Articles de brasseur-vansnick
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jeu des experts / une rincette
- Par brasseur-vansnick
- Le 01/12/2021
- Dans infos
Jeu – Les Experts Vous Expliquent
Qu’est-ce qu’une rincette ?
Courtisés par les médias, ils se contredisent, se déchirent, s’étripent. Moins leur propos est fiable, plus ils palabrent avec aplomb. L’espace d’un jeu, nos comédiens se glissent dans leur peau... Et surtout dans leur tête. Les voilà invités sur un plateau télé pour expliquer un terme inconnu. Chacun y va de sa petite version. Seul l’un d’entre eux propose la bonne définition. (Un sur six, ce n’est déjà pas si mal ; on est peut-être même au-dessus de la moyenne.) Saurez-vous démêler le vrai du faux ? C’est le petit quiz du jour !
Jeu créé à partir d’un dialogue improvisé avec Bernard, Caro, Dominique, Jérémie, Justine, Michel et Sandy (30 11 2021)
Et si vous êtes d’humeur à jouer, pourquoi ne pas redécouvrir nos quiz consacrés au petit monde du théâtre ? Histoire de tester vos connaissances sur les pièces incontournables du répertoire, les grands auteurs, les sketchs inoubliables, le vocabulaire des gens de théâtre… C’est par ici.
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rencontre - Les Arts Maniaques
- Par brasseur-vansnick
- Le 28/11/2021
- Dans infos
Rencontre avec deux passionnés
Pipo Guillet et Gérard Guéguen, fondateurs des Arts Maniaques
Mais comment font-ils, les Arts Maniaques ? Malgré la crise qui se prolonge, la troupe garde toute sa vitalité, le nombre d’adhérents continue même d’augmenter. Pour tenter de comprendre ce prodige, nous avons fait un petit tour virtuel du côté de Rennes, en Bretagne, à la rencontre de Pipo et Gérard, les fondateurs de la troupe.
C’est en 2007 que Pipo (Jean-Claude) Guillet et Gérard Guéguen fondent ensemble la troupe des Arts Maniaques à Pont Péan, petit village au sud de Rennes. Les deux complices s’appuient sur leur passion commune pour la scène. Avant de se rencontrer, ils ont suivi des trajectoires étrangement similaires et leurs visions du théâtre amateur concordent. Une grande aventure démarre, qui se poursuit, 14 ans plus tard, avec un remarquable dynamisme.
Bonjour les Arts Maniaques. Dites-nous, comment en êtes-vous venus à créer votre troupe ?
Gérard. – Chacun de nous s'est implanté, pour des raisons professionnelles, dans la région de Rennes. On ne se connaissait pas. Nous avons cherché une troupe de théâtre qui nous corresponde mais on n’a pas trouvé.
Pipo. – Dans la région, les troupes montaient surtout du boulevard. Des pièces pas forcément mauvaises mais montées un peu à l'arrache. Nous, on aime le travail bien fait.
Vous montez des pièces d’auteur mais vous avez aussi écrit vos propres pièces…
Pipo. – Oui. J’écris depuis longtemps. J’ai animé un atelier théâtre à Paris et rapidement j’ai été amené à créer des petits dialogues pour les débutants. Gérard, lui, s’est mis à écrire pour les 10 ans de la troupe. En 2017, nous avons décidé d’aller jouer à Avignon. Chacun a écrit une pièce et on a trouvé que ce serait plus sympa de monter celle de Gérard qui était truffée de jeux de mots. Ça s'appelait La balance.
Vous avez très vite souhaité ajouter une dimension caritative à vos projets théâtraux ?
Gérard. – Oui, du temps où je faisais du théâtre à Quimper, la troupe courait toujours après l’argent pour son propre fonctionnement, à cause des locations de salle et des frais divers. Ici, les conditions de création sont plus favorables ; la mairie nous aide. Depuis les débuts de la troupe, les statuts prévoient l’organisation d’actions caritatives. Ceux qui rejoignent les Arts Maniaques pour faire du théâtre adhèrent à cet engagement caritatif. Ils viennent aider. Tout spécialement lors de la soirée qu’on organise chaque année au profit de différentes associations.
Concrètement comment avez-vous mis en place ces partenariats ?
Pipo. – On ne voulait pas aider des associations qui partent rouler en 4x4 en Afrique. L'argent devait vraiment servir à quelque chose d’utile.
Gérard. – Nous avons constitué une structure intitulée TACLE (Théâtre amateur contre l'exclusion). C'est une sorte de filiale des Arts Maniaques. Les comptes sont nettement distincts même si l'existence des deux structures est liée : si les Arts Maniaques n'existaient pas, TACLE n'existerait pas non plus.
De quelle manière, la troupe a-t-elle traversé les différents confinements depuis 2020 ?
Pipo. – Au moment du premier confinement, on travaillait sur une pièce de Jean Anouilh. Notre travail a été interrompu alors qu’on était déjà bien avancés. Après un moment de flottement, nous avons mis en place des rencontres en vidéoconférence, histoire de garder le contact. En septembre, nous avons compris qu'on ne pourrait reprendre ni les répétitions ni les ateliers. Alors on a lancé un concours d'écriture ouvert à tous en collaboration avec la médiathèque de la ville et l'Association des parents d'élèves.
Ce concours d’écriture que vous avez intitulé À Vos Plumes…
Gérard. – Nous avons proposé le thème du confinement. Les participants nous envoyaient leurs textes. Avec les comédiens d’Arts Maniaques, nous avons réalisé des capsules vidéo pour les diffuser sur notre chaîne YouTube. C'était une manière de créer du lien. Suite au concours, un recueil des textes a été édité.
Pipo. – Après, on a repris nos répétitions, on espérait rejouer mais un nouveau confinement est survenu en mars 2021.
Gérard. – L'impact de cette crise, c'est quand même deux pièces mort-nées !
Pipo. – C'est une grosse déception, même si on reste fondamentalement optimistes.
Pour traverser cette période difficile, vous vous appuyez sur l’esprit de troupe ?
Pipo. – Oui. Pour nous c'est très important que les comédiens s'investissent même quand ils ne jouent pas. Ils s’occupent de la régie par exemple. Quand on a fondé la troupe, on était trois. A présent, il y a une quinzaine de comédiens. De nouveaux adhérents arrivent par l’atelier, ils restent, ils s'intègrent.
Gérard. – Bien qu’on soit déjà suffisamment nombreux, on participe chaque année au forum des associations. On s'oblige à y aller pour éviter que la troupe ne se sclérose. On ne veut pas vivre en vase clos, il faut rester ouvert vers l'extérieur.
Quels sont vos grands projets en cours ?
Pipo. – On monte une adaptation de la pièce Vol au-dessus d'un nid de coucou. C’est prévu pour les 19 et 20 mars 2022. On est aussi sur un projet lancé par l’ADEC, la maison du théâtre amateur rennaise. Ce projet intitulé Par 4 Chemins met en contact trois troupes de théâtre amateur et trois autrices professionnelles. Chaque autrice a créé une pièce d’une demi-heure destinée à une troupe en tenant compte du nombre d’acteurs. Trois spectacles d'une demi-heure ; 1h30 de spectacle. On s'est engagés à la monter sans en connaître le thème ! Nous la jouerons en janvier, une fois ici à Pont-Péan, une fois à Rennes, une fois du côté de Fougères et enfin sur Saint Malo. C'est un gros challenge.
Qu'est-ce qui vous donne envie de continuer après 14 ans d’aventures ?
Pipo. – Pour moi, c'est d’être entourés de gens très motivés. Au sein de notre troupe, on a des gens très motivés ; qui s'occupent de notre communication, de notre page Facebook, de notre site Internet, de notre chaîne YouTube ; qui publient tous les mercredis quelque chose ; qui viennent aux répétitions, même quand ils ne jouent pas ; qui s’investissent à fond dans les projets… Tout ça renforce la motivation.
Gérard. – Chaque année, les nouveaux projets motivent, et on essaie d'emmener les comédiens vers d'autres horizons, de sortir de Pont Péan. L'intégration des nouveaux arrivants, leur écoute lors des ateliers sont également très motivants.
Pipo. – C’est vrai que souvent dans les troupes de théâtre amateur, les comédiens se produisent uniquement devant leurs familles et leurs amis, autant dire un public acquis d’office. Nous essayons d'amener nos comédiens assez loin, dans des salles parfois improbables, dans des villes qu'ils ne connaissent pas, face à des publics qui vont vraiment les juger sur ce qu'ils présentent.
Gérard. – Ça crée de belles aventures, des expériences qu'on ne vivrait pas autrement.
Propos recueillis par Jérémie Brasseur
Le site web des Arts Maniaques: www.lesartsmaniaques.fr
Les Arts Maniaques sur Facebook
Les Arts Maniaques sur YouTube
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PhotoRéplique - Avis de recherche
- Par brasseur-vansnick
- Le 24/11/2021
- Dans infos
Avis de recherche - PhotoRéplique ATO novembre 2021 - sur la photo : Dominique Trillet - idée texte : J. Brasseur
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Piliers2 / Bavaro raconte-3
- Par brasseur-vansnick
- Le 21/11/2021
- Dans dialogues
Raconte-nous, Bavaro… (3e partie)
Piliers de Comptoir est un univers créé par l’Atelier Théâtre des Oiseaux en décembre 2019. Depuis cet été 2021, l’ATO réinvestit le bistrot imaginaire du Nul Bar Ailleurs, crée de nouveaux personnages, développe de nouvelles intrigues. Des sketchs sont en préparation, en prévision d’une présentation au public.
Bavaro. – C’est un pote qui m’a raconté ça : un jour, il traversait la Pologne avec un chargement de caisses de vodka.
Chouffe. – Ça, c’est une histoire qui commence à m’intéresser.
Bavaro. – Tout à coup, le fourgon tombe en panne. Mon pote se met sur le bas-côté et il attend. L’histoire ne dit pas s’il boit de la vodka…
Chouffe. – L’histoire ne le dit pas mais son haleine, à mon avis oui.
Bavaro. – Je ne sais pas, j’étais pas là. A un moment, il fait une incantation à saint Camion.
Belle-Vue. – Pouët, pouët !
Forestinne. – Mais arrêtez d’interrompre à tout bout de champ.
Bavaro. – Merci, Forestinne. C’est vrai que je ne me sens pas fort écouté.
Forestinne. – Moi, je suis suspendue à vos lèvres, Bavaro.
Chouffe. – Forestinne, ne commencez pas vos frottis-frottas.
Forestinne. – Bouclez-la, vous autres. Sinon, on ne connaîtra jamais le fin mot de l’histoire.
Bavaro. – Donc, mon collègue invoque saint Camion, et tout d’un coup, il voit un semi-remorque qui s’amène. Un gars descend : un mastodonte tout en blanc, des grosses bottines et une salopette qui le boudine…
Vedett. – C’est le bonhomme Michelin, ça.
Bavaro. – Pas loin. Il s’assied, il ouvre une mallette. Et qu’est-ce qu’il a dans sa mallette ? Il a sa pitance.
Chouffe. – Sa quoi ?
Bavaro. – Sa pitance… ses tartines, quoi.
Chouffe. – Ah, j’ai eu peur ! j’avais compris autre chose.
Bavaro. – Enfin, concentrez-vous. Merde !
Vedett. – Continuez, Bavaro, vous avez titillé notre curiosité.
Bavaro. – Donc, voilà notre sauveur fantôme qui déboule, avec sa mallette...
Chouffe. – … et sa pitance. On sait.
Bavaro. – Il sort une pinte, il la tend à mon pote sans rien dire.
Belle-Vue. – Bah il ne parle pas français, c’est un Slovène.
Bavaro. – On ne sait pas, ça.
Vedett. – C’est Michelin l’Enchanteur.
Bavaro. – En tout cas, il ferme sa gueule. Et y en a qui devrait prendre exemple ! (Reprenant son histoire.) Mon pote, il est hypnotisé. Le fantôme lui file la pinte.
Chouffe. – Une deuxième ?
Bavaro. – Non, toujours la même. J’essaie de raconter mais on me coupe tout le temps, je m’embrouille. Mon pote ouvre sa pinte. Pschitt ! Et là, le pschitt qu’il entend, il ne sait pas très bien si ça vient de la pinte ou d’un compresseur. Il boit un coup, il voit un peu flou. Et il réentend pschitt là-bas. Il finit sa pinte. Le fantôme n’est plus là. Il n’y a plus que le camion qui l’appelle.
Forestinne. – C’est comme dans les contes de fées.
Bavaro. – Mon pote se remet au volant, il met le contact et vroum ! ça démarre au quart de tour.
Forestinne. – Ouah ! quelle merveilleuse histoire, Bavaro.
Vedett. – Surtout le passage avec la pinte !
Bavaro. – Personne n’a jamais su ce qui s’était vraiment passé.
Forestinne. – Eh bah moi, je me sens mieux.
Vedett. – Cette nuit, on va tous rêver de Michelin l’Enchanteur.
Belle-Vue. – Mais oui, on va faire dodo et on se revoit demain.
Chouffe. – Moi, je crois que je vais rester ici. Comme ça, je serai déjà là pour demain. Belle-Vue, vous n’aurez pas à courir pour venir ouvrir.
Belle-Vue. – Bah, passez un coup de torchon alors tant que vous y êtes.
Vedett. – C’est un peu dommage de se quitter maintenant…
Bavaro. – … Juste au moment où on commence à bien s’entendre.
Forestinne. – Pour rester dans l’ambiance, on devrait tous aller camper dans le camion de Bavaro.
Vedett. – Il reste de la vodka ?
Belle-Vue. – Mais non : c’est Michelin qui l’a ramenée en Slovénie avec sa mallette !
Bavaro. – Ah oui, quand même ! y en a qui n’ont rien pigé à l’histoire en fait.
Texte de Jérémie Brasseur, d'après un dialogue de Bernard, Caro, Dominique, Michel et Sandy, le 02 11 2021
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Piliers2 / Bavaro raconte-2
- Par brasseur-vansnick
- Le 17/11/2021
- Dans dialogues
Raconte-nous, Bavaro… (2e partie)
Piliers de Comptoir est un univers créé par l’Atelier Théâtre des Oiseaux en décembre 2019. Depuis cet été 2021, l’ATO réinvestit le bistrot imaginaire du Nul Bar Ailleurs, crée de nouveaux personnages, développe de nouvelles intrigues. Des sketchs sont en préparation, en prévision d’une présentation au public.
Vedett. – Moi, je veux entendre une aventure... avec des camionneurs ardents, des nuits passées au fond des motels moites, où résonne l’écho des mâles tribulations et des trépidations intrépides. Une odyssée qui fleure l’odeur de bitume.
Chouffe. – L’odeur de quoi ?
Vedett. – De bitume.
Chouffe. – Ah, hum…
Forestinne. – Oui, il faut bien l’écouter jusqu’à la dernière syllabe, Vedett. Sinon, on fait fausse route.
Vedett. – Bavaro, racontez-nous votre vie de chauffeur poids-lourds.
Bavaro. – Non, ça va me donner soif.
Belle-Vue. – Allez, on va vous ravitailler si c’est pour la bonne cause.
Chouffe. – J’en reprends un petit par solidarité !
Bavaro. – Dans ces conditions, je veux bien. Il y a des choses dont on ne parle qu’entre routiers, à voix basse, à l’ombre des semi-remorques.
Forestinne. – Ça ne sortira pas d’ici.
Belle-Vue. – On sera muets comme des tongs.
Bavaro. – Les transporteurs ont leur propre univers, leurs traditions, leur folklore. Ils voient des choses que les gens comme vous, qui restez à végéter au bistrot, vous ne verrez jamais.
Belle-Vue. – Bah… on voit des truc, nous.
Vedett. – Des fois, on voit même en double.
Chouffe. – Dites, Bavaro, arrêtez vos grands airs : « vous qui restez à végéter au bistrot »… où est-ce que vous croyez que vous êtes ici ?
Bavaro. – Moi, ça ne compte pas. Je suis en pause.
Chouffe. – Nous aussi, on est en pause. Hein, Vedett, qu’on est en pause. On prend des poses, on change de pose, on fait ce qu’on veut.
Bavaro. – Attendez. J’ai roulé jusque quatre heures, je reprends à quatre heures demain, il faut bien que je décompresse cinq minutes.
Chouffe. – Une pause de vingt-quatre heures, ça fait déjà cinq belles minutes !
Bavaro. – Je préfère pas prendre de risque, des fois qu’on contrôlerait mon disque. Mais vous m’interrompez tout le temps. Je n’ai pas encore commencé mon histoire et j’ai déjà fini mon verre.
Forestinne. – Moi, à la radio, j’ai entendu dire qu’il s’en passait de drôles sur les parkings d’autoroutes.
Vedett. – Surtout du côté de Namur, à ce qu’on raconte.
Bavaro. – Bah ça, ce n’est pas le genre de cochoncetés qu’on débite devant des demoiselles de bonnes famille.
Belle-Vue. – Oh si ! racontez. On est entre nous.
Chouffe. – Il n’y a qu’à tirer les tentures.
Belle-Vue. – On va se cocooner ! Prenez les coussins, on va les mettre par terre pour s’asseoir en rond.
Bavaro. – Si je vous raconte ce qui se passe sur les aires de repos du Namurois, j’en connais ici qui vont courir là-bas. Et c’est le genre de coins où on ne tète pas que du café.
Chouffe. – Vedett, moi, j’ai la voiture, je vous embarque, on part à deux. Les divas débridées !
Bavaro. – Ce soir, je vais plutôt vous raconter une autre histoire. On y croit ou on n’y croit pas, c’est la légende du camionneur sauveur fantôme... Ou camionneur fantôme sauveur.
Vedett. – Ou fantôme camionneur sauveur.
Bavaro. – Si vous voulez.
Vedett. – Ou fantôme sauveur camionneur.
Bavaro. – Aussi.
Vedett. – Ou fantôme comme savonneur… Ah, non.
Bavaro. – Aucun de vous n’a jamais entendu parler du camionneur sauveur fantôme ?
Belle-Vue. – Non. (Mortifiée.) On fait rien qu’à végéter au bistrot.
Texte de Jérémie Brasseur, d'après un dialogue de Bernard, Caro, Dominique, Michel et Sandy, le 02 11 2021
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Piliers2 / Bavaro raconte-1
- Par brasseur-vansnick
- Le 12/11/2021
- Dans dialogues
Raconte-nous, Bavaro… (1e partie)
Piliers de Comptoir est un univers créé par l’Atelier Théâtre des Oiseaux en décembre 2019. Depuis cet été 2021, l’ATO réinvestit le bistrot imaginaire du Nul Bar Ailleurs, crée de nouveaux personnages, développe de nouvelles intrigues. Des sketchs sont en préparation, en prévision d’une présentation au public.
Au Nul Bar Ailleurs, tard le soir.
Belle-Vue. – Je dis ça mais je ne pense pas à mal : on va bientôt fermer…
Chouffe. – « Fermer » !? Ah non. Après, faut rentrer chez soi, tout ça.
Forestinne. – Je n’ai pas fini mon verre, moi.
Bavaro. – Je ne suis pas aux pièces non plus, le camion est bloqué à l’entrepôt.
Belle-Vue. – Allez, buvez vos fonds. Moi, je suis là, j’attends.
Chouffe. – Où ce que vous courez, comme ça, Belle-Vue ? Carapils, il ferme toujours à pas d’heure.
Belle-Vue. – Ce que j’en dis, c’est pour la forme. Je joue mon boulot de patronne…
Forestinne. – Je n’ai pas fort envie de rentrer : mon ordi est mort, je ne sais plus aller sur MonBingo.com.
Bavaro. – Parce que même la nuit vous jouez au bingo ?
Forestinne. – Faut bien que je m’entraîne.
Bavaro. – Ça vaut ben l’ peine ; vous finissez toudis dernière.
Forestinne. – J’ai la scoumoune depuis que j’ai paumé mon cure-dent porte-bonheur.
Chouffe. – Qu’est-ce que vous voulez ! Quand on touche le fond, on touche le fond.
Vedett. – Non, y a toujours plus au fond.
Bavaro. – Dis donc, l’ambiance est pas géniale, ce soir !
Vedett. – C’est ce que je me dis depuis que j’ai arrêté l’alcool.
Forestinne. – Vous avez arrêté ? Mais depuis quand ?
Vedett. – Depuis tout à l’heure… j’ai commandé un Kidi-bidull.
Chouffe. – Vous avez chopé l’abstinence.
Belle-Vue, que cette perspective terrifie. – L’abstinence ?!
Chouffe. – Ça peut arriver à n’importe qui. Sapristi, Vedett, qu’est-ce qui vous est passé par la tête ?
Vedett. – Je n’en pouvais plus de voir des visions surgir dans ma bière, alors je me suis mise au Kidi-bidull.
Bavaro. – Et vous voyez à travers les bulles ?
Vedett. – Bah oui, quand elles remontent.
Forestinne. – Vous allez en ramasser plein le pif. C’est un coup à choper des trous d’air dans le cerveau.
Chouffe. – Faut se méfier des boissons gazeuses : le gaz, on ne sait jamais d’où ça vient et par où ça passe.
Bavaro. – C’est que ça voyage libre. Un peu comme nous les camionneurs. Mais l’odeur est pas pareille…
Chouffe. – Quoique !
Forestinne. – Et si on faisait une veillée…
Vedett. – Funèbre ?
Belle-Vue. – D’accord. Qui c’est qu’on enterre ?
Forestinne. – Mais non, une veillée comme autrefois : se blottir au coin du feu, écouter les ancêtres évoquer leur jeunesse de leur petite voix mourante... Mère Chouffe, racontez un truc.
Chouffe. – La mère Chouffe, avec sa petite voix mourante, elle vous bleffe à la barbe !
Bavaro, narquois. – Forestinne, faites-nous le récit d’une partie de bingo ; il y a toujours un tel suspens, de tels rebondissements !
Forestinne. – Et mon verre, vous voulez le ramasser sur le coin de la tronche ?
Vedett. – Allez, on ne va pas se chamailler...
Belle-Vue. – Les chamailles, ça finit toujours mal. Y en a toujours un qui se fait traiter de pochtron et qui part un peu vexé.
Bavaro, levant son verre. – Bon beh, à la nôtre !
Chouffe, qui trinque avec les autres. – À nous !
Belle-Vue, avec un enjouement forcé. – À la bonne ambiance du café ce soir !
Texte de Jérémie Brasseur, d'après un dialogue de Bernard, Caro, Dominique, Michel et Sandy, le 02 11 2021
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rencontre - Emmanuel Dupuis
- Par brasseur-vansnick
- Le 10/11/2021
- Dans infos
Rencontre avec un passionné
Emmanuel Dupuis, organisateur de murder parties
Le confinement fut l'occasion pour l’Atelier Théâtre des Oiseaux d’explorer un recoin du vaste univers des jeux de rôle. Dans le domaine, Emmanuel Dupuis nous a précédés de quelques lustres ! Sa passion pour les histoires et son plaisir d'interpréter des personnages l'ont amené à créer bon nombre de murder parties.
Envie de vivre, le temps d'une soirée, « une aventure policière avec sa part d'énigme, de frisson, d'action et son lot de rebondissements »* ? Bienvenue dans le monde de la murder party ! Ici, chaque joueur incarne un personnage embarqué dans une intrigue où se côtoient suspects et assassin(s). Au programme, le plaisir de jouer un personnage et de mener une enquête. Suivez le guide : Emmanuel Dupuis vit à Binche. Depuis près de vingt ans, il organise des soirées qui peuvent rassembler une quinzaine de participants.
Emmanuel, d’où vient ta passion pour les murder parties ?
Depuis l'enfance, j'aime les histoires. Particulièrement celles qui contiennent du mystère et des énigmes. J’aime aussi interpréter des personnages. J'avais un théâtre de marionnettes quand j'étais gosse et à l'école, j’adorais jouer aux gendarmes et aux voleurs, aux cowboys et aux Indiens,...
Comment as-tu découvert l'univers de la murder party ?
A la fin des années 90, les magasins de jouets ont sorti une série de jeux de société. Les joueurs interprétaient huit personnages suspectés d’avoir commis un meurtre. Dans la boîte, il y avait une cassette pour accompagner l'intrigue. Le jeu prévoyait des tours de parole ou chacun posait des questions aux autres. Et puis ces jeux-là sont passés de mode, on n’en a plus trouvé dans la grande distribution. Je trouvais ça dommage et j'ai fait des recherches dans des boutiques spécialisées dans les jeux de rôle. C’est comme ça que je suis tombé sur un livret de 80 pages publié par un groupe de Lillois. Ça devenait plus sérieux : l’intrigue était plus détaillée et nécessitait plus de préparation. Trois ou quatre autres livrets sont parus dans la même série. Quand ce filon a été épuisé, je me suis tourné vers Internet.
Les amateurs de murder parties étaient déjà sur le web ?
Oui, j’ai découvert un site créé par des passionnés qui publiaient leurs scénarios. J'en ai téléchargé un qui s’appelait Meurtre à Paris. J’ai organisé une soirée et comme ça s'est bien passé, je suis retourné sur le site mettre un petit mot de remerciement aux concepteurs du jeu. C'était des Bordelais. Apparemment, ça leur a fait plaisir. On est devenus très amis. En 2004, ils nous ont invités, mon épouse et moi, à participer à une murder party organisée dans un château à Bordeaux. Au fil du temps, j'en suis venu à me lancer moi aussi dans l'écriture de scénarios.
J’imagine que l’organisation d'une murder party demande pas mal d’investissement...
Oui, bien sûr. Il y a d'abord le long travail d'écriture, et comme j’invente des scénarios pour 15 joueurs et que chez moi ce n'est pas très grand, je me suis mis à louer des gîtes. Les gens arrivent le samedi en début de soirée et on joue jusqu'au lendemain matin. Ceux qui ne sont pas fatigués peuvent investiguer toute la nuit, d'autres vont se reposer. Moi, en tant qu'organisateur, je dois gérer les imprévus (les désistements de dernière minute par exemple) et les questions logistiques. Je ne dors que deux heures sur la nuit. Ce qui me motive, ce sont les retours des gens : l'enthousiasme des participants donne envie de continuer. Parfois, je me dis que je vais arrêter d'écrire… mais jusqu’à présent j'ai toujours réussi à mettre sur pied en moyenne une grande murder party par an, que je fais généralement jouer deux fois.
Comment ça fonctionne précisément ?
J'écris mon scénario. Les gens s'inscrivent. Un mois avant la murder party, j'envoie un dossier aux joueurs : on y trouve le déroulement de la soirée, le point de base de l'intrigue et surtout la fiche de présentation du personnage à interpréter (son histoire, son caractère, la raison de sa présence, ses motivations). Chaque personnage a des objectifs différents. Pour moi, même s'il y a une enquête à mener et des énigmes à résoudre, ce qui importe par-dessus tout c’est le plaisir de vivre une histoire ensemble. Chacun s’investit pour incarner son personnage et faire évoluer l’aventure. Parfois l'organisateur sait bien que l'objectif que poursuit un personnage est pratiquement impossible à atteindre. Mais en fixant cet objectif, on donne au joueur une détermination, ce qui l’aide à entrer dans la peau du personnage et à entreprendre des actions. Cela donne du relief au jeu.
Quel impact a eu la crise sanitaire sur tes activités ?
Le confinement a commencé à la mi-mars 2020 et j'avais une murder party programmée en avril ; on était déjà en pleine préparation. Ça a été un coup dur. Mais en définitive, la période fut propice à l'écriture. Cela faisait un petit temps que j’envisageais de me réorienter vers des scénarios plus courts, pour huit joueurs. J’ai aussi écrit un jeu de rôle atypique, de style narrativiste sur base d'une expérience de jeu vécue chez un ami aussi passionné que moi. Il n'y a pas d'intrigue policière, c'est une série de saynètes qui retracent la vie de quatre personnages. Chaque joueur doit faire des choix. Un peu comme dans les livres dont vous êtes le héros. L’histoire commence à l'école maternelle et se poursuit durant toute la vie : les études, la carrière professionnelle, les relations amoureuses, la confrontation à la mort, les aléas de la vie qui peuvent altérer l'amitié...
Des murder parties ont pu se poursuivre aussi en visioconférence ?
Oui. Lors du premier confinement, j’ai participé à des soirées en ligne organisées par des amis, mais c'était toujours des adaptations de scénarios conçus pour être joués en présentiel. J’ai eu l’idée d'écrire une murder spécialement conçue pour des rencontres virtuelles. L'histoire que j’ai imaginée suit les aventures de personnages qui se réunissent ponctuellement sur les réseaux sociaux.
Quelles sont les conditions pour se lancer comme joueur ?
Pour moi, il n'y en a qu'une seule, c'est d'avoir envie d’essayer. Le groupe de joueurs évolue sans cesse : au fil du temps, il y a des participants qui deviennent des habitués, certains s'en vont, de nouvelles têtes arrivent. C'est ainsi que j’ai pu rencontrer un tas de gens en France et en Belgique francophone.
Quels sont les projets sur lesquels tu travailles ?
Je continue à travailler sur des murder parties en visioconférence. Pas seulement à cause des contraintes liées à la crise actuelle mais surtout parce que cela permet de faire participer des joueurs qui habitent plus loin ou qui manquent de moyen de locomotion. On peut ainsi regrouper des gens de toute la Wallonie, mais aussi de Paris, de Rouen, de Toulouse... Je tiens beaucoup au fonctionnement en groupe ouvert : bienvenue à tous ceux qui souhaitent participer !
Propos recueillis par Jérémie Brasseur
* Pour aller plus loin :
• www.murderparty.be – un site géré par un ami d’Emmanuel Dupuis
• manu280372@skynet.be – l’adresse courriel d’Emmanuel Dupuis
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Piliers 2 Comptoir
- Par brasseur-vansnick
- Le 07/11/2021
- Dans infos
Piliers 2 Comptoir
Lorsque vous viendrez flâner à Monche, un moment donné – ce sera sur votre droite (ou sur votre gauche si vous arrivez en sens inverse) – , vous tomberez sur un pittoresque bistrot de quartier, le Nul Bar Ailleurs.
Poussez la porte ; vous ne serez pas déçu. Aucun académicien n’y vient disserter mais les conversations s’élèvent quelquefois à de haut degrés de métaphysique. On n’y voit guère de Miss Monde mais les demoiselles qui fréquentent les lieux ont leurs charmes cachés. Pas d’athlètes prestigieux accoudés au comptoir, à moins qu’on englobe parmi les pratiques sportives l’art de la glandouille, l’exercice de la carabistouille et la gymnastique du lever de coude.
Le maître à bord ici, c’est le sieur Carapils. Du moins, en théorie ! Dans la pratique, on croise rarement le bonhomme. Il s’arrange toujours pour déléguer la gestion de l’établissement à son épouse, Belle-Vue, plus coutumière du coup de rouge que du coup de torchon.
Parmi les habitués, vous êtes certain de tomber sur la mère Chouffe, sirotant son petit verre de Martini sur glace tout en pimentant les conversations voisines de ses commentaires sarcastiques. La sœur Trouffette n’est jamais loin non plus. Cela fait belle lurette qu’elle a troqué ses ave maria contre une kyrielle de chansons à boire. Vedett est bien plus mystique au fond, avec ses pierres énergétiques et ses incantations. Elle prétend lire l’avenir dans la mousse de bière mais la technique n’est pas encore à même d’aider Forestinne à anticiper les numéros gagnants du bingo. Qu’importe ! Forestinne redouble d’ardeur et se livre à une série d’entraînements extrêmes ! Snoek passe de temps à autre, entre deux bricolages ; qu’il soit en train de rafistoler un alambic ou de cogiter sur un prototype de machine à faire pétiller le café. Il n’est pas rare, enfin, que Bavaro gare Charleston son quinze-tonnes devant les fenêtres du bistrot. Cela prive un peu les lieux de leur lumière naturelle mais Bavaro compense par son énergie solaire et ses idées éblouissantes.
Voilà le petit monde du Nul Bar Ailleurs ! Suivez nos potins éthyliques et nos grisantes aventures sur le blog de l’ATO. (novembre 2021)
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Piliers de Comptoir est un univers créé par l’Atelier Théâtre des Oiseaux en décembre 2019. Depuis l'été 2021, l’ATO réinvestit le bistrot imaginaire du Nul Bar Ailleurs, crée de nouveaux personnages, développe de nouvelles intrigues. Des sketchs sont en préparation, en prévision d’une présentation au public.
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rencontre - Camille Rabat
- Par brasseur-vansnick
- Le 03/11/2021
- Dans infos
Rencontre avec un passionné
Camille Rabat, comédien amateur (LTA)
Le Théâtre Arrive compte les jours avant la grande première de La Culotte. Dans cette comédie grinçante de Jean Anouilh, Camille Rabat interprète le rôle de La Ficelle, serviteur gourmand et paresseux… mais qui tire toujours son épingle du jeu.
Le Théâtre Arrive existe depuis bientôt dix ans. Camille est de ceux qui ont fondé l’association. Depuis, il n’a cessé de monter sur scène. Côté coulisse, il est branché support technique : c’est lui qui gère la régie, la sono, les captations vidéo. Il s’investit également dans la préparation de l’ORTF (le festival de théâtre amateur organisé en novembre par l’équipe) et les projets pour fêter les dix ans de la troupe.
Camille, comment es-tu devenu comédien amateur ?
Quand j'avais 7 ou 8 ans, j'étais ultra timide. Je n'avais que deux amis. Un de mes professeurs en CE1 montait un projet théâtral et il était sûr que le théâtre pourrait m'aider à vaincre ma timidité. Du coup, il a absolument tenu à me confier un rôle important. J’étais loin d’être enthousiaste… et finalement, ça m'a éclaté de monter sur scène. Ensuite, j’ai enchaîné avec différents projets jusqu'en 4e. Cette année-là, l'atelier théâtre de l'école a cessé ses activités faute de participants. Ce n’est qu’après le bac que j'ai remis le pied à l'étrier et depuis, je n’ai plus jamais cessé de faire du théâtre.
Comment a débuté ton parcours au sein de l’association Le Théâtre Arrive ?
Je fais partie des fondateurs. On était quelques-uns à faire partie de la troupe Atout’A’Zart basée sur Voiron. À cette époque, on montait un spectacle par an. L’ambiance s’est détériorée quand le président a annoncé qu’il s’en allait. Celui qui le remplaçait voulait évoluer vers le théâtre professionnel, il devenait de plus en plus exigeant. Ce qui ne convenait pas à tous. Ça a fini par scinder le groupe. Les rebelles – dont je faisais partie – ont préféré s’en aller et fonder une nouvelle association. C’est ainsi qu’est né Le Théâtre Arrive.
Qu'est-ce qui te motive le plus dans le théâtre amateur ?
Le principal intérêt, pour moi, c'est de faire des rencontres. D’ordinaire, je n'aime pas attirer l'attention sur moi mais quand je joue un rôle, j'aime bien être regardé et recevoir des commentaires, que ce soit des compliments ou des critiques constructives. Ça m’aide à m'améliorer. J’aime l’idée que le théâtre permet aux spectateurs, de s’échapper de leur quotidien. Voilà pourquoi je préfère la comédie plutôt que la tragédie. Il y a déjà bien assez de morosité dans la vie de tous les jours.
Parle-nous de ton rôle dans La Culotte.
En découvrant le texte, je ne voyais pas très bien quel rôle j’allais jouer. Pascal [Mouchard], notre metteur en scène, m'a proposé d’incarner La Ficelle. C'est le serviteur de l’académicien, un rusé qui s’arrange toujours pour passer entre les mailles du filet. Selon Pascal, ça me correspond bien : dès qu'il y a une embûche, j'arrive toujours à trouver un chemin détourné. En revanche, je ne suis pas flemmard comme La Ficelle. Lui, dès qu'il peut refiler ses corvées à quelqu'un, il n'hésite pas.
Comment fais-tu pour tenir le coup quand le rythme de répétitions s’intensifie ?
C’est vrai que c’est parfois dur. Si la répétition se termine après 22 heures, comme il faut 45 minutes pour rentrer sur Grenoble, je ne suis pas chez moi avant 23 heures. Quand le lendemain il faut se lever à six heures, ce n’est pas facile. Aussi, c’est parfois agaçant de voir ceux qui habitent à moins de cinq minutes arriver en retard… sans connaître leur texte. Mais bon, ce sont les joies du théâtre amateur !
Quels souvenirs marquants gardes-tu des spectacles auxquels tu as participé ?
Il y en a tant ! Dans une pièce qui s'appelait Le mari faux, j'ai joué un personnage féminin. C'est le metteur en scène de l'époque qui m'a dit : « Camille, je te vois bien dans ce rôle. » J’ai dit : « Ah bon ? Ben, d'accord, c'est parti. » On s'est beaucoup marrés sur ce projet et on a eu pas mal de succès. Pour la pièce Vendredi 13, je comptais m’occuper de la mise en scène mais à un moment j'ai dû appeler Pascal à la rescousse. Pascal a pris la relève. Plus tard, il a dit qu'il n'avait pas changé grand-chose à ce que j’avais mis en place mais c'est ce qu’il a apporté qui a fait toute la différence.
Les comédiens débutants te demandent-ils parfois conseil pour gérer le trac ?
Moi, mon truc, c'est de les faire rigoler parce que ça détend et en même temps, ça dégage les poumons. A part ça, je ne donne pas beaucoup de conseils. Bien que je fasse partie de ceux qui ont créé l'association, je passe toujours pour le petit trublion de service. Avant de monter sur scène, on me demande parfois comment je fais pour rester calme. Je réponds : « Si tu connais ton texte, ça va aller tout seul. Il suffit de respirer, de faire abstraction du public. Tu te concentres sur les projecteurs qui vont t’éblouir et tu ne verras même pas les spectateurs. »
Peux-tu nous dire quelques mots sur l’ORTF ?
C’est un festival de théâtre amateur que notre troupe organise. Cette année, c’est le week-end des 26, 27 et 28 novembre. Le programme est déjà établi. Les contrats sont signés. Il nous reste à mettre au point des détails pratiques. Le vendredi, notre troupe ouvrira le bal avec la première représentation de La Culotte. Le samedi, trois spectacles s’enchaînent : un one-man-show humoristique en après-midi, une courte pièce en début de soirée, suivie vers 21 h par un show d’improvisation. Pour clôturer le festival, le dimanche après-midi, on a programmé une comédie… sur quai de gare.
Dans quel genre de pièce voudrais-tu jouer après La Culotte ?
De la comédie, toujours de la comédie ! Je rêve depuis longtemps de travailler sur Toc toc, une pièce de Laurent Baffie qui m'a toujours fait rire. Et puis, comme j’ai des captations vidéo des pièces dans lesquelles j’ai joué, je viens de revisionner un spectacle auquel j’ai participé quand j'étais plus jeune. Ça s'appelle Rendez-vous dans dix ans. Six personnages se retrouvent, ils se souviennent de leurs années d’études, se rappellent comment ils sont devenus amis, ils découvrent ce qu'ils sont devenus. C'est à la fois drôle et plein de sensibilité. Voilà des projets que je compte soumettre à la troupe.
Propos recueillis par Jérémie Brasseur
Pour découvrir le site web de la troupe: www.letheatrearrive.com/
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rencontre - Pascal Mouchard
- Par brasseur-vansnick
- Le 20/10/2021
- Dans infos
Rencontre avec un passionné
Pascal Mouchard, metteur en scène amateur (LTA)
Dans quelques semaines, nos amis français de la troupe Le Théâtre Arrive montent sur scène avec La Culotte, une comédie grinçante de Jean Anouilh. Cette pièce à grande distribution est mise en scène par Pascal Mouchard, grand créatif et joyeux bavard.
Pascal Mouchard ne manque pas de projets. De son propre aveu, il en a toujours dix ou quinze en tête. Il faut dire que sa passion pour le théâtre ne date pas d’hier. Pascal lit des textes, va voir des spectacles, crée des décors, monte sur les planches et met en scène. Pour lui, Raymond Devos a bien résumé les choses : l’art du théâtre consiste à venir chercher le spectateur dans son fauteuil pour l’entraîner dans la folie avant de le ramener à lui-même en fin de voyage.
Pascal, parlons d'abord de La Culotte. Qu’est-ce qui t’a amené à proposer ce texte à la troupe ?
En 2018, on cherchait une pièce pour l'ensemble de la troupe. On accueillait trois nouveaux membres et on clôturait une année où la troupe s’était retrouvée scindée pour monter deux spectacles, Le médecin volant et Vendredi 13. Cela avait un peu éclaté le groupe, malheureusement. D’où la volonté de proposer un projet pour tout le monde. On me disait : « Ça va être trop difficile ; on n’aura jamais tout le monde aux répétitions. » Je répondais : « Je sais mais il faut quand même essayer. » J'ai cherché une pièce à grande distribution et je me suis souvenu de La Culotte. C'est une pièce que j'avais montée en 1994 du temps où j’animais une petite troupe dans un patelin de campagne.
Pour remonter cette pièce, tu as donc pu puiser dans tes souvenirs…
Je me rappelle surtout qu’à l’époque, ça n’avait pas été simple. Le thème de La Culotte n'était pas du tout dans l'air du temps. Les gens n’adhéraient pas trop. On a réussi à monter la pièce mais j'étais resté avec un goût de trop peu. Quand j’ai relu le texte il y a trois ans, j’ai été frappé par l’actualité du propos. Plus je la lisais, plus il me semblait que ça faisait écho avec le mouvement MeToo et les dérives politiques actuelles. Je me suis dit : pourquoi ne pas tenter ?
Comment la troupe a-t-elle abordé le texte ?
C'est une pièce peu connue. D’Anouilh, les gens citent le plus souvent l’Antigone, et c’est à peu près tout. La Culotte, c'est vraiment une pièce dérangeante, on peut même se demander si Anouilh n’était pas quelque part un anarchiste de droite. Nous avons hésité un moment à faire des coupures, finalement nous avons gardé le texte intégral. Les comédiens se sont distribués les rôles entre eux, en fonction de ce qu’ils avaient envie de jouer. Oui, ce sont les comédiens eux-mêmes qui ont choisi ! Pour beaucoup de gens, le metteur en scène est comme un chef d'orchestre. Je ne crois pas trop à ça. Je ne suis pas là pour décider mais pour donner des pistes dans le jeu d’acteur.
Sur quoi portes-tu ton attention pour aider les comédiens débutants à progresser ?
Jusqu’à présent, quand de nouveaux adhérents rejoignaient la troupe, ils intégraient le projet en cours. Il n'y avait pas d’exercices qui leur étaient particulièrement dévolus, ils recevaient des consignes de jeu comme tout le monde. J’ai constaté que ceux qui arrivent sans avoir jamais fait de théâtre, c’est important qu’ils montent assez vite sur scène. Sinon, la motivation se relâche. Je suis très attentif au positionnement du corps et au fait que le personnage soit bien habité. On commence toujours un projet par des recherches sur le personnage, sur sa façon de marcher, sa façon de réagir. On essaie de lui trouver des gestes qui pourront servir par après d’effets comiques.
Quelles sont les principales difficultés que doivent surmonter les débutants ?
L’erreur classique c’est d’abandonner le personnage. Je me souviens d'avoir lu à ce propos le livre d'un metteur en scène irlandais, Declan Donnellan. Il explique que l'acteur doit montrer au public ce que le personnage voit. C'est pour ça que j'aime travailler sans accessoires. Les débutants disent souvent : « Mon personnage doit boire, j’ai besoin d’un verre. » Mais si le comédien prend un verre, alors il se met à boire de façon banale et ça ne m'intéresse pas.
Tu es aussi très attentif à la manière dont on se place sur scène ?
C’est essentiel. J'ai fait des stages où on apprenait à regarder le public. Il fallait rester immobile face aux spectateurs pendant que l'autre acteur parlait. Le temps peut paraître long ! Les comédiens débutants ont tendance à rester rivés sur leur partenaire de scène. Du coup, les spectateurs ne voient pas leurs mimiques. Pour le public, il ne se passe plus rien.
Comment travailles-tu la diction et le volume sonore avec les comédiens ?
Je ne suis pas très attentif à cela. Je parle moi même un peu trop vite. C’est un défaut que j'essaie de corriger quand je joue. Je sais qu’au fond, tout ça vient au fur et à mesure, à force de jouer. Il m’arrive d’attirer l’attention des comédiens sur le volume vocal, mais c'est plutôt en fin de mise en place. Ce qui me semble le plus important, c'est que les comédiens habitent leur personnage. Si l’on fait du théâtre, ce n'est pas pour parler entre soi, c'est pour s’adresser au public.
A quel moment du projet conçois-tu la préparation des décors ?
Pour moi, moins il y a d’élément sur scène, mieux c’est. Le minimum du minimum. Pour La Culotte, je voulais deux grands panneaux au fond pour symboliser la pièce. Un bout de rideau déchiré et un poteau de torture surmonté par un buste de Marianne. Ce buste, on l’a fabriqué avec une collègue qui est plasticienne. Et puis, j’ai rajouté une petite estrade pour installer le tribunal.
La troupe reprend certains éléments de décor d’un spectacle à l’autre ?
Oui, avec un membre de la troupe qui ne s'occupe que du décor, on a fabriqué des grands panneaux qui se fixent sur des supports. Ces panneaux, on les habille différemment pour chaque spectacle. On les a utilisés dans Chat en poche avec du papier crépon. Dans Le médecin volant, on les a combinés pour fabriquer une fenêtre. C'est facile à démonter et à embarquer en voiture. Pour La Culotte, on a peint nos deux panneaux en rouge vif.
Et pour les accessoires ?
Pour les accessoires, ça dépend de ce qu'on déniche sur brocantes. Pour La Culotte, il y a une corniche en plâtre doré qui est en train de se casser la gueule. Et des bouts de rideau qui pendent du plafond. Mais ça, c'est arrivé vraiment tardivement.
Comment prépares-tu ton travail de mise en scène ?
Je commence par lire la pièce cinq ou six fois. J’ai alors une idée générale de la manière dont ça va s'organiser. Je fais des petits croquis. Tout de suite je prévois les entrées : si c'est plutôt avant-scène ou fond de plateau ; les décors côté cour ou côté jardin… On cale ça dès le début des répétitions. Mais je garde une certaine liberté : si ça ne va pas, on modifie. J'aime faire évoluer ma mise en scène en fonction de ce qui marche ou pas. Des fois, un comédien proteste : « Mais tu m’avais dit le contraire la dernière fois. – Ben oui, mais ça marche mieux comme ça ! » J'essaie des trucs, et c’est vrai que pour les comédiens ce n'est pas toujours facile à suivre.
Où puises-tu ton inspiration ?
Je vais souvent au théâtre. Chaque fois que je me rends au festival Off d'Avignon avec ma femme, on se tape dix spectacle en trois jours. Je me souviens d’un spectacle qui s'appelait ZigZag (une création de Xavier Lemaire). Quand on rentre dans la salle, il y a deux régisseurs tout affairés à placer le public. Puis, un homme arrive en costard cravate, il explique qu'il est metteur en scène et il retrace l’évolution de cette fonction à travers l’histoire du théâtre. Ensuite, il prend la première scène du Médecin malgré lui de Molière pour la jouer de trois façons différentes. Les ‘régisseurs’ du début deviennent les acteurs. Il y a d’abord la version classique, puis une adaptation style théâtre contemporain - et enfin une relecture moderne théâtre engagé (avec deux clodos qui se tapent sur la gueule pour des canettes de bière). On voit à quel point, à partir d'un texte, on peut faire ce qu'on veut. Ça m’a fort marqué.
Voir des spectacles permet d’enrichir ta palette de metteur en scène ?
Oui, quand je vais voir des spectacles, je dis : « Tiens, ce truc-là, c'est pas mal. » Je me souviens d’un spectacle de Grégory Faive il y a deux ans, à Grenoble. L’acteur commence sa pièce tout seul et il s’adresse au public comme si c'était sa troupe de comédiens : « Toi Denise, ça n'allait pas à la dernière répétition. Toi, Jean-Paul, c'était très bien... » Le spectateur devient en quelque sorte un acteur de la troupe. Du coup, on se retrouve du côté des coulisses. Le premier plan, c'est la scène et on voit au fond les sièges vides du public. Tout est inversé. C'était vraiment fabuleux.
Comment travailles-tu les jeux de scène avec les comédiens ?
Je me suis rendu compte que souvent, dès que les comédiens intégraient un jeu de scène, il y en avait un autre qui arrivait naturellement : comme si un jeu de scène en appelait un autre. Le pire dans le théâtre amateur, c'est quand les acteurs déclament. C'est chiant quand le gars est droit comme un i, qu’il récite son truc. Moi je dis à mes comédiens : « On s’en fout si vous vous trompez dans le texte, ça n'a pas d'importance ; on est amateurs. Par contre, ne récitez pas. Donnez de la vie ! »
Comment vois-tu l'évolution du théâtre amateur ?
Autour de moi, le théâtre amateur se porte plutôt bien. Il y a toujours beaucoup de troupes, elles ont chacune leur registre. Il y a des festivals qui sont organisés, des tas d’initiatives… Ce que je trouve dommage, c'est que ça se tire la bourre. Mais ça, c’est comme dans la musique, comme dans la danse, comme partout… Ce n'est pas facile de nouer des contacts et de développer des échanges, sauf pour nos ORTF, le festival de théâtre que nous organisons fin novembre : ceux qui viennent partagent notre désir de travailler ensemble. Je suis assez confiant. Dans la troupe, on était six il y a 9 ans, maintenant on est dix-neuf. Et les projets ne manquent pas…
Propos recueillis par Jérémie Brasseur
Pour découvrir le site web de la troupe: www.letheatrearrive.com
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rencontre - Julien Montarros
- Par brasseur-vansnick
- Le 06/10/2021
- Dans infos
Rencontre avec un passionné
Julien Montarros, président de la troupe Le Théâtre Arrive
Depuis décembre 2020, nous sommes en contacts réguliers avec Le Théâtre Arrive, une association de théâtre amateur basée en Isère (France). Julien Montarros est président de la troupe « cette année encore ».
Malgré les difficultés, Le Théâtre Arrive poursuit ses activités. La troupe prépare pour le mois de novembre une comédie grinçante de Jean Anouilh, La Culotte, ainsi qu’un festival rassemblant plusieurs troupes de théâtre de la région. Nous vous proposons de faire plus ample connaissance avec Julien Montarros, le président.
Julien, comment es-tu devenu président de la troupe ?
Le Théâtre Arrive est une association qui a été constituée en 2012. Au départ, il y avait cinq comédiens avec un spectacle créé au sein d’une autre structure. Comme nous n’avions pu jouer que deux fois, nous étions frustrés. Deux d’entre nous ont lancé l’idée de créer une nouvelle association pour reprendre les représentations. J’ai suivi le mouvement mais quand on s’est réunis pour rédiger les statuts, personne n’avait réellement l’intention d’assumer un poste à responsabilités. Voilà comment je me suis retrouvé à la présidence. Un peu par hasard. Souvent, je dis que je suis président pour une durée d’un an. Lors de chaque assemblée générale, on revote… Jusqu’ici, j’ai toujours été réélu.
Cette question du nombre de représentations - qui a mené à la création de la troupe - reste très importante pour toi ?
Oui. Mon objectif, c’est toujours de jouer au moins cinq fois chaque spectacle. Bien sûr, ça n’a pas toujours été faisable. C’est plus compliqué pour les grandes distributions. En revanche, on est allés au-delà de cinq représentations pour certains spectacles. Le record, c’est Mélange caustique, un duo que j’avais créé en 2010 avec un ami. Quand on a lancé Le Théâtre Arrive, il nous fallait accumuler un peu de trésorerie. Pour louer des salles, par exemple. Or, comme nous avions nous-mêmes écrit les textes de ce duo, il n’y avait pas de droit d’auteur. Ce qui représente un avantage considérable. Alors, même quand on travaillait sur d’autres projets, on continuait à jouer Mélange caustique. Nous avons présenté ce duo une quinzaine de fois. Jusqu’en 2015. Nous avons même eu l’occasion d’aller nous produire dans une petite salle à Paris.
Quelle qualité te semble la plus importante quand on est président d’une troupe de théâtre ?
L'écoute : être tourné vers les autres. Pendant les réunions administratives ou lors de l'assemblée générale, j'aime exposer le projet, écouter un peu tout le monde, essayer de synthétiser les avis. Il faut essayer de trouver un consensus. Moi aussi, je m'exprime évidemment. Je donne mon avis mais mon point de vue n’a pas plus de valeur que celui d’un autre membre.
Nous fonctionnons en démocratie participative. Tous les adhérents ont accès à la messagerie et peuvent envoyer des emails au nom de l'association. On veille aussi à être totalement transparents sur les questions de comptabilité. Nous nous organisons en commissions pour répartir les responsabilités (entre autres : la communication, les costumes, les décors). Je représente parfois l’association dans les réunions à la mairie mais pas systématiquement : ça peut être quelqu'un d'autre. La rédaction des comptes-rendus, c’est moi qui m’y colle. Mais ce n’est pas un problème parce que j'adore ça. Je synthétise les discussions (en essayant de mettre un peu d'humour) : cela permet à ceux qui étaient absents d’être informés. En fin de compte, la communication, que ce soit à travers les comptes-rendus en interne ou les affiches, cela fait aussi partie de la vie d’une troupe de théâtre amateur.
Es-tu parfois tenté par le rôle de metteur en scène ?
Pas tellement : j'aime trop monter sur scène. Nous avons parfois créé des spectacles où la mise en scène était collégiale. Dans ces cas-là, j'aimais bien donner mon avis mais nous avons constaté que c'était moins efficace : il vaut mieux dédier ce rôle à une personne.
Quelles sont, pour toi, les grandes distinctions entre théâtre professionnel et théâtre amateur ?
Bien sûr, les comédiens professionnels ont suivi une formation. Ce qui n’est pas le cas des comédiens amateurs. Mais la formation n’est pas tout, il y a aussi le talent, quelque chose d’inné qu’on trouve aussi parmi les amateurs. Ce qui nous différencie également, ce sont les budgets en jeu. Le théâtre est un gagne-pain pour les professionnels alors que chez les amateurs, c’est juste une passion : il y a tout de suite moins de pression.
Est-ce que Le Théâtre Arrive collabore avec des acteurs du secteur professionnel ?
Chez nous, il n'y a pas de professionnel. Pascal assume le rôle de metteur en scène parce qu'il est expérimenté mais il n'est pas rémunéré. Nous aimerions proposer à certains membres de suivre une formation auprès d’un professionnel, que ce soit pour la sonorisation ou la régie. On a prévu une enveloppe budgétaire mais cela ne s’est pas encore concrétisé.
Qu’est-ce qui t’a amené au théâtre amateur ?
Dès que j'ai su écrire, j'ai inventé plein d'histoires. Pour mon plaisir personnel d’abord et puis pour les lire à mon petit frère. Quand on voyait nos cousins, on créait des petits spectacles ensemble.
Aujourd’hui encore, j'aime bien mettre en scène les petits moments du quotidien. Quand je suis avec mes enfants, je fais dialoguer les objets, j’imagine des trucs un peu fous-fous. On dirait bien que ça se transmet. Ma fille danse tout le temps, elle s'exprime beaucoup corporellement. Mon fils aussi est très créatif : il aime inventer des jeux.
Comme beaucoup, j’ai fait un peu de théâtre au collège. On lisait un dialogue en classe ou on montait des petits spectacles. Quand je suis entré en école d'ingénieur, à 20 ans, je me suis inscrit dans le club de théâtre à Grenoble et c'est là que j'ai commencé à faire du théâtre de façon plus structurée, en rejoignant une troupe qui montait de vraies pièces.
En cette période de crise, comment vois-tu évoluer la pratique du théâtre amateur ?
Les crises sont fréquentes dans une troupe de théâtre amateur. Un comédien qui vous plante un mois avant de jouer, une salle qui n'est plus disponible à l’approche d’un spectacle… A chaque fois, c’est un coup dur pour la motivation au sein du groupe.
Cette fois, c'est pareil mais évidemment c'est plus long. il faut que le groupe reste mobilisé et ce n'est pas seulement l'affaire du président mais de l'ensemble du groupe. Notre atout c'est le côté convivial de la troupe : le fait que l'on se retrouve non seulement pour faire du théâtre mais aussi pour manger un bout ensemble. Et en même temps, on partage l’objectif de faire les choses bien, de faire en sorte que chacun participe à la vie de la troupe et puisse s'exprimer. Je suis très fier de cela. C’est grâce à ça, je pense, qu’on arrive à surmonter toutes les crises, même lorsque des adhérents nous quittent, par démotivation ou à cause de problèmes personnels à régler. Du coup, ne restent que ceux qui sont à fond dans le théâtre, qui partagent l’envie de proposer des choses qui ont de la gueule tout en s’amusant.
Des spectacles de qualité, des mises en scène élaborées tournée vers le public. Ça ne nous intéresse pas un théâtre prétentieux, où les comédiens se regardent le nombril. On est dans la comédie. J’aime bien faire passer des messages sérieux bien sûr, mais toujours en rigolant.
Propos recueillis par Jérémie Brasseur
Pour découvrir le site web de la troupe : www.letheatrearrive.com
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PhotoRéplique - Chapi Chapo
- Par brasseur-vansnick
- Le 31/07/2021
- Dans infos
Chapi Chapo - PhotoRéplique ATO juillet 2021 - sur la photo : Sandrine Vansnick et Jérémie Brasseur - idée dialogue : J. Brasseur
Le savez-vous ? L’ATO anime cet été des séances rassemblant des débutants et des comédiens ayant déjà participé à la création d’un spectacle ou deux. A partir de pistes variées, on imagine des jeux de scène et des dialogues, le tout sur des thèmes légers pour s’amuser et rire ensemble. Ça se passe le mardi de 19h30 à 21h dans l’arrière-salle du Malgré Tout (café de la place de Ciply - rue des Robiniers 51). Cotisation : 5 e / séance. Réservations nécessaires.
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annonce - La Guerre des Trônes
- Par brasseur-vansnick
- Le 27/07/2021
- Dans infos
Vous avez un peu de temps libre le mois prochain ? L'équipe de production de la série télévisée historique La Guerre des Trônes est en tournage dans notre région (à Belœil) en préparation de la saison 5. L'action se déroule sous le règne de Louis XV. Cette série TV, présentée par Bruno Solo, est diffusée sur France 5. Si l'expérience vous tente, vous pourriez postuler afin d'intervenir comme comédien ou figurant sur le tournage. Voici les renseignements transmis par la responsable du casting :
On recherche des hommes et des femmes, âgés de 18 à 70 ans
Tournage entre le 18 et le 31 août à Belœil
Rémunéré (selon la convention audiovisuelle)Les candidatures sont à envoyer sur castingtrones5@gmail.com (mettre en objet BELOEIL + votre AGE) avec les informations suivantes :
- Nom / Prénom
- Âge
- Lieu de résidence
- 2 photos en couleurs (1 portrait + 1 en pied) et bande-démo si possible
- CV artistique, expériences cinéma / théâtre
- Mensurations (taille, taille de veste, taille de pantalon)
- Indisponibilités sur la période ?
- Véhiculé(e) ?
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PhotoRéplique - Au pique-nique
- Par brasseur-vansnick
- Le 16/07/2021
- Dans infos
Au pique-nique - PhotoRéplique ATO juillet 2021 - sur la photo : Michel et Justine Legrand - idée dialogue : J. Brasseur
Le savez-vous ? L’ATO anime cet été des séances rassemblant des débutants et des comédiens ayant déjà participé à la création d’un spectacle ou deux. A partir de pistes variées, on imagine des jeux de scène et des dialogues, le tout sur des thèmes légers pour s’amuser et rire ensemble. Ça se passe le mardi de 19h30 à 21h dans l’arrière-salle du Malgré Tout (café de la place de Ciply - rue des Robiniers 51). Cotisation : 5 e / séance. Réservations nécessaires.
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site ATO - nouveau look
- Par brasseur-vansnick
- Le 30/06/2021
- Dans infos
Qu'est-ce qui n'avait pas changé de costume depuis 2015 ? C'est notre site internet. Notre plateforme de création de site web, e-monsite, nous le fait remarquer à juste titre. Il paraît que le thème Castafiore que nous avions choisi n'est plus au goût du jour. Il disparaît des catalogues. Qu'à cela ne tienne ! nous passons donc au thème Pretty. Cela ne change rien au fond. Simplement le module Cartes postales virtuelles n'est plus disponible... Mais vous retrouverez facilement les photomontages que nous avons créés ces derniers mois. Ils sont rassemblés dans un nouvel album photo. (Venez, c'est par ici.)
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rencontre - Sandrine Vansnick
- Par brasseur-vansnick
- Le 16/06/2021
- Dans infos
Rencontre avec une passionnée
Sandrine Vansnick, clown relationnelle
Le 3 juin dernier, dans le cadre de ses rencontres virtuelles, l’ATO a reçu la visite de Sandrine Vansnick. Ce soir-là, notre comédienne avait coiffé sa casquette de clown relationnelle pour nous parler de cette passion qui l’anime depuis plus de dix ans. Mais qu’est-ce que c’est, au juste, un clown relationnel ?
Je parie que vous imaginez déjà un clown qui débarque avec ses grandes godasses, qui braille d’une voix nasillarde bonjour les petits enfants ! et puis, qui sort du fond de ses poches tout un tas de bidules qui font splash et pouët-pouët… Sauf que là, non, pas du tout. Le clown relationnel ne se donne pas en spectacle, il se donne tout court, on pourrait dire…
Sandrine, à quand remonte ta passion pour les soins relationnels ?
C’est la quête de toute une vie ! Un jour, quand j’étais à l’école primaire, je suis allée à Tivoli rendre visite à une camarade qui s’était cassée la jambe. J’ai découvert l’hôpital, ses odeurs, ses murs blancs… Je me suis sentie appelée, c’était très intense ! À 16 ans, j’ai suivi des cours de secourisme à la Croix rouge. Ça ne répondait pas vraiment à mon besoin d’être auprès de ceux qui souffrent mais, au moins, je me rapprochais un peu de ce qui me faisait vibrer.
Cela a-t-il orienté ton choix d’études ?
J’ai d’abord suivi un cursus universitaire en langues. J’ai obtenu mon diplôme mais ça ne m’a pas du tout passionnée. Alors que je terminais ma deuxième année, j’ai eu la chance d’accompagner les derniers jours de vie de mon grand-père. Une infirmière à domicile venait chaque jour à ses côtés. Cette fois encore, je me suis sentie attirée par ce type de mission. Je me suis réorientée vers une licence en sciences hospitalières à l’École de Santé Publique. Grâce à ces études, j’ai ouvert une maison de repos. Je sentais bien que j’étais au bon endroit mais je ne faisais pas le métier que je voulais. Il me manquait quelque chose…
Ça ne te plaisait pas d’être Directrice ?
Si mais je sentais que je me réaliserais dans quelque chose de différent. C’est pour ça qu’à 32 ans, j’ai tout plaqué. J’ai pris une pause-carrière et je me suis offert le graduat d’infirmière. Trois ans plus tard, je décrochais mon diplôme. J’avais bien sûr appris des tas de choses intéressantes mais cela se limitait aux soins techniques et ce que je voulais, moi, c’était aller à la rencontre de l’humain pour l’accompagner dans sa souffrance. C’est là que j’ai découvert une formation organisée à Liège par l’Institut du Clown Relationnel et de la Clown-Thérapie. Huit semaines réparties sur deux ans. Et ça, vraiment, ça a répondu à ce que je désirais faire.
Alors, tu es devenue clown professionnelle ?
Le clown relationnel, on n’en vit pas financièrement. C’est quelque chose qui prend aux tripes ; on se sent vivre intensément mais il faut un boulot alimentaire à côté. J’en suis là aujourd’hui, j’exerce un job administratif et une ou deux fois par mois je pars en maison de repos pratiquer le clown relationnel.
Est-ce que tu as toujours été fascinée par les clowns ?
Non. Quand j’étais enfant, j’ai assisté un jour à un spectacle où des clowns se moquaient des gens et ça ne m’a pas plu. Ça m’a laissé de mauvais souvenirs. Cependant, le clown relationnel n’a rien à voir avec ça. C’est une démarche de soins relationnels, une approche non médicamenteuse de la souffrance morale. Quand les facultés de communication sont altérées, chez les personnes âgées par exemple, les soignants sont souvent démunis. J’en ai moi-même fait l’expérience lorsque j’étais directrice de maison de repos. On est confrontés à des résidents qui répètent sans cesse les mêmes mots, qui sont dans des états de repli, qui refusent de s’alimenter ou deviennent agressifs. Plus la personne est dépendante psychiquement, plus elle a besoin de soins relationnels adaptés.
Et le clown peut intervenir auprès de ces personnes ?
Oui. L’un des objectifs est de prévenir les troubles liés à l’isolement. On va vers les personnes qui sont en manque de relations, qui n’ont pas beaucoup de visites, les personnes qui sont en syndrome de glissement, c’est-à-dire qui se laissent mourir, qui ne veulent plus manger. On peut aussi apaiser les angoisses, soutenir le désir de vivre et favoriser des émotions positives.
Comment le clown s’y prend-il ?
Tout cela se passe essentiellement dans le non-verbal. Cela nécessite une préparation. Il faut se désencombrer pour se rendre totalement disponible à l’autre. Le clown arrive dans une posture physique et mentale qui est ancrée dans le bassin, il ‘habite’ sa structure osseuse. Il doit se départir de toute réflexion intellectuelle pour être au plus proche de sa sensibilité.
Comment se déroulent les rencontres ?
On ne vient pas avec un spectacle pour divertir des gens qui s’ennuient. Nous, on n’est pas dans ce registre-là. On va vers des gens qui ne sont plus capables d’être spectateurs, qui ont besoin qu’on se centre sur eux et qu’on reçoive ce qu’ils ont à exprimer. Ces personnes sont parfois confuses. Cela peut sembler étrange mais, grâce au nez rouge, le clown représente ce que chacune d’elles va projeter : une mère, une voisine, un curé, un ange, un père abusif à qui on a besoin de pardonner… Ce sont toutes des situations que j’ai vécues. Le clown rend possible la rencontre désirée afin de libérer la personne et de l’apaiser.
Et quand une personne ne peut plus s’exprimer du tout ?
C’est effectivement un autre niveau de rencontre. Certains sont totalement recroquevillés sur eux-mêmes, soit ils ne parlent plus, soit ils gémissent ou crient. D’autres n’ont plus ouvert les yeux depuis longtemps. On va alors travailler en empathie corporelle : on peut rejoindre la personne en respirant en synchronisation avec elle. Au début, en apparence, il ne se passe rien. On fait le pari que la personne sent qu’on est là pour elle avec toute notre ouverture sensible. Parfois, c’est magique et cela se termine en effusion de joie : une personne qui était totalement en repli va se lever pour danser avec le clown. C’est pour ça que je balade toujours avec moi un petit transistor qui diffuse des vieilles chansons et des musiques entraînantes.
Pourquoi le personnage du clown est-il tout désigné pour de telles rencontres ?
Le clown est toujours tout neuf ; chaque jour, il vient de naître, il est gourmand de rencontres, il s’émerveille d’un rien, il se trompe tout le temps et il en rit. Et puis, le clown a la chance de n’être personne, il débarque de nulle-part. Il peut devenir le dépositaire d’un secret que les gens ont besoin de confier.
Propos recueillis par Jérémie Brasseur
Pour découvrir en six capsules vidéo la démarche du clown relationnel présentée par son fondateur : MOFFARTS1 - YouTube
Pour voir des clowns relationnels en action (reportage de 2:17) : Clown relationnel - Formation.mpg - YouTube
Pour en savoir plus sur la formation et devenir clown relationnel : sandrinevansnick@hotmail.com - 0498 244 944.
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rencontre - Olivier Geneviève
- Par brasseur-vansnick
- Le 09/06/2021
- Dans infos
Rencontre avec un passionné
Olivier Geneviève, fondateur de la compagnie Hyad Borest
La semaine dernière, dans le cadre de ses rencontres virtuelles, l’ATO a reçu la visite d’Olivier Geneviève, fondateur et animateur de la compagnie Hyad Borest en Normandie. Déterminés à poursuivre leurs activités malgré le confinement, les comédiens ont présenté le 17 mai dernier leur spectacle Et si on conte en direct sur YouTube.
Ce n'est sans doute pas l’aboutissement auquel s’attendaient les comédiens mais l’émission Et si on conte a eu le mérite de nous faire découvrir la compagnie Hyad Borest, une troupe qui ne se laisse pas démonter ! Aux commandes du projet, Olivier Geneviève, qui anime depuis douze ans des ateliers d’initiation au théâtre destinés à divers publics. L’aventure de la compagnie Hyad Borest démarre précisément dans le cadre de l’Université Inter-Âges de Normandie.
Olivier, comment la compagnie Hyad Borest a-t-elle vu le jour ?
Il y a quelques années, l’Université Inter-Âges de Normandie Antenne de Caen m’a confié l’animation d’un cours de théâtre destiné aux retraités. Ce cours fonctionne par année académique. Le groupe, constitué en octobre, évolue vers la création d’un spectacle de fin d’année qui a lieu en mai. Et puis, une année, il est arrivé quelque chose d’absolument inhabituel : un groupe a décidé de partir rejouer son spectacle à l’extérieur. Il fallait trouver un nom à l’équipe parce que ‘Atelier Théâtre de l’Université Inter-Âges de Normandie Antenne de Caen’, c’est un peu long… La compagnie, qui ne manque pas d’humour, a décidé de s’appeler Hyad Borest. À partir de là, la troupe a réellement pris vie et poursuit son chemin quand bien même les participants ont changé.
Quand avez-vous commencé à travailler sur le spectacle Et si on conte ?
C’est au début de l’année académique 2019-2020 que j’ai proposé au groupe de travailler sur le thème des personnages de contes de fées. Moi, j’adore quand on reprend un truc qui existe et qu’on le retravaille pour en faire quelque chose de nouveau. C’est le théâtre tel que j’ai envie de le pratiquer : le théâtre qui fait rire mais qui en même temps est source d’apprentissage. On s’est un peu inspirés de la démarche de Bruno Bettelheim dans son livre Psychanalyse des contes de fées. On s’est penchés sur Pinocchio, La Belle au Bois Dormant, le Petit Chaperon Rouge,… et on a commencé à se poser des questions comme : ce personnage, qui est-il ? qu’est-ce qu’il devient suite à son aventure ? Parfois je donnais des consignes, on expérimentait la scène en improvisation et on gardait ce qui nous semblait intéressant. Ceux qui avaient envie d’écrire arrivaient avec des propositions. On faisait le tri, on retravaillait, on combinait… Patrice est arrivé un jour avec son texte en alexandrins qui racontait la confrontation entre l’ogre et son psy. C’était super, on l’a gardé tel quel.
Vous étiez déjà pas mal avancés dans le travail en mars 2020 quand le confinement est survenu…
Oui. C’est pour ça qu’on ne pouvait pas se résoudre à abandonner. Après quelques semaines de flottement, on s’est mis d’accord pour poursuivre nos rencontres en visioconférence. Mais le théâtre c’est par essence quelque chose qui se vit ensemble et ça a été un grand défi de bosser par ordinateurs interposés. Certains comédiens ont dû demander une tablette à prêter à leurs enfants. Il a fallu réinventer une manière de communiquer, composer avec les difficultés informatiques des uns et des autres. Pour moi, ça n’a pas été simple non plus : diriger les comédiens avec la webcam me prenait une énergie folle ; parfois la connexion sautait, parfois le son de l’ordi était pourri. Au début, après une heure, j’étais épuisé…
Comment vous êtes-vous adaptés pour poursuivre votre projet ?
Plutôt qu’une séance de deux heures par semaine, nous avons organisé trois séances d’une heure. Et nous avons continué nos rencontres tout au long des mois de confinement pour préparer notre spectacle bien que nous n’ayons pas de perspective claire. Cette expérience nous a appris à tirer parti des contraintes pour inventer quelque chose de nouveau. Mais en janvier dernier, on ne voyait toujours pas le bout. J’avais le sentiment que les comédiens commençaient à se démotiver.
C’est là que t’est venue l’idée de présenter vos travaux en live sur le web ?
Je savais que c’était possible. Cela fait quelques années que je coanime une chaîne YouTube consacrée à la présentation humoristique des jeux de société (T’As Vu A Quoi Tu Joues ?) avec mon pote Alexis et ma sœur Léa. Pour maîtriser les outils de production audiovisuelle (lumière, son, vidéo), il faut vraiment s’accrocher ; au début, le montage vidéo, c’est infernal, surtout quand on se lance en autodidacte. Mais cette maîtrise ouvre tout un champ de possibilités de création. Je ne prétends pas être un monteur professionnel mais mes compétences techniques pouvaient s’avérer fort utiles.
Et comment les comédiens ont-ils accueilli cette idée ?
Ça les a vraiment emballés. Le fait d’avoir une perspective a redonné à un coup de fouet à notre projet. Comme le spectacle en préparation était un assemblage de petites formes, on a pu reprendre quatre saynètes et les adapter à ce nouveau média. Je tenais beaucoup à ce que cela reste du théâtre et que la technique audiovisuelle ne prenne pas le pas. Nos quatre scènes ont été filmées de différentes façons : un enregistrement radiophonique accompagné de dessins (Et si l’ogre rime, dialogue en alexandrins) ; une réunion sur Zoom (Et si on échange, thérapie de groupe rassemblant des héros de contes de fées) ; un montage de monologues (Et si on cause, quatre personnages face au psy) ; un double dialogue filmé d’une traite (Et si on boit, deux duos de copines dont les conversations se construisent en parallèle).
Y a d’ beaux résultats, j’ai envie de dire. Qu’en ont pensé les comédiens eux-mêmes ?
Le soir-même de la diffusion sur YouTube, les comédiens étaient très enthousiastes, ceux qui m’avaient rejoint pour la présentation du spectacle et ceux qui suivaient la diffusion depuis chez eux et qui recevaient des messages de félicitations de leur famille et de leurs amis. Malgré tout, d’avoir laissé sur le carreau la moitié du spectacle nous laisse insatisfaits. Il y a une frustration. Les comédiens ont bien sûr très envie de se retrouver sur les planches avec les copains et de présenter leur création devant un public. L’automne prochain, pendant la première moitié de l’année académique, nous reprendrons notre projet et, une fois n’est pas coutume, si les circonstances le permettent, nous monterons sur scène fin décembre.
Propos recueillis par Jérémie Brasseur
Pour voir le spectacle Et si on conte : Spectacle de fin d'année 2021 : "Et si on conte..." (Atelier Théâtre UIA Sud Caen) - YouTube (Note : l'émission commence à 17:10.)
Pour découvrir la chaîne YouTube T'As Vu A Quoi Tu Joues : T'as Vu A Quoi Tu Joues ? - YouTube
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Allô Pizza
- Par brasseur-vansnick
- Le 02/06/2021
- Dans infos
Envie de vous faire livrer une 4 saisons, une margherita, une napoli ou une 4 fromages ? Il suffit de téléphoner. Chez Le Roi de la Pizza, on prend les commandes dans la joie et la bonne humeur. Même lorsqu’on a affaire à des clients très drôôôles.
⇒ Cliquez sur l’image pour visionner le film [4 min 41s] sur Facebook.
« Allô. Le Roi de la Pizza. Je vous écoute… »
Voilà un sketch choral qui réunit en moins de cinq minutes sept comédiens de nos ateliers théâtre virtuels : Caroline Bachelart, Roberto Carbone, Joseph Cau, Chiara Cristelli, Sophie Gérin, Margarita Guerra, Michel Legrand. Cette vidéo, enregistrée - comme les précédentes - avec les moyens du bord, vous invite à assister à la confrontation téléphonique entre un pizzaiolo prêt à satisfaire l'aimable clientèle et un défilé d’énergumènes tous plus tordus les uns que les autres. Ces dialogues sont le fruit de notre imagination bien sûr… mais qui veut parier que la réalité dépasse parfois la fiction ?
Détail des séquences :
- 4 saisons : Sophie Gérin à la pizzéria – Roberto Carbone, client
- Spaghet’ : Chiara Cristelli à la pizzéria – Joseph Cau, client(e)
- Fromages : Caroline Bachelart à la pizzéria – Michel Legrand, client
- Promo du mois : Margarita Guerra à la pizzéria – Chiara Cristelli, cliente
- Soutien scolaire : Michel Legrand à la pizzéria – Sophie Gérin, cliente
- Psychopathe : Roberto Carbone à la pizzéria – Caroline Bachelart, cliente
- Super Insastisfaite : Joseph Cau à la pizzéria – Margarita Guerra, cliente
Allô Pizza est un sketch collectif initialement créé pour notre café-théâtre Boustifaille en décembre 2016. Les textes des différentes séquences ont été imaginés par Jérémie Brasseur, Françoise Coton et Carine Dissegna. En avril dernier, Sophie Gérin a écrit le dialogue Soutien scolaire tout spécialement pour cette reprise en vidéo.
Pour le décor, nous avons emprunté une photo au restaurant La Tour de Pizz’ localisé à Gerpinnes, près de Charleroi. Vu qu’on leur doit bien un petit coup de pub, voici leur site Internet : https://www.latourdepizz.be. On apprend notamment que « toutes les pizzas sont préparées selon la recette authentique italienne imposant un diamètre de 33 centimètres ». (Pour les matheux : calculez combien mesure la circonférence.)
La musique est de Sophie Maes et de Damien Santerre, le montage de Jérémie Brasseur.
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rencontre - Benoît Miclotte
- Par brasseur-vansnick
- Le 26/05/2021
- Dans infos
Rencontre avec un passionné
Benoît Miclotte, créateur de jeux de société
La semaine dernière, dans le cadre de ses rencontres virtuelles, l’ATO a reçu la visite de Benoît Miclotte. Suite à un étrange concours de circonstances, Benoît s’est mis à créer des jeux de société. L’un de ses projets, La Guerre des Coins, a même été commercialisé par un éditeur sous le nom Arkans.
C’est l’histoire de deux amis qui jouent ensemble mais les règles du jeu ne leur conviennent pas. Adaptons un peu, se disent-ils. Et c’est le début d’un formidable engrenage ! Car après avoir bidouillé sur des détails, les deux comparses vont s’attaquer aux règles de base… jusqu’à créer un jeu complètement original. Ce sera le premier d’une belle série. Voici le passionnant récit que Benoît Miclotte (l’un des deux jeunes en question) est venu nous retracer l’autre soir.
Benoît, d’une certaine manière, ta passion s’est jouée sur un coup de dé…
Il y a un peu de ça. J’ai toujours été attiré par l’heroic fantasy. Avec un ami, on s’adonnait à des jeux qui nous plongeaient dans cet univers-là. On lançait les dés pour combattre des monstres, lancer des boules de feu, vaincre des sortilèges... Or, les dés, si vous avez de la chance, vous gagnez ; si vous n’en avez pas, vous perdez ; moi, j’avais tendance à avoir beaucoup de chance et mon ami nettement moins. La frustration s’installait. On s’est mis d’accord pour changer deux ou trois règles afin de limiter la part de hasard. Et puis, on s’est dit : « Tant qu’à revoir les règles, allons-y franchement, inventons quelque chose de nouveau. » Et c’est ainsi que nous avons créé un premier jeu intitulé Instance. D’autres amis sont venus jouer avec nous et ça leur plaisait aussi.
Alors, l’idée de le faire éditer vous est venue…
Les éditeurs n’ont pas sauté de joie. C’était il y a quinze ans. Notre projet nécessitait un tas de figurines et à l’époque, toute la machinerie de production n’existait pas encore. Les éditeurs trouvaient ça trop compliqué. Ils nous ont conseillé de créer un jeu plus simple. Moi, je faisais la navette tous les jours pour aller travailler à Bruxelles et j’ai commencé à plancher sur un jeu qui serait adapté au trajet en train. C’est ainsi qu’est née la première maquette du jeu qui allait devenir La Guerre des Coins. J’ai présenté le jeu à des amis. Ça marchait bien. Quand on m’invitait à une soirée, on me disait : « Amène ton jeu, qu’on refasse une partie. »
Quel était le thème de La Guerre des Coins ?
Au départ, j’étais parti sur les vikings parce que c’est une culture qui me passionne. Ça collait bien avec mon plateau de jeu. Mais je me suis heurté à un obstacle que je n’avais pas prévu parce qu’à l’époque, beaucoup de gens avaient un apriori négatif : les vikings, ce n’était pas du tout vendeur. Alors, j’ai revu l’habillage et c’est devenu La Guerre des Coins, qui était basé sur les quatre éléments : la terre, l’eau, l’air et le feu. Les règles n’avaient pas changé mais j’avais simplement revu l’habillage graphique. Et à partir de ce moment-là, le jeu a reçu un accueil bien meilleur.
Comment le public a-t-il commencé à s’intéresser à ton jeu ?
Lors d’une édition du salon Trolls et Légendes (à Mons-Expo à Mons), je suis venu avec un grand tableau. Je donnais des Post-It à ceux qui venaient jouer à La Guerre des Coins, je leur disais : « Notez ce que vous en pensez. Vous écrivez ce que vous voulez et puis, vous allez coller votre Post-It sur le tableau. » Dès la fin de la première journée, le tableau était couvert de commentaires positifs et marrants. Ça attisait la curiosité des gens qui passaient devant, ils étaient intrigués et ils venaient eux aussi découvrir le jeu.
Après La Guerre des Coins, tu as créé d’autres jeux ?
Oui, notamment La Cour de Récré. Dans ce jeu, tous les joueurs retournent à l’école primaire pour faire un maximum de bêtises et faire accuser les autres. Celui qui se fait attraper le plus souvent doit s’acquitter d’un gage que l’ensemble des joueurs déterminent en début de partie. Je me souviens d’une dame déjà assez âgée qui avait décidé : « Celui qui perd, il monte sur la table et il crie : J’ai perdu ! » Les autres joueurs ont marqué leur accord. À la fin de la partie, c’est la dame qui a grimpé sur la table. Ça ne s’oublie pas ! La Cour de Récré, ça rassemble toute la famille. Pour les enfants, c’est l’occasion de demander à leurs parents : « Et vous, quand vous étiez à l’école, vous faisiez quel genre de bêtises ? »
La création de jeux de société, c’est devenu une vraie passion pour toi…
Ce qui me plaît le plus quand je crée un jeu, ce n’est pas tant d’y jouer moi-même que de voir les joueurs passer un bon moment. C’est un peu comme au théâtre. Les comédiens ont du plaisir à jouer la pièce, bien sûr, mais ils ont aussi du plaisir à voir que les spectateurs s’amusent au spectacle.
De nos jours, l’attrait pour les jeux de société n’a-t-il pas tendance à disparaître ?
Au contraire ! Depuis quelques années, il y a même un regain d’intérêt. On produit beaucoup de nouveaux jeux. Je crois que c’est une réaction à la multiplication des écrans et à l’invasion du multimédia : les parents veulent renouer le contact avec leurs enfants. Un contact qu’ils ont peut-être un peu perdu.
D’autant plus dans le contexte de crise actuelle…
Oui. Les gens ont besoin de rire, de s’amuser, de sortir un peu de la grisaille. Quand on est confinés, il faut bien trouver quelque chose à faire. Alors, le jeu de société a vraiment toute sa place. L’offre a explosé, il y a une grande diversité de thèmes, de mécaniques de jeu, de modes d’interactions entre les joueurs… Tout le monde finit par trouver un jeu qui lui convient.
Il y a des gens qui disent : moi, j’ai trop de choses à faire, je n’ai pas le temps de jouer…
Il faut prendre le temps. D’une certaine manière, le jeu de société aide à ne pas vieillir. Cela permet de relativiser beaucoup de choses. On se rend compte qu’on se tourmente parfois pour des broutilles. Jouer, c’est l’occasion de relâcher les soupapes. Et c’est étonnant comme la nature profonde des gens se dévoile à travers le jeu.
Le jeu, c’est aussi un moyen d’apprendre plein de choses…
Tout à fait. Des profs se sont intéressés à La Guerre des Coins parce qu’ils trouvaient que c’était un bon outil pour dédramatiser un peu les mathématiques. Moi, je n’y avais jamais pensé mais j’aime cette idée que le jeu de société permette d’aborder en s’amusant des apprentissages perçus comme difficiles.
En fin de compte, comment vois-tu l’évolution du jeu dans le monde de demain ?
Je suis certain que le jeu de société a encore un bel avenir devant lui parce qu’il rassemble les générations. Aujourd’hui, les enfants jouent avec leurs parents, mais aussi avec leurs grands-parents. Je crois qu’il y aura de plus en plus de liens intergénérationnels. Et le monde ne s’en portera que mieux.
Propos recueillis par Jérémie Brasseur
Benoît Miclotte présente son jeu Arkans (La Guerre des Coins) en vidéo (4 min 14) : https://www.jeuxdenim.be/news-2762
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Mon petit poney
- Par brasseur-vansnick
- Le 21/05/2021
- Dans infos
Entre Sophie et Sandrine, qui est la plus grande fan de Mon-Petit-Poney ? Pour le savoir, suivons-les jusque dans les toilettes. Nos comédiennes se sont coiffées de leurs plus flamboyantes crinières pour une vidéo pleine de panache.
⇒ Cliquez sur l’image pour visionner le film [2 min 12 s] sur Facebook.
« Le look My Little Pony, je t’apprends, c’est d’abord un état d’esprit. Moi, dans ma tête je suis 100 % Petit Poney. – Ouais, dans l’haleine, surtout ! »
Nouveau souffle pour ce petit dialogue qui nous replonge dans nos souvenirs d’enfance. Ah, ces heures exquises consacrées à caresser les crins criards de nos poneys en plastique ! Et quelles délices pour les oreilles de nos familles que de nous entendre seriner à longueur de journée le générique du fabuleux dessin animé ! « Et si j’ai dans la tête / un air de fête / oui, c’est grâce à Mon Petit Poney. » Les moins de vingt ans ne peuvent pas comprendre ! (Les moins de quarante ans non plus, je crois.)
Ce sketch, écrit par Jérémie Brasseur pour Playlab, le cinquième café-théâtre de l'Atelier Théâtre des Oiseaux (décembre 2015), était à l’origine interprété par Magalie Baudouin (dans le rôle de la fashionista 1) et Zoé Koller (dans le rôle de la fashionista 2). Le texte est disponible au format PDF sur la page Sketches de notre site web. Les rôles ont été repris en mars 2018, en première partie de La Grande Tourterie, par Marie Devigne (Fashionista 1) et Nadège Florin (Fashionista 2).
Dans cette vidéo, le duo formé par Sandrine Vansnick et Sophie Maes ne manquera pas d’en scotcher plus d’un : « Et toc ! », comme on dit sur la page Facebook officielle des fans francophones de Mon Petit Poney. La musique est de Sophie Maes et de Damien Santerre, le montage de Jérémie Brasseur.