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Les actus

  • citation - Bernard Grosjean

    • Le 27/12/2015
    • Dans infos

    Le modèle de l’atelier théâtre

    Dans son livre Dramaturgies de l’atelier-théâtre, le comédien, metteur en scène et dramaturge Bernard Grosjean présente schématiquement deux modèles, celui du théâtre professionnel et celui de l’atelier théâtre, pour en souligner les différences fondamentales. Un texte dense qui, à l'atelier, nourrit notre pratique depuis plusieurs années.

     

    [Présentons] d’abord (en le caricaturant pour simplifier) le modèle fréquent de production d’un spectacle professionnel : le metteur en scène choisit un texte, effectue la distribution en fonction de la vision qu’il a du texte et en fonction d’emplois ou d’affinités. Les répétitions commencent texte su, avec des mises en place rapidement menées. Chaque rôle fait l’objet d’une approche psychologique, dans une relation de face-à-face entre l’acteur et le metteur en scène et dans une certaine concurrence entre les rôles. Viennent peu à peu s’ajouter les décors, les costumes et les lumières, avant que ne commencent les filages.

    Ce mode d’approche ne semble cependant pas le plus approprié dans le cadre de l’atelier. En effet il ne permet pas de prendre en compte un groupe dans sa globalité, il enferme prématurément les acteurs dans un moule étroit, en faisant fi de leur créativité et de leurs propositions, il génère des phénomènes de concurrence malsaine et il repose presque exclusivement sur le texte.

    D’autres modes de production semblent d’emblée beaucoup plus proches des préoccupations de l’atelier, car ils sont fondés sur des recherches collectives, où le comédien est considéré comme membre d’une troupe, acteur et cocréateur du spectacle.

    « Chez nous, le metteur en scène ne pénètre pas au théâtre avec son idée ou sa vision, un plan des mises en place et des décors tout faits. Son désir n’est pas de réaliser une idée. Sa tâche consiste à éveiller et à organiser l’activité productive des comédiens. Pour lui, répéter ne signifie pas faire avaler de force quelque conception arrêtée a priori dans sa tête, mais mettre à l’épreuve. » (Bertolt Brecht)

    Cette manière de faire permet d’accéder à un projet où le théâtre peut enfin devenir « un moyen pédagogique de construction de la personne dans une collectivité, de retour sur soi et d’ouverture aux autres, de développement individuel et solidaire en empruntant les formes d’expression artistique les plus abouties. » (Philippe Meirieu) Un projet également susceptible de générer chez les spectateurs un plaisir de jamais vu, car de tels spectacles peuvent parfois avoir la saveur de l’inédit.

    Bernard GROSJEAN, Dramaturgies de l’atelier-théâtre, éd. Lansman, 2009, page 82

  • sketch - Compte à rebours

     

    Dialogue produit dans le cadre de l'atelier Ecriture théâtrale organisé par Le Théâtre de l'Éveil et animé par la comédienne professionnelle Sarah Brahy, de septembre à décembre 2015 à La Fabrique de Théâtre (La Bouverie).

     

    Un. – Cinq. Quatre. Trois. Deux. Un.

    Deux. – (Pas de réaction.)

    Un. – Eh bien, alors ?

    Deux. – Oui ?

    Un. – Tu y vas ?

    Deux. – Excuse-moi. J’ai toujours eu du mal à me lancer. C’est pour ça.

    Un. – Mets-y un peu du tien, merde ! On va pas y passer la nuit.

    Deux. – Oui, okay. Vas-y, recommence : cette fois, je suis prêt.

    Un. – Cinq. Quatre. Trois. Deux. Un.

    Deux. – Et zéro ? Tu ne dis pas : zéro ?

    Un. – Non mais t’ es chiant, là. Écoute, je compte et quand je ne compte plus, tu causes. Point barre. Zéro ou pas zéro, on s’en fout.

    Deux. – Bon, ça va. Faut pas s’énerver.

    Un. – C’est toi qui me cherches. Allez, tu te réveilles et tu fais ton truc. Je ne compte plus ; de toute façon, ça ne sert à rien.

    Deux. – Tu ne comptes plus ?

    Un. – Non.

    Deux. – Alors comment je vais savoir quand je dois … ?

    Un. – Tu te démerdes !

    Deux. – Ah oui, mais alors du coup c’est foireux parce que moi je reste là, sans repère, sans point d’accroche. Seul. Seul dans le vide angoissant des instants qui précèdent…

    Un. – Tu me soûles, Jean-Marc. On la fait, cette vidéo, ou on ne la fait pas ?

    Deux. – On la fait.

    Un. – Je te laisse trois secondes. Après, je me casse.

    Deux. – Oui mais…

    Un. – Une !

    Deux. – Simplement, pour savoir…

    Un. – Deux !

    Deux. – (se replaçant rapidement devant la caméra et débitant son texte dans l’urgence) « Jean-Marc, 47 ans, à la recherche de l’âme-sœur. Je suis prêt à envisager l’engagement matrimonial à plus ou moins court terme. Disons, dans les vingt ou trente ans qui viennent… »

     

    Jérémie Brasseur, 25 septembre 2015 

  • PlayLab - jouets rangés

    • Le 11/12/2015
    • Dans infos

    Eh voilà !

    Notre spectacle PlayLab est derrière nous. Nous avons vécu de belles soirées de complicité, de jeu et de fantaisie. Sur notre site, vous pouvez trouver l’album qui reprend quelques photos prises le jour de la générale par Johan Dehon. Sur la page Nos spectacles, vous pouvez télécharger le programme complet. Sur la page Sketches maison, vous pouvez lire ou relire Mon Petit Poney et Hochet.

    Nous avons eu droit à un chouette compte-rendu de notre spectacle dans Bolome de Messines, le Trimestriel d’Informations et d’Echanges du Bétième Montois de Messines, n°46 (octobre-novembre-décembre 2015), pp.8 & 9 :

     

    Théâtre - Nous sommes entrés dans le «Play Lab»

    C’était deux jours avant la Saint-Nicolas. Il était temps de visiter le laboratoire de l’Atelier Théâtre, à la Maison de quartier à Mons (Allée des Oiseaux 30). Une « soirée interactive sur le thème du jouet, organisée comme un feu de camp », précisait la publicité et elle n’était pas mensongère.

    Onze animateurs, dont les deux responsables de l’Atelier théâtre, pour créer l’ambiance au rythme d’un poulain gambadant dans un pré, pendant les deux parties du spectacle. Les jeux de société adaptés pour la circonstance étaient à peine présentés par Jérémie que les membres de la troupe sortaient des coulisses pour mettre dans le coup les spectateurs ou pour provoquer le rire. Pour leur donner le temps de reprendre leur souffle, Etienne Troquet s’installait avec sa guitare, parfois suivi par Despina Pezouvanis, pour interpréter une de ses compositions ou lancer un clin d’œil à un artiste qui aurait été amusé de se voir brocardé comme cela. Le public ne pouvait s’empêcher de pouffer de rire devant le déguisement, tout en appréciant l’évocation musicale.

    Mais le « Play Lab », c’était aussi – et surtout – donner aux participants de l’Atelier théâtre la chance d’expérimenter la scène du trac au bonheur, d’entendre les applaudissements du public et ainsi de montrer le chemin parcouru ensemble depuis quelques mois. Magalie Baudouin, Chiara Cristelli, Zoé Koller, Alicia Markey, Nathalie Mauroy, Harriet Webster et Roberto Carbone - avec Sandrine Vansnick, co-animatrice de l’atelier, comme « cheffe de la bande », ont théâtralisé un grand nombre de jouets mis en sketches variés – du coup de flash à la saynète enchaînant les rebondissements – par Jérémie Brasseur.

    Quelle joie de découvrir deux playmobils marionnettes manipulés par deux playmobils humains, de se payer une bonne tranche de rire sur le compte de la télé et au détriment d’une certaine presse à potins, de suivre le va-et-vient du yoyo tout en évitant le ramasser le bilboquet sur la tête, de retrouver Magalie et Harriet jouant avec un canard de bain… Bien sûr, ils sont encore débutants après dix mois d’atelier, mais leur enthousiasme fait vite oublier les inévitables hésitations.

    Une nouvelle fois (car ce n’est pas le premier spectacle de l’atelier), cette soirée confirme que c’est toujours un bonheur de passer un moment avec des « comédiens amateurs en devenir ».

    J-P. B.

    Le Bétième Montois de Messines sur le web

     

     

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  • PlayLab - Boomerang

    Claudine. – Dis, ça fait vingt minutes qu’on attend ; il ne reviendra plus.

    Daphné. – Mais si, laisse-lui une chance. Ça revient toujours, c’est connu.

    Claudine. – Là, quand même... tu t’es peut-être fait refiler de la camelote.

    Daphné. – Arrête, je l’ai eu cent dollars australiens à un Aborigène dans une boutique à Sydney.

    Claudine. – Tu aurais peut-être mieux fait d’acheter un didgeridoo. Au moins, on peut tester sur place.

    Laure arrive, un énorme bandage autour du crâne.

    Claudine. – Bonjour Laure. Tu fais une balade ?

    Laure. – Ne dis surtout pas que c’est bon pour la santé. J’étais sortie prendre l’air et pan ! ce machin m’est rentré dedans. (Elle montre le boomerang.)

    Daphné, prenant le boomerang. – Ben voilà. (À Claudine :) Je te l’avais bien dit qu’un boomerang ça revient toujours.

    Claudine. – Il a pris son temps.

    Daphné. – Ce n’est quand même pas sa faute si Laure met sa tête en travers de son chemin !

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  • Le Dindon

    • Le 27/11/2015
    • Dans infos

    Le G Théâtre a monté cet automne Le Dindon, un vaudeville délirant de Georges Feydeau. Sandrine faisait partie de la distribution et le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle s’est éclatée. Elle tenait le rôle de Maggie, la maîtresse anglaise un tantinet envahissante. À ses côtés, on a retrouvé avec plaisir un ancien participant de notre atelier : Logan Lenclu (promotion 01, Les MonsQuetaires) dans le rôle du groom atteint d’une terrible crise de… puberté, puis dans celui du commissaire espagnol (Caramba!).

    Si vous avez manqué ce spectacle, sachez qu’il y a une reprise programmée le samedi 20 février 2016 au Centre Culturel de Dour. Ci-dessous, vous trouverez quelques-unes des très belles photos prises par Johan Dehon (promotion 03, Le Pactole / promotion 04, Bibliothèque), dont vous pouvez aussi admirer le talent sur le web : www.dphotography.be.

     

     

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  • PlayLab - Corde à sauter

     

    Devant la caméra, Julie saute à la corde. La réalisatrice, hors champ, observe la scène, prête à intervenir.

     

    Julie. – « Fini la constipation et les ballonnements. Avec Pettovan, je saute de joie comme avant. »

    La réalisatrice. – Coupez !... Julie, c’était bien. Mais on ne sent pas assez la joie. On doit voir sur ton visage que Pettovan t’a vraiment libérée d’un poids. Tu vois ce que je veux dire ?

    Julie. – Oui, oui.

    La réalisatrice. – Bon, on la refait. Attention, moteur. Clap Pettovan, cinquante-deuxième.

    Julie. – « Fini la constipation et les ballonnements. Avec Pettovan, je saute de joie comme avant. »

    La réalisatrice. – Coupez !... Non, ce qu’il y a c’est que c’est la Julie avec son côté femme rangée que j’entends. Et ce que je veux, moi, c’est la Julie qui retrouve ses instincts de petite fille de huit ans qui s’éclate avec sa corde à sauter.

    Julie. – « … de huit ans », okay.

    La réalisatrice. – Tu comprends la philosophie du truc : Pettovan ce n’est pas seulement un laxatif, c’est carrément un élixir de jeunesse.

    Julie. – Ah ouais, d’accord.

    La réalisatrice. – On reprend. Pettovan, cinquante-troisième.

    Julie. – « Fini la constipation et les ballonnements. Avec Pettovan, je saute de joie comme avant. Youpee ! »

    La réalisatrice. – Coupez !... Julie, j’ai dit un élixir de jouvence, je n’ai pas dit une pilule d’ecstasy. Alors, tu laisses tomber les youpee, les yéyé et autres pou pou pidou, tu t’en tiens au texte. – Et mets un peu plus de tonus dans ton coup de poignet, parce qu’on voit que tu mollis.

    Julie. – Ah, pardon. Je vais essayer.

    La réalisatrice. – C’est ça. Essaye. On y retourne. Moteur ; Pettovan, cinquante-quatrième.

    Julie. – « Fini la constipation et les ballonnements. Avec Pettovan... »  (Elle trébuche dans la corde.) Et merde !

    La réalisatrice. – Stop ! Coupez, coupez, coupez !... Julie, qu’est-ce que tu me fais ? Tu as vu comment tu sautes ? On dirait une vache. C’est aux éleveurs bovins qu’on va pouvoir fourguer du Pettovan !

    Julie. – Ah oui ? Eh bien tu sais quoi, tu peux te le foutre au cul ton Pettovan. (Elle part.)

    La réalisatrice. – Au cul ? Mais… c’est un traitement par voie orale.

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  • PlayLab - l'argument

    • Le 13/11/2015
    • Dans infos

    Et si le théâtre était un jeu ?

    Un jeu qui permet à quelques copains de se retrouver un soir par semaine, d’oublier les tracas quotidiens, de s’inventer des délires, et puis de venir partager ses instants de complicité et de rigolade avec un public d’amis, de parents, de collègues, de connaissances…

     

    PlayLab - l'argument

    Avec PlayLab, on s’est lancés dans une entreprise un peu expérimentale. Comme une recette de cuisine qu’on réinventerait à notre sauce. On a mis là-dedans des jeux, des sketches, des chansons… Le tout mixé et mijoté pour le public, invité à mettre lui aussi la main à la pâte. Sur scène, l’équipe est composée de onze camarades, unis par les nombreux fous-rires qui ont animé les séances d’atelier depuis le mois de janvier dernier.

    Le thème des jouets nous convient merveilleusement bien. Il nous ramène à cette insouciance enfantine qui nous manque tellement dans la vie quotidienne et que le jeu théâtral nous permet de retrouver le temps d’une soirée ! Si PlayLab raconte de folles histoires de yoyos, de frisbees, de Lego, de cerfs-volants, cela touche aussi finalement à notre besoin de légèreté, à notre quête de liberté et de fantaisie.

     

    PlayLab - l'argument

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  • PlayLab - Tamagotchi

    Charlotte. – Je me souviens… Quand j’avais six ans, j’avais un tamagotchi. Kiwi, je l’avais appelé. Qu’est-ce qu’il me faisait rire, avec ses petits bruits comiques !

    La psy. – Vous l’aimiez beaucoup.

    Charlotte. – Oh oui ! (Elle éclate en sanglots.)

    La psy. – C’est bien, laissez venir. Il y a des mouchoirs ici; tenez. ... Dites-moi ce qui s’est passé.

    Charlotte. – Un jour, je l’ai oublié chez mon père. Et ce salaud l’a laissé crever de faim.

    La psy. – De là votre croyance que les hommes représentent un danger potentiel pour ce qui vous est cher et votre besoin compulsif de placer des pièges-à-bites partout autour de votre appartement.

    Charlotte. – Il l’a tué !... Il a tué mon Kiwi !... Le salaud !

    La psy. – Reprenez un mouchoir, ça va aller… (À part :) Foutus jouets japonais : on savait bien que ça nous préparait des générations de timbrés.

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