. – C’est combien ? (Il frappe trois fois.)
Elle, montrant trois doigts. – C’est trois cents.
Lui. – Ouah ! C’est cher !
Elle. – Peut-être, mais c’est du double-vitrage !
séquence 07
Lui. – Je vois que vous êtes très en forme aujourd’hui. Ne soyez plus impatiente, je suis là pour tous vos désirs.
Elle. – Tiens donc ! Et qu’est-ce qui vous émoustille de la sorte ?
Lui. – Eh bien, si ça ce n’est pas un signe : avoir sa petite culotte sur sa cheville !
Elle. – Espèce de sale goujat ! (Elle lui colle une baffe.) C’est un bandage : je me suis tordu la cheville ce matin.
séquence 08
Ils sont bras dessus, bras dessous.
Lui. – J’ai vu beaucoup de pays. Celui qui m’a le plus marqué, c’est le Brésil : ce sont tous des joueurs de foot et des prostituées !
Elle, fâchée. – Eh, le globetrotteur, je suis Brésilienne !
Lui. – Ah oui ? Quelle coïncidence ! Dans quelle équipe de foot tu jouais ?
séquence 09
Lui. – Dans tes yeux, il y a tant de soleil ; quand tu me regardes, je bronze...
Elle. – Tu ne risques pas une insolation : en bégayant comme tu le fais, tu t’inondes de postillons !
séquence 10
Lui. – I had a dream ! Cette nuit, j’ai fait un rêve merveilleux ! J’ai rêvé de toi.
Elle. – Grand fou, va ! « De moi » ! Et comment ça ?
Lui. – J’ai rêvé de ton corps. Je marchais les pieds nus sur un océan de seins. Un océan de tes seins !
Elle. – Eh bien, j’espère que tu sais nager parce que je fais du 75 A !
août 2020
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Petits défauts, trois fois rien
- Par brasseur-vansnick
- Le 26/07/2020
- Dans dialogues
Petits défauts, trois fois rien !
Maison à Vendre
Madame. – Bonjour, nous sommes le rendez-vous de dix-sept heures.
Le vendeur. – Je vous attendais. Entrez donc… Voilà d’emblée le hall d’entrée. Très beau couloir, très large, très aéré.
Monsieur. – Excusez-moi, mais votre hall d’entrée n’a qu’un mur. Ce n’est même pas un couloir.
Le vendeur. – Mais c’est moderne, c’est un peu loft. On ne s’embarrasse plus de mur inutile à l’heure actuelle. C’est beaucoup plus lumineux.
Madame. – Mais oui, chéri, laissons Monsieur ImmoChance nous montrer la suite.
Le vendeur. – Eh bien, justement, pas de mur et pas de porte ! Vous avez sur votre droite le living… 18 m de long, 5 m de large à rue.
Monsieur, ironique. – Pas de porte, pas de murs. Pour peindre et tapisser, ça fait moins de boulot.
Le vendeur. – Je sens que la maison commence à vous plaire ! Vous avez au bout de ce très spacieux triangle une small kitchen équipée.
Monsieur. – C’est ça que vous appelez une cuisine équipée ? Pas de frigo, pas de lave-vaisselle, un évier troué et un robinet sans eau chaude.
Le vendeur. – Tout de suite les critiques ! Les gens qui vivaient ici avaient huit enfants et ils étaient très heureux ! Des gens très débrouillards. (À mi-voix.) Jusqu’à ce que...
Monsieur. – Avant d’aller plus loin… le chauffage ? Je ne vois pas de radiateur.
Le vendeur. – Un poêle à pellets, là-bas devant la baie vitrée pour couper le froid en hiver. Ça chauffe toute la maison. Astucieux, non ? Très débrouillard, l’ancien propriétaire. Très débrouillard !... Mais je vois que madame a trouvé la salle de bains. Vous avez, là dans le coin, une baignoire sabot et une splendide douche délicatement ocrée. Magnifique, n’est-ce-pas ?
Madame. – Délicatement ocrée : c’est de la crasse.
Le vendeur. – Un petit coup de serpillère et Monsieur Propre fera le reste !
Madame. – Et la fenêtre donne sur la cuisine du voisin ?
Le vendeur. – Oui. Des gens très sympathiques. Voyez, ils vous font signe. Souriez : c’est important, les relations de bon voisinage.
Monsieur. – On pourrait carrément les embrasser : leur fenêtre est à un mètre à tout casser ! Ce n’est plus de la promiscuité là, c’est de la cohabitation !
Le vendeur. – Monsieur plaisante ! J’aime ça : ça détend l’atmosphère. La maison commence à vous plaire. Si, si. Ça se voit.
Madame. – D’où vient ce courant d’air qui me glace le dos ?
Le vendeur. – La baie vitrée n’a plus de carreau. C’est dû à une fissure sur le pignon : le vent s’est engouffré et a fait éclater la vitre. Mais c’est trois fois rien. Ce serait encore l’ancien propriétaire… ah çà ! un type très débrouillard ! (À mi-voix.) Enfin, jusqu’à ce que...
Madame. – Dis, Gérard, je viens de voir le garage. Il fait à peine deux mètres de long. Le coffre de la voiture sera sur la rue. Je crois qu’il vaut mieux arrêter la visite.
Le vendeur. – Et puis, vous avez une très belle cave, bien aérée.
Monsieur. – Tu m'étonnes ! il y a des trous partout. Oui, je sais : le propriétaire était très débrouillard. Mais jusqu’à ce que... quoi, à la fin ?
Le vendeur. – Eh bien, jusqu’à qu’on le fasse interner, avec sa femme et ses huit enfants.
Monsieur. – Tous ensemble ?
Le vendeur. – Oui, ils se sont mis à voir des spectres partout dans la maison.
Madame. – Quelle horreur !
Le vendeur. – Mais le bâtiment reste une très bonne affaire. À saisir immédiatement.
Madame. – Et vous, vous les avez vus ?
Le vendeur. – Qui ?
Madame. – Les spectres.
Le vendeur éclate de rire. – Mais, madame… je suis leur chef !
Madame. – Gérard, j’ai peur !... Gérard ? Où es-tu ?
(Gérard s'est évanoui.)
Joseph Cau, janvier 2020
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Le Silence des Voisins
- Par brasseur-vansnick
- Le 22/07/2020
- Dans dialogues
Le silence des voisins
Maison à Vendre
Un expert immobilier fait visiter la maison à Renan Taraud. L’expert est volubile, fait de grands gestes, donne beaucoup de détails alors que Renan voudrait visiter en silence.
L’expert. – Voilà, voilà ! Après le magnifique rez-de-chaussée, la pièce la plus belle de l’étage !
Renan. – Ah ? Vous êtes sûr ?
L’expert. – Oui ! (Il tourne sur lui-même, les bras en l’air, pour admirer l’ensemble de la pièce.)
Renan. – Vu l’état, j’ai peur de voir le reste. Je cherche le calme, vous savez, pas un chantier de gare.
L’expert. – Oh, ne soyez pas ronchon ! Cette maison est une source d’inspiration idéale pour un écrivain.
Renan, penché sur un tas de briques au fond de la pièce. – C’est sûr que ce mur effondré a sûrement des choses à raconter.
L’expert. – Allez, aidez-moi ! (L’expert tend un mètre-ruban à Renan et prend toutes les mesures avec lui. Renan voudrait s’en libérer.) Dimensions idéales de 6 m sur 7 m 50. Hauteur au plafond de 2,50 m. Fenêtre de 1,50 sur 2,50 m. Vue magnifique sur le jardin : 10 m sur 15 m.
Renan. – Oui mais c’est le jardin des voisins.
L’expert. – Ce jardin est un véritable havre de paix. Que ce soit aux voisins, c’est un détail !
Renan. – Un détail de 10 m sur 15 !
L’expert. – Avec un petit arrangement, vous pourrez profiter de leur merveilleux coin vert.
Renan. – Un arrangement ? Un arrangement de quelle sorte ?
L’expert. – Oh, peu importe… De toute façon, ils sont rarement là ; vous pourrez vous faufiler à travers la haie ni vu ni connu. Leur hamac est un des meilleurs du quartier.
Renan. – Ah bon ! Vous avez testé ? Vous n’êtes pas gêné !
L’expert. – Mais Monsieur, ça fait partie des obligations professionnelles de tout connaître du voisinage.
Renan. – Et que font-ils, les voisins, s’ils sont rarement là ?
L’expert. – Ce sont des artistes. Ils créent ! Comme vous, finalement.
Renan. – Ils créent … quoi ? Des pièces de théâtre, des peintures, des sculptures ?
L’expert. – Non, ils sont dans la musique. D’où les concerts, les nombreux déplacements… Vous verrez, vous ne les verrez pas souvent. (L’expert est fier de son jeu de mots.)
Renan. – Et c’est quel genre de musique ? Pas trop bruyant, j’espère ? Du classique ?
L’expert. – Euh… non, pas tout à fait. C’est tout sauf classique en fait…
Renan. – Eh bien, expliquez-vous ! Ils jouent d’un instrument ? Ils chantent ? Ils jouent du rock, de la pop ?
L’expert. – En fait, ils travaillent sur le chant des baleines et le traduisent en partition pour cuivres, instruments à cordes et chants lyriques.
Renan. – Ah ? Je ne connais pas ce genre musical. Mais soit ! Puisque vous savez tout, qu’est-ce qui est arrivé au plancher ? Il est plein de griffes.
L’expert. – Oui mais ce n’est pas très grave. C’est le chat de l’ancien propriétaire.
Renan. – Le chat ? Vous avez vu la profondeur des griffes ?
L’expert, la larme à l’œil. – Je sais, oui… Malheureusement…
Renan. – Quoi, malheureusement ? Qu’est-ce qui vous rend triste tout d’un coup ?
L’expert. – Le chat en avait tellement marre…
Renan. – Marre ? Marre de quoi ? Expliquez-vous, mon vieux !
L’expert. – La voisine… Sa voix de crécelle…
Renan. – Je ne comprends rien à votre histoire !
L’expert. – Lorsque la voisine est venue la dernière fois, le chat lui a sauté dessus, il l’a traînée tout du long ; on aurait dit une bête enragée !
Renan. – Le chat ou la voisine ?
L’expert. – Elle a résisté… Ce sont ses ongles imprimés dans le plancher. Le chat l’a secouée dans tous les sens…
Renan. – Et le mur, lui, n’a pas résisté : c’est ça, hein ?
L’expert. – Elle s’est échappée mais plutôt que de prendre les escaliers, elle a pris la fenêtre…
Renan. – Elle ne s’en est pas sortie ?
L’expert, faisant non de la tête. – Trop haut ! Elle a hurlé en tombant ; un véritable hommage à Moby Dick…
Renan, tout excité. – Eh bien, il fera plus calme dans le quartier, on dirait ! Allez, concluons la vente. Je tiens mon nouveau polar.
Sophie Gérin, janvier 2020
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Pool-Party - Sophie Gérin
- Par brasseur-vansnick
- Le 19/07/2020
- Dans dialogues
Pool-Party - contribution de Sophie Gérin
Restons créatifs cet été. À partir d'un fait divers, les comédiens de l'ATO ont improvisé des saynètes racontant les péripéties d'un nageur à la dérive.
POOL PARTY : L’interview des Chousse-Mafouille (Sophie Gérin)
Mercredi 27 mai, quelques jours plus tard
Les Chousse-Mafouille et Bernal Lesaint, chroniqueur à Radio France-Bleu Indigo de Champagne- Ardennes
Bernard Lesaint. – Tout d’abord, merci à vous, les Chousse-Mafouille, de me recevoir dans votre appartement pour cette interview exclusive, sur les ondes de Radio France-Bleu Indigo. Alors, dites-moi, comment avez-vous réagi quand vous avez vu l’eau passer à travers votre plafond ?
Monique Chousse-Mafouille. – Ah, mon p’tit ! Ma première pensée a été pour vous. Je me suis dit que vous n’étiez vraiment pas doué pour les prévisions météo. J’ai plaint votre mère, vraiment !
Maurice Chousse-Mafouille. – Mais tais-toi, Monique ! Excusez-la, monsieur Bernard, elle plaisante bien sûr ! Notre réaction a été l’étonnement, puis la colère. C’est pas la première fois que ces jeunes nous en font voir. Le mois passé, ils ont organisé un nouveau jeu… Une partie de rave qu’ils appellent ça. Je n’ai pas vraiment compris mais ils ont eu des ennuis parce que c’est un jeu qui se fait dehors, à ce qu’il paraît… Dans un champ de céleri sans doute… mais pas dans un petit appartement, hein ! ça fait bien trop de bruit.
Monique Chousse-Mafouille, se rapprochant très fort de Bernard. – La police a fait stopper leur fête. C’est dommage. Moi, j’aurais bien aimé que Maurice y aille. Vous vous rendez-compte, mon p’tit ? Un champ de céleri !
Bernard Lesaint. – Attention aux distances, madame Chousse-Mafouille. Mais revenons à vos voisins bruyants. Est-ce que vous saviez que le jour de la Pool-Party, ils avaient aussi prévu des covers ?
Maurice Chousse-Mafouille. – Ben, pourtant, il fait pas si froid que ça en ce moment ! Et je suis sûr qu’elles viennent de Chine, leurs couvertures. Pour sûr, ils allaient les revendre un bon prix; des magouilleurs, en plus !
Monique Chousse-Mafouille. – Mais non Maurice, tu comprends rien… Dites, mon p’tit Bernard, ça vous dirait d’être mon agent ? Pour leur prochaine fête, faites-moi engager ; j’ai un répertoire varié, vous savez : je chante du Rolling Stones, du Petula Clark et du Queen. Je me suis confectionné la même combinaison que Freddy, vous savez, celle avec des carreaux blancs et noirs. Bon, un peu moins collante quand même… Dites aux voisins du quatrième que Queen Monique est prête à faire un tabac chez eux… Quand la dalle sera réparée.
Sophie Gérin – 12 juillet 2020
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Pool-Party - Joseph Cau
- Par brasseur-vansnick
- Le 15/07/2020
- Dans dialogues
Pool-Party - contribution de Joseph Cau
Restons créatifs cet été. À partir d'un fait divers, les comédiens de l'ATO ont improvisé des saynètes racontant les péripéties d'un nageur à la dérive.
Thibaut et Nathan sont mariés. Le déconfinement les rend dingues. Nathan aime l’eau !
Thibaut. – Mais qu’est-ce que tu fais ? Tu vas crever de chaud.
Nathan, en combinaison de plongée. – T’occupe ! je tiens à être prêt, des fois où ils changeraient d’avis. (Devant son reflet dans la glace.) Ah zut ! j’ai grossi. Faut que je remette du poids à ma ceinture, bon sang ! Je ne tiens pas à m’épuiser. Ah ah ah ! pas le jour de l’ouverture.
Thibaut. – Mais mon mignon, t’es complètement barge. Ça ne s’arrange pas hein, t’es complètement siphonné, mon popote.
Nathan. – Oui, c’est ça ! J’en peux plus de ces quatre murs et de la déco. Je vais finir par faire une bêtise si on ne me lâche pas… Avec ça, je ne dois pas oublier mon masque.
Thibaut. – Tiens ! prends le mien, mon chou.
Nathan. – Mais non, voyons ! pas ton masque. Pas ton masque de Zorro !... Mon masque qui va avec ma combinaison. Sans oublier mon respirateur.
Thibaut. – Pff ! mon poulet… D’abord, Zorro, c’est sur ses yeux qu’il a un masque. Et puis, ton respirateur, ton respirateur ! Ah ah ah ! Ton petit bout de tuyau, tu veux dire ?
Nathan. – Ben oui, mon petit bout de tuyau… celui qui va avec mon masque, ma combinaison et ma belle ceinture…à gros poids, na ! Celui qui va me permettre de respirer. De respirer, si tu ne veux pas venir à mes funérailles ! Et puis, zut ! Tiens, rends-toi utile, prends mes pantoufles et passe-moi mes …
Thibaut, moqueur. – Tes … ? tes … ? Tes propulseurs ! (Il éclate de rire.) Mais tu vas ressembler à un canard, mon poussin. (Il rit.) Oh, que j’aime ça !
Nathan, en aparté. – C’est vrai qu’il fait chaud ! C’est une combinaison d’hiver que j’ai là. Elle fait au moins sept millimètres. (À Thibaut.) Pour te moquer de moi, tu n’es pas le dernier, bien sûr ! En attendant, moi, je n’en peux plus, je veux être prêt.
Thibaut. – Allez, mon grand fou ! reviens un peu les pieds sur terre ! Une tenue de plongée complète : masque, tuba, combinaison, palmes et ceinture lestée… Ne penses-tu pas que tu exagères un peu ? Ce sont les piscines que l’on va ouvrir. Tu espères peut-être y rencontrer des dauphins ou faire ton Cousteau ?
Nathan. – Et alors, pourquoi pas ? J’en ai assez de patauger, de faire la planche, de jouer avec toi au ‘yellow submarine’ dans une piscine improvisée dans notre salon.
Thibaut. – Oh, c’est vrai : tu as raison, ma petite truite. C’est ce que j’ai trouvé de mieux pour t’aider à supporter ce méchant confinement.
Joseph Cau – 12 juillet 2020
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Pool-Party - Sophie Maes
- Par brasseur-vansnick
- Le 13/07/2020
- Dans dialogues
Pool-Party - contribution de Sophie Maes
Restons créatifs cet été. À partir d'un fait divers, les comédiens de l'ATO ont improvisé des saynètes racontant les péripéties d'un nageur à la dérive.
POOL PARTY : Chez les Chousse-Mafouille (Sophie Maes)
Dimanche 24 mai, 22h28, quelques minutes plus tard
Les Chousse-Mafouille, un couple de septuagénaires, locataires du dessous
Madame chante We Will Rock You pour donner du pep à son mari. Elle lui montre les mouvements. – Allez, Maurice, on lâche rien ! Pense à bien respirer.
Monsieur – J’en peux plus de tes séances de sport ! Tu n'y rentreras jamais plus dans ce foutu bikini, tu n'as plus vingt ans ! Et puis arrête de chanter : c'est un vrai supplice !
Madame, l'air combatif. – Oh si, j'y arriverai ! (Elle se met de nouveau à chanter.) « Son petit itsi bitsi tini ouini, tout petit, petit, bikini / Qu'elle mettait pour la première fois / Un itsi bitsi tini ouini, tout petit, petit, bikini / Un bikini rouge et jaune à petits pois… » Allez, Maurice, on y va ! (Elle se met à chanter Eye of The Tiger.) Chante avec moi.
Maurice Chousse-Mafouille fredonne sans aucune conviction. Il s’arrête, regarde le plafond, tend la main et reçoit une goutte d'eau provenant du plafond.
Monsieur. – Oh mais il pleut ! Il pleut dans l'appartement !!!
Madame. – Oh, il pleut ! (Elle prend la main tendue de son mari et l’entraîne danser.) « I'm singing in the rain, just singin' in the rain / What a glorious feeling, I'm happy again… »
Monsieur – Je ne plaisante pas, il pleut vraiment ! Regarde !
Madame, constatant la fuite. – Mais oui ! il pleut ! Fichue météo ! Ils avaient pourtant prévu un ciel bien dégagé pour aujourd'hui.
Monsieur – Pas de chance : ma partie de pêche va être annulée ! Je te l'ai pourtant assez répété : « Arrête de chanter, il va pleuvoir ! »
Sophie Maes - juillet 2020
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Pool-Party - création théâtrale
- Par brasseur-vansnick
- Le 12/07/2020
- Dans dialogues
Pool-Party dans la Marne
Restons créatifs cet été. À partir d'un fait divers, les comédiens de l'ATO ont improvisé des saynètes racontant les péripéties d'un nageur à la dérive. (écriture : Jérémie Brasseur)
INTRODUTION Pool-Party dans la Marne
Lundi 25 mai, 7h30
L’animateur-radio et le chroniqueur, dans leur studio vers la fin du bulletin d’information
L’animateur de France Bleu Champagne Ardenne. – … Et puis, ce drame social la nuit dernière en Châlons-en-Champagne…
Le chroniqueur. – Oui, Boris. Il était près de 23 heures lorsque les forces de l’ordre sont intervenues au quatrième étage d’un immeuble à Saint-Memmie.
L’animateur. – Une petite commune pourtant sans histoire !
Le chroniqueur. – En effet, Boris. La Police explique avoir reçu un coup de fil désemparé de la part d’un couple résidant au troisième étage de l’immeuble. Ce couple avait constaté des infiltrations d’eau au niveau de leur plafond.
L’animateur. – Et dites-nous, mon cher Bernard : la vaillante Police châlonnaise a-t-elle pu venir à bout de cette intrusion aquatique ?
Le chroniqueur. – Eh bien, il s’est avéré que les voisins du dessus, deux jeunes colocataires, s’étaient bricolé une piscine au beau milieu du séjour en vue de faire la fête. Une ‘Pool-Party’ à laquelle ils avaient même conviés quelques amis.
L’animateur. – Une initiative conviviale, certes ! mais discutable quand on loge au quatrième.
Le chroniqueur. – Je vous l’accorde. Plusieurs invités ont pris la poudre d’escampette à l’arrivée de la police.
L’animateur. – Merci, Bernard. Ajoutons que les pompiers ont été mobilisés pour vider la piscine – une piscine de trois mètres de long – car les tonnes d’eau menaçaient la stabilité du bâtiment.
(d’après un fait divers publié par France TV Info, le 25 mai 2020)
POOL PARTY : Un nageur au bord du suicide
Samedi 16 mai, neuf jours plus tôt
Thibaut et Nathan, les deux colocataires, dans leur appartement
Nathan. – Bon Dieu, Thibaut, qu’est-ce que tu fous avec la tête là-dedans ?!
Thibaut. – J’en peux plus, Nathan ! Tu m’entends ? J’en peux plus. Pardonne-moi : ferme la porte en sortant, j’allume le gaz.
Nathan. – Arrête tes conneries, Thibaut : t’es dans la machine à laver, là !... Écoute ! après ton suicide médicamenteux, t’avais promis d’arrêter. Quand même ! t’as avalé trois cents grammes de laxatif et t’es toujours là. C'est un signe, merde ! T’as pas encore compris ? T’es pas doué pour les suicides.
Thibaut. – C’est trop dur ; tu ne te rends pas compte ! Je viens juste de créer une technique de nage révolutionnaire : la brasse dorsale coulée-touchée. Et depuis ce foutu confinement, impossible d’aller à la piscine tester mon invention de génie !
Nathan. – Chiale pas, Thibaut ; s'il te plaît, chiale pas : tu vas réveiller Chousse-Mafouille et il va monter gueuler… Thibaut, écoute-moi... Ecoute-moi, vieux ! Je te promets que d’ici la fin du mois, je te trouve une solution. Tu vas nager, mon pote. Je ne sais pas encore comment mais je vais te rejeter à la flotte.
Thibaut. – Jure-le, Nathan ! Sur la tête de la petite Sirène.
Nathan. – Je te le jure… Et même sur les nageoires à Bubulle ! (En aparté.) Ô destin faquin ! Comment tenir pareille promesse ? Et comment pourrais-je ne pas la tenir ?... Eh bien, quoi qu’il en coûte, je suis homme de foi et je tiendrai parole.
POOL PARTY : Chez les parents
Samedi 23 mai, une semaine plus tard
Le couple Chignole, les parents de Nathan, dans leur lit conjugal
Monsieur. – Tiens, au fait, Nathan est passé cette après-midi à l’atelier…
Madame. – Ah bon ? Pourquoi tu ne m’as rien dit ? Qu’est-ce qu’il raconte ?
Monsieur. – Il venait emprunter deux, trois bricoles : des bâches, du Scotch, des palettes. Je crois qu’il monte une piscine.
Madame. – Une piscine ? Nathan ? Mais son appart’ est au quatrième ! Germain, qu’est-ce que tu racontes ?
Monsieur. – Oh, écoute ! J’en sais rien, moi.
Madame. – Enfin, c’est ton fils quand même ! Tu aurais pu lui demander... Et s’il allait faire une bêtise…
Monsieur. – Qu’est-ce que tu veux qu’il arrive ? Il bricole un peu : c’est pas une affaire qui va sortir dans la presse, hein. Allez, dors maintenant !
POOL PARTY : Le plan de Stinky
Dimanche 24 mai, 22h06
Noëlla et Stinky, deux invités à la Pool-Party, dans la cuisine de l’appartement
Noëlla. – Stinky, t’es pas encore en maillot ?!
Stinky. – Nan ! Moi, l’eau j’aime pas ça. Au début, même, je voulais pas venir…
Noëlla. – Ben oui, je comprends…
Stinky. – Quoi ! tu voulais pas que je vienne ?
Noëlla. – C’est pas ça mais bon… Qu’est-ce que tu vas faire si tu nages pas ?
Stinky. – Thibaut m’a dit : « Viens quand même; tu verras, ce sera comme d’aller à la mer… »
Noëlla. – Ah oui… Et quoi ?
Stinky. – J’ai amené mon seau, je vais ramasser les coquillages.
POOL PARTY : L’embuscade
Dimanche 24 mai, 22h58, une petite demi-heure plus tard
Bichon et Flanchard, deux policiers, dans le couloir de l’appartement
Bichon. – Alors, c’est quoi le plan ?
Flanchard. – Ben, je fous mon pied dans la porte ; on gueule ‘police !’, on pénètre ; et on neutralise tout ce qu’il y a à neutraliser. T’es prêt ?
Bichon. – Attends, je suis pas sûr. C’est quand qu’on gueule ? Avant ou après qu’on pénètre ?
Flanchard. – On s’en fout. On gueule et on débarque. Il est clair, le plan ; clair et net… Ton arme, elle est chargée ?
Bichon. – Quoi ?
Flanchard. – Bon sang, quelle bite, ce mec ! (Il lui gueule dans le nez.) Est-ce que ton arme est chargée ? C.H.A.R.J.É. : Chargée !
Bichon. – Bah ouais qu’elle est chargée… (À mi-voix.) Presque autant que ton haleine.
Flanchard. – Tu disais ?
Bichon. – Rien, rien.
POOL PARTY : Nageuses en cavale
Dimanche 24 mai, 23h07, à peine dix minutes plus tard
Vanilla et Sully, deux invitées de la Pool-Party, en maillots de bain sur les balcons de l’immeuble
Vanilla. – Sully, je te hais. Sans déconner, je crois que je vais te tuer. Je voulais pas venir à cette putain de fête. Je t’avais dit que ce coup-là, je le sentais pas.
Sully. – Mais arrête de râler, Vanilla. Regarde : le temps est super doux. Profite un peu ! Tu as vu toutes ces étoiles ? Y a la grande Ourse, là-bas.
Vanilla. – Je crois que tu ne te rends pas compte : on est à moitié à poil, on est trempées, on a les flics au cul !
Sully. – Le problème avec toi, c’est que tu vois toujours le verre à moitié vide.
Vanilla. – « Le verre » ? Quel verre, bordel ? Y avait même pas d’alcool. C’était la Pool-Party la plus pourrie de toutes les Pool-Parties de l’histoire. Comment est-ce qu’on va redescendre maintenant ?
Sully. – Passe-moi ta main, on va passer par la corniche. Tu me lâches pas, hein ! Promis ?
Vanilla. – Non, mais sérieux, Sully, tu charries. Arrête ! (Sully glisse, Vanilla lâche sa main et Sully chute de quatre étages ; son cri d’effroi s’éteint dans la nuit.) Eh, merde ! Sully ?!... Oh, oh ! Sully ?... Qu’est-ce que ça dit en bas ? La voie est libre ?
POOL PARTY : Blues de pompier
Lundi 25 mai, 00h16, une heure plus tard
Le pompier et Stinky (caché dans un coin), au bord de la piscine
Le pompier, dans son talkie-walkie. – Capitaine, pour vider la piscine, je fais comment ? J’ai pas le matos, moi… À vous !... Capitaine, vous m’entendez ?... À vous… (Il vérifie le talkie-walkie.) Shit ! plus de batterie.
Stinky, apparaissant. – Y en a pas, des coquillages !
Le pompier, surpris. – Hein !? D’où il sort, celui-là ?... (À Stinky.) Qu’est-ce que vous foutez là, vous ?
Stinky. – J’étais sous l’évier, je comptais les cafards.
Le pompier. – Les cafards ? Mais pourquoi?
Stinky. – Parce que moi, l’eau, j’aime pas ça. Et puis, c’est pas comme la mer, ici. À la mer, les cafards c’est des moules.
Le pompier. – Écoutez, mon vieux : faut pas rester là. La dalle peut céder d’une minute à l’autre.
Stinky. – Ben… Et vous alors ?
Le pompier. – Moi, j’ai reçu des ordres : je dois vider cette foutue piscine. D’ailleurs, faut que je trouve un truc… (Il cherche.)
Stinky. – J’ai un seau.
Le pompier. – Ah ouais ! (Il lui prend le seau des mains.) Ben… réquisitionné, du coup !
POOL PARTY: Au bord de l’étang
Mercredi 3 juin, dix jours plus tard
Gilles (un ami de Thibaut) et le père Mouchaillon, dans un pré, au bord d’un étang
Mouchaillon. – Ça n’a l’air de rien parce que c’est vaseux, mais c’est profond, vous savez ? J’avais mis des bébés requins là-dedans.
Gilles. – Comment ça, des requins ?
Mouchaillon. – Là, il n’y en a plus, hein ! Je ne sais pas comment ça se fait, ils ont crevé. Ils ont dû choper un truc…
Gilles. – Tant mieux… Je veux dire : pour Thibaut c’est plus sécure.
Mouchaillon. – Oh, je dis pas… mais ça m’a fait de la peine. Je les avais appelés Sharky et Makron. Deux belles bêtes, vous auriez vu !
Gilles. – … En tous cas, c’est vraiment sympa de votre part de laisser Thibaut venir plonger : c’est super important pour lui. Rapport à la nouvelle nage qu’il met au point.
Mouchaillon. – Ah ouais : la brasse dorsale croquée, je-sais-pas-quoi… C’est beau, l’innovation !... Enfin, là, ça commence à faire un peu long, quand même.
Gilles. – Un quart d’heure, je dirais.
Mouchaillon. – Et votre copain, il est censé remonter un jour, ou bien… ?
(Un temps.)
Gilles. – Pour vos requins, vous êtes 100 % sûr, ou bien… ?
création théâtrale, juillet 2020
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Maison à Vendre
- Par brasseur-vansnick
- Le 03/07/2020
- Dans infos
Maison à Vendre
projet à reprendre
En mars dernier, la promo 15 de notre atelier travaillait sur Maison à Vendre, un café-théâtre dont les représentations étaient prévues pour fin mai. Après avoir élaboré la trame narrative et défini les personnages du spectacle, le groupe s’attaquait à l’élaboration des dialogues. Le confinement a mis un coup d’arrêt au projet...
Le confinement aura durement affecté nos projets. Florologies, le café-théâtre de la promotion 14, devait faire le plein de spectateurs le weekend du 13 au 15 mars, l’équipe était fin prête mais n’a pu présenter son spectacle au public.
La frustration fut grande également pour la promotion 15 qui préparait son spectacle Maison à Vendre, programmé le week-end du 22 au 24 mai. Notre ami Frédéric Tomisinec nous avait dessiné une belle affiche. Le spectacle devait emmener le public derrière les portes d’un bien immobilier à rafraîchir, hanté par les fantômes du passé et par les potentiels futurs acquéreurs. Les préparatifs allaient bon train avec un canevas fantasque et des personnages hauts en couleur…
Voyez d’ici le tableau : autour de Clarisse Arrache-Clou, l’agent immobilier vite dépassée par les événements, se bousculent Soline Pointerolle, la championne du bricolage, et sa copine Nine Gradine, qui la suit en traînant les pieds, Francette Genouillère qui cultive "la zen-attitude", la baronne Zélie Wastringue et son rat Zouzou, Céleste Martelette dont la voix d’or cherche toujours le plus bel écho, Lucile Douille dans son imper sexy, Clio Moule, grande flemmarde devant l’Éternel, Guyot Burin, l’encombrant voisin, Florie Maillet la vieille mêle-tout du quartier, Josselin Serre-Joint, le fourbe fonctionnaire, Ronan Taraud, le poète qui perçoit les murmures des vieux murs. Et rôdant discrètement, se sentant comme chez elle, Fantine Moine, la squatteuse, qui scrute avec une douce ironie ces drôles de zigotos.
En février, pour promouvoir le spectacle, l’équipe avait réalisé un shooting photo. Avant d’archiver le dossier (non sans l’espoir de reprendre un jour le projet inachevé), notre site publie quelques-unes des photos prises à cette occasion. Ça témoigne bien de l’enthousiasme de l'équipe et des chouettes soirées du lundi, d’octobre 2019 à mars 2020 ! En compagnie d’Isabelle Blanquet, Christiane Carlier, Joseph Cau, Dominique Fievet, Sophie Gérin, Inèse Haubourdin, Candice Honorez, Marianne Jourquin, Emilie Kalecinski, Sébastien Lambert, Camille Schiffer, Sandrine Vansnick et Gina Zicari.
À présent, c’est l’été et on reprend doucement nos activités. « Le théâtre ça devient vite addictif, confiait Joseph Cau un soir où l'on préparait Maison à vendre. Une fois qu’on a commencé, on ne peut plus s’en passer. » Il est encore impossible de programmer nos prochains rendez-vous avec le public mais nous continuerons néanmoins à exercer notre fantaisie et à créer des saynètes délirantes. Le site Internet proposera tout au long de l’été des dialogues et des sketchs créés par les comédiens de l’ATO. Comme une promesse de retrouvailles…
Jérémie Brasseur
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FloroLogies - en BD
- Par brasseur-vansnick
- Le 18/03/2020
- Dans infos
FloroLogies
souvenirs en bande dessinée
Sandy Vansnick
Sophie Maes - Joseph Cau - Coralie Thomas - Stéphanie Eggermont
Isabel Greco - Margarita Guerra
Dorothée Giraud - Laurence Scherer
Coralie Thomas - Doriane Ghysels
Stéphanie Eggermont - Eléonore Dimey
Sabrina Cauchies - Isabel Greco
Joseph Cau - Sophie Maes
Doriane Ghysels - Coralie Thomas
Sébastien Lambert - Sophie Maes - Doriane Ghysels
Eléonore Dimey - Isabel Greco
Roberto Carbone - Margarita Guerra
Mélissa Copenaut - Sabrina Cauchies
Sophie Maes - Isabel Greco
Sébastien Lambert - Eléonore Dimey
Coralie Thomas - Sophie Maes - Roberto Carbone
Joseph Cau - Laurence Scherer
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FloroLogies - programme
- Par brasseur-vansnick
- Le 13/03/2020
- Dans infos
FloroLogies
Nous sommes contraints d'annuler les représentations de notre spectacle. Nous publions sur notre site le livret de présentation en souvenir de cette belle aventure.
Demandez le programme de notre nouveau spectacle FloroLogies... Ou plutôt servez-vous. Vous pouvez le télécharger - tout en couleur ! - sur notre page Nos spectacles.
L'accès rapide ? C'est par ici.
FloroLogies, café-théâtre de l'atelier initiation au théâtre (promotion 2019-2020) / créé à la Maison de Quartier de Mons en mars 2020 / avec Roberto Carbone, Joseph Cau, Sabrina Cauchies, Mélissa Copenaut, Eléonore Dimey, Stéphanie Eggermont, Doriane Ghysels, Dorothée Giraud, Isabel Greco, Margarita Guerra, Sébastien Lambert, Sophie Maes, Laurence Scherer, Coralie Thomas, Sandrine Vansnick / textes de Jérémie Brasseur, Joseph Cau, Sabrina Cauchies, Doriane Ghysels, Dorothée Giraud, Isabel Greco, Jacques Lambert, Sébastien Lambert, Sophie Maes, Laurence Scherer, Coralie Thomas / adaptation des textes et mise en scène : Jérémie Brasseur / assistante-metteur en scène : Sandrine Vansnick / affiche : Frédéric Tomisinec
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FloroLogies - Sandy
- Par brasseur-vansnick
- Le 10/03/2020
- Dans infos
FloroLogies
Rencontre avec Sandy Vansnick
Ce week-end, l’Atelier Théâtre des Oiseaux présente son nouveau café-théâtre, FloroLogies, un spectacle fort en fleur écrit et interprété par la promotion 14 de l’atelier d’initiation au théâtre amateur. Les comédiens de l’équipe se sont confiés : ce qui les fait rire, ce qui les amène à se lancer dans le théâtre, ce qu'ils aiment chez les fleurs. Voici Sandy Vansnick, assistante à la mise en scène et animatrice de la soirée.
Sandy, quand est-ce que tu ris ?
Chaque soir en animant nos ateliers théâtre: les impros ou mises en scène sont souvent cocasses et on ne manque jamais une occasion de rire. Ça tombe bien, il parait que rire allonge la vie, je vais être centenaire! Avec mon mari aussi, on rit souvent. Avant, on scotchait sur notre frigo un post-it rapelant en quelques mots nos plus grands fous rires, puis il y en a eu trop... mais on ne rate pas une occasion de s’en remémorer. On a aussi des phrases qui sont sorties spontanément et sont devenues des expressions culte qui nous font toujours rire.
Qu’est-ce qui te fait rire au théâtre quand tu vas voir un spectacle ?
Je ris rarement lorsque je vais voir une comédie : en fait, toutes les situations où un personnage est emberlificoté dans ses mensonges, ça me met mal à l’aise, comme dans les pièces de Feydeau et de Ray Cooney, qui sont beaucoup jouées. Je n’aime pas non plus quand l’auteur se moque méchamment de quelqu’un. Quand je vais voir un spectacle d’humoriste, je ris aux bons mots, aux expressions bien trouvées, plus qu’aux situations.
Quel est ton humoriste préféré ?
J’ai pris énormément de plaisir à regarder l’émission On ne Demande qu’à en Rire (ONDAR). Mon humoriste préféré est Arnaud Tsamere. C’est, pour moi, le plus intelligent. Je l’ai vu deux fois sur scène. J’aime aussi brancher ma radio sur Rires et Chansons en vacances, cela me détend même si je ne m’esclaffe pas autant que le public à l’enregistrement. Plus vintage : j’aimais bien Les Frères ennemis.
Quelles répliques de comédie te reviennent souvent en mémoire ?
« Jour. Nuit. » dans Les Visiteurs, « Sur un malentendu, ça pourrait marcher » dans Les Bronzés font du ski, « Tout à fait, Thierry » des Inconnus, « Faut rire, ça remplace la viande » de L’Atelier, une pièce de Grumberg, « Confidence pour confit d’oie » de Pierre Dac, Une chanson qui fait : « On n’est jamais trop aidés ».
Quel genre de déguisement t’amuse particulièrement ?
J’ai pris un pied terrible à me déguiser et me maquiller en sorcière (pour La Grande Tourterie – mai 2018), j’ai aussi un excellent souvenir de m’être déguisée en Twix pour un café-théâtre (Boustifaille – décembre 2016) et tous les déguisements un peu sexy qu’on ne met pas couramment. En fait, je suis un peu ‘no limit’ au niveau des déguisements, rien ne me fait peur !
Qu’est-ce qui t’a amusé depuis le début de cette aventure à l’Atelier Théâtre des Oiseaux ?
Le shooting photos a été un moment très joyeux et les photos reflètent bien l’ambiance très amicale qu’il y a dans le groupe 14. On a aussi fait une sortie au marché de noël de Mons, qui s’est terminée dans une excellente friterie de Dour. Ça a été l’occasion de se découvrir en dehors des séances.
Quand as-tu offert des fleurs pour la dernière fois ?
Je m’offre couramment des fleurs car j’aime ça. J’ai récemment offert une rose de Noël à maman pour son anniversaire et avant ça, un montage de fleurs pour les noces d’or de mes parents. Le lys est ma fleur préférée. L’odeur n’est pas agréable mais j’aime la beauté de la fleur ouverte. Sinon, je suis fana de roses rouges (qui sentent bon).
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FloroLogies - Doriane
- Par brasseur-vansnick
- Le 08/03/2020
- Dans infos
FloroLogies
Rencontre avec Doriane Ghysels
Dans quelques jours, l’Atelier Théâtre des Oiseaux présente son nouveau café-théâtre, FloroLogies, un spectacle fort en fleur écrit et interprété par la promotion 14 de l’atelier d’initiation au théâtre amateur. Les comédiens de l’équipe se sont confiés : ce qui les fait rire, ce qui les amène à se lancer dans le théâtre, ce qu'ils aiment chez les fleurs. Voici Doriane Ghysels, une comédienne qui aime les séances photo.
Dans ce spectacle, l'équipe interprète un sketch écrit par Doriane (avec Coralie Thomas) : Marguerites.
Doriane, quand est-ce que tu ris ?
Partout et pour tout et rien. D’ailleurs plus la blague est nulle, plus j’ai de chance de rire. Au-delà de la blague elle-même, c’est surtout le jeu d’acteur qui me fera rire ou non.
Quelle réplique de comédie te revient souvent en mémoire ?
Celle qui me vient là maintenant, c’est la réplique de Jamel Debbouze dans Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre : « … Et juste là : un petit géranium ! »
Quel genre de déguisement t’amuse particulièrement ?
Un biker en costume de licorne.
Qu’est-ce qui t’a le plus amusée depuis le début de cette aventure à l’Atelier Théâtre des Oiseaux ?
Je dirais que ça a été notre petite séance photos… même s’il y a eu beaucoup d’autres chouettes souvenirs !
Quand as-tu offert des fleurs pour la dernière fois ?
La dernière fois que j’ai offert des fleurs, c'était à mon ex-belle-mère... et ça n’a pas vraiment été une réussite.
Quelle est ta fleur préférée ?
Je ne sais pas si j’en ai une. Les plus belles sont celles qui poussent naturellement, sans avoir besoin de l’homme.
Si tu étais fleuriste, à quoi ressemblerait ta boutique ?
Vu mon sens de l’organisation catastrophique, ce serait un miracle que je ne passe pas mon temps à confondre une rose et un lilas… et à intervertir les commandes des clients.
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FloroLogies - Coralie
- Par brasseur-vansnick
- Le 06/03/2020
- Dans infos
FloroLogies
Rencontre avec Coralie Thomas
Dans quelques jours, l’Atelier Théâtre des Oiseaux présente son nouveau café-théâtre, FloroLogies, un spectacle fort en fleur écrit et interprété par la promotion 14 de l’atelier d’initiation au théâtre amateur. Les comédiens de l’équipe se sont confiés : ce qui les fait rire, ce qui les amène à se lancer dans le théâtre, ce qu'ils aiment chez les fleurs. Voici Coralie Thomas, une comédienne qu'un rien amuse.
Dans ce spectacle, l'équipe interprète un sketch écrit par Coralie (avec Doriane Ghysels) : Marguerites.
Coralie, qu’est-ce qui te fait rire ?
Je ris tout le temps. Ou, en tout cas, très souvent. Cela me met de très bonne humeur. Il faut dire qu’un rien m’amuse ! Le rire fait partie intégrante de mon quotidien.
Quel est ton humoriste préféré ?
Gad Elmaleh. Ce que j’aime chez lui c’est qu’il met en scène des événements que nous vivons au quotidien, pour la plupart d’entre nous. C’est ça qui est drôle.
Qu’est-ce qui t'a plu dans cette aventure théâtrale ?
Ce que j’ai adoré à l’Atelier Théâtre des Oiseaux, c’est que le rire est le bienvenu. Il n’y a pas de pression, pas de compétition entre nous, rien qu’un partage de bon temps. De la simplicité. Et ça, ça fait vraiment du bien. Nous sommes un groupe très soudé.
Quelle est ta fleur préférée ?
Je ne peux en choisir une en particulier car je les apprécie toutes. Ce que j’aime dans la nature, et principalement dans les fleurs, c’est qu’elles sont toutes singulières. Chaque fleur dégage une odeur, une couleur et une émotion unique.
Pour conclure, je voudrais citer Céline Blondeau : "Un simple regard posé sur une fleur… et voilà une journée remplie de bonheur !"
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FloroLogies - Eléonore
- Par brasseur-vansnick
- Le 03/03/2020
- Dans infos
FloroLogies
Rencontre avec Eléonore Dimey
Dans quelques jours, l’Atelier Théâtre des Oiseaux présente son nouveau café-théâtre, FloroLogies, un spectacle fort en fleur écrit et interprété par la promotion 14 de l’atelier d’initiation au théâtre amateur. Les comédiens de l’équipe se sont confiés : ce qui les fait rire, ce qui les amène à se lancer dans le théâtre, ce qu'ils aiment chez les fleurs. Voici Eléonore Dimey, une comédienne qui aime les tulipes.
Eléonore, quand est-ce que tu ris ?
Je ris au théâtre, bien sûr ! mais aussi dans la vie de tous les jours. Au travail, cela permet de respirer un peu, de se détendre et de profiter d’un bon moment avec les gens qui nous entourent. Cela m’arrive aussi souvent quand je suis fatiguée. Mais là, c’est plutôt un fou rire nerveux. Pas vraiment justifié, le plus souvent. Ce qui a tendance à interloquer les personnes autour de moi et à leur faire penser que je suis un peu folle !
Quels sont les humoristes que tu préfères ?
J’aime bien l’humour absurde, les choses qui n’ont pas vraiment de sens a priori et qui vont dans des directions auxquelles on ne s’attend pas. C’est pourquoi j’aime des humoristes comme Arnaud Tsamère, l’humour de Kaamelott ou de Burger Quiz.
Quelle réplique de comédie te revient souvent en mémoire ?
Difficile d’en retenir une seule. Ce sont plutôt des phrases qui m’ont fait rire plutôt que quelque chose que je répète. L’humour absurde, quand c'est sorti de son contexte, ce n’est plus drôle. Mais quelques exemples quand même : No, Mike, my friend, wake up, Mike ! [Il montre qu’il essaie de réveiller son ami en se servant du rideau sur la scène.] Oh my God ! I’m talking to a rideau ! (La différence dans le cinéma, Anthony Kavanagh) ; On est à 15.9. En arrondissant, on arrive à 16 décibels, soit cinq fois moins [de bruit] qu’un éternuement. Et regardez bien, messieurs-dames, ici, [en montrant son paperboard] nous avons un dessin qui n’a rien à voir avec tout ce que je viens de vous dire. Ce qui vous montre bien que tout ceci n’a aucun sens. (Les fumeurs moins bruyants grâce aux mimes, Arnaud Tsamère. Tout le sketch est absolument génial.) Je gueule, c’est vrai ; j’ suis un peu sec mais c’est important ce que vous faites. C’est systématiquement débile, mais toujours inattendu. (Kaamelott livre II) Je conseille aussi vivement le podcast du Gorafi Se verser du tabasco dans les yeux fait-il vraiment mal ? qui m’a valu un fou rire tout le long du sketch.
Qu’est-ce qui t’a amusé depuis le début de cette aventure à l’Atelier Théâtre des Oiseaux ?
Les séances d’improvisation des premières séances sont assez drôles et cela s'amplifie au fur et à mesure que l’on apprend à se connaître.
Quelle est ta fleur préférée ?
J’aime bien les tulipes. Il y en a de toutes les couleurs, voire de plusieurs couleurs à la fois. C’est très joli. C’est aussi quelque chose d’éphémère, que l’on ne trouve pas toute l’année. Ça les rend encore plus belles. Les parterres de tulipes, c’est magnifique.