rencontre - Camille Rabat
- Par brasseur-vansnick
- Le 03/11/2021
- Dans infos
Rencontre avec un passionné
Camille Rabat, comédien amateur (LTA)
Le Théâtre Arrive compte les jours avant la grande première de La Culotte. Dans cette comédie grinçante de Jean Anouilh, Camille Rabat interprète le rôle de La Ficelle, serviteur gourmand et paresseux… mais qui tire toujours son épingle du jeu.
Le Théâtre Arrive existe depuis bientôt dix ans. Camille est de ceux qui ont fondé l’association. Depuis, il n’a cessé de monter sur scène. Côté coulisse, il est branché support technique : c’est lui qui gère la régie, la sono, les captations vidéo. Il s’investit également dans la préparation de l’ORTF (le festival de théâtre amateur organisé en novembre par l’équipe) et les projets pour fêter les dix ans de la troupe.
Camille, comment es-tu devenu comédien amateur ?
Quand j'avais 7 ou 8 ans, j'étais ultra timide. Je n'avais que deux amis. Un de mes professeurs en CE1 montait un projet théâtral et il était sûr que le théâtre pourrait m'aider à vaincre ma timidité. Du coup, il a absolument tenu à me confier un rôle important. J’étais loin d’être enthousiaste… et finalement, ça m'a éclaté de monter sur scène. Ensuite, j’ai enchaîné avec différents projets jusqu'en 4e. Cette année-là, l'atelier théâtre de l'école a cessé ses activités faute de participants. Ce n’est qu’après le bac que j'ai remis le pied à l'étrier et depuis, je n’ai plus jamais cessé de faire du théâtre.
Comment a débuté ton parcours au sein de l’association Le Théâtre Arrive ?
Je fais partie des fondateurs. On était quelques-uns à faire partie de la troupe Atout’A’Zart basée sur Voiron. À cette époque, on montait un spectacle par an. L’ambiance s’est détériorée quand le président a annoncé qu’il s’en allait. Celui qui le remplaçait voulait évoluer vers le théâtre professionnel, il devenait de plus en plus exigeant. Ce qui ne convenait pas à tous. Ça a fini par scinder le groupe. Les rebelles – dont je faisais partie – ont préféré s’en aller et fonder une nouvelle association. C’est ainsi qu’est né Le Théâtre Arrive.
Qu'est-ce qui te motive le plus dans le théâtre amateur ?
Le principal intérêt, pour moi, c'est de faire des rencontres. D’ordinaire, je n'aime pas attirer l'attention sur moi mais quand je joue un rôle, j'aime bien être regardé et recevoir des commentaires, que ce soit des compliments ou des critiques constructives. Ça m’aide à m'améliorer. J’aime l’idée que le théâtre permet aux spectateurs, de s’échapper de leur quotidien. Voilà pourquoi je préfère la comédie plutôt que la tragédie. Il y a déjà bien assez de morosité dans la vie de tous les jours.
Parle-nous de ton rôle dans La Culotte.
En découvrant le texte, je ne voyais pas très bien quel rôle j’allais jouer. Pascal [Mouchard], notre metteur en scène, m'a proposé d’incarner La Ficelle. C'est le serviteur de l’académicien, un rusé qui s’arrange toujours pour passer entre les mailles du filet. Selon Pascal, ça me correspond bien : dès qu'il y a une embûche, j'arrive toujours à trouver un chemin détourné. En revanche, je ne suis pas flemmard comme La Ficelle. Lui, dès qu'il peut refiler ses corvées à quelqu'un, il n'hésite pas.
Comment fais-tu pour tenir le coup quand le rythme de répétitions s’intensifie ?
C’est vrai que c’est parfois dur. Si la répétition se termine après 22 heures, comme il faut 45 minutes pour rentrer sur Grenoble, je ne suis pas chez moi avant 23 heures. Quand le lendemain il faut se lever à six heures, ce n’est pas facile. Aussi, c’est parfois agaçant de voir ceux qui habitent à moins de cinq minutes arriver en retard… sans connaître leur texte. Mais bon, ce sont les joies du théâtre amateur !
Quels souvenirs marquants gardes-tu des spectacles auxquels tu as participé ?
Il y en a tant ! Dans une pièce qui s'appelait Le mari faux, j'ai joué un personnage féminin. C'est le metteur en scène de l'époque qui m'a dit : « Camille, je te vois bien dans ce rôle. » J’ai dit : « Ah bon ? Ben, d'accord, c'est parti. » On s'est beaucoup marrés sur ce projet et on a eu pas mal de succès. Pour la pièce Vendredi 13, je comptais m’occuper de la mise en scène mais à un moment j'ai dû appeler Pascal à la rescousse. Pascal a pris la relève. Plus tard, il a dit qu'il n'avait pas changé grand-chose à ce que j’avais mis en place mais c'est ce qu’il a apporté qui a fait toute la différence.
Les comédiens débutants te demandent-ils parfois conseil pour gérer le trac ?
Moi, mon truc, c'est de les faire rigoler parce que ça détend et en même temps, ça dégage les poumons. A part ça, je ne donne pas beaucoup de conseils. Bien que je fasse partie de ceux qui ont créé l'association, je passe toujours pour le petit trublion de service. Avant de monter sur scène, on me demande parfois comment je fais pour rester calme. Je réponds : « Si tu connais ton texte, ça va aller tout seul. Il suffit de respirer, de faire abstraction du public. Tu te concentres sur les projecteurs qui vont t’éblouir et tu ne verras même pas les spectateurs. »
Peux-tu nous dire quelques mots sur l’ORTF ?
C’est un festival de théâtre amateur que notre troupe organise. Cette année, c’est le week-end des 26, 27 et 28 novembre. Le programme est déjà établi. Les contrats sont signés. Il nous reste à mettre au point des détails pratiques. Le vendredi, notre troupe ouvrira le bal avec la première représentation de La Culotte. Le samedi, trois spectacles s’enchaînent : un one-man-show humoristique en après-midi, une courte pièce en début de soirée, suivie vers 21 h par un show d’improvisation. Pour clôturer le festival, le dimanche après-midi, on a programmé une comédie… sur quai de gare.
Dans quel genre de pièce voudrais-tu jouer après La Culotte ?
De la comédie, toujours de la comédie ! Je rêve depuis longtemps de travailler sur Toc toc, une pièce de Laurent Baffie qui m'a toujours fait rire. Et puis, comme j’ai des captations vidéo des pièces dans lesquelles j’ai joué, je viens de revisionner un spectacle auquel j’ai participé quand j'étais plus jeune. Ça s'appelle Rendez-vous dans dix ans. Six personnages se retrouvent, ils se souviennent de leurs années d’études, se rappellent comment ils sont devenus amis, ils découvrent ce qu'ils sont devenus. C'est à la fois drôle et plein de sensibilité. Voilà des projets que je compte soumettre à la troupe.
Propos recueillis par Jérémie Brasseur
Pour découvrir le site web de la troupe: www.letheatrearrive.com/