Les actus
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site ATO - nouveau look
- Le 30/06/2021
- Dans infos
Qu'est-ce qui n'avait pas changé de costume depuis 2015 ? C'est notre site internet. Notre plateforme de création de site web, e-monsite, nous le fait remarquer à juste titre. Il paraît que le thème Castafiore que nous avions choisi n'est plus au goût du jour. Il disparaît des catalogues. Qu'à cela ne tienne ! nous passons donc au thème Pretty. Cela ne change rien au fond. Simplement le module Cartes postales virtuelles n'est plus disponible... Mais vous retrouverez facilement les photomontages que nous avons créés ces derniers mois. Ils sont rassemblés dans un nouvel album photo. (Venez, c'est par ici.)
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rencontre - Sandrine Vansnick
- Le 16/06/2021
- Dans infos
Rencontre avec une passionnée
Sandrine Vansnick, clown relationnelle
Le 3 juin dernier, dans le cadre de ses rencontres virtuelles, l’ATO a reçu la visite de Sandrine Vansnick. Ce soir-là, notre comédienne avait coiffé sa casquette de clown relationnelle pour nous parler de cette passion qui l’anime depuis plus de dix ans. Mais qu’est-ce que c’est, au juste, un clown relationnel ?
Je parie que vous imaginez déjà un clown qui débarque avec ses grandes godasses, qui braille d’une voix nasillarde bonjour les petits enfants ! et puis, qui sort du fond de ses poches tout un tas de bidules qui font splash et pouët-pouët… Sauf que là, non, pas du tout. Le clown relationnel ne se donne pas en spectacle, il se donne tout court, on pourrait dire…
Sandrine, à quand remonte ta passion pour les soins relationnels ?
C’est la quête de toute une vie ! Un jour, quand j’étais à l’école primaire, je suis allée à Tivoli rendre visite à une camarade qui s’était cassée la jambe. J’ai découvert l’hôpital, ses odeurs, ses murs blancs… Je me suis sentie appelée, c’était très intense ! À 16 ans, j’ai suivi des cours de secourisme à la Croix rouge. Ça ne répondait pas vraiment à mon besoin d’être auprès de ceux qui souffrent mais, au moins, je me rapprochais un peu de ce qui me faisait vibrer.
Cela a-t-il orienté ton choix d’études ?
J’ai d’abord suivi un cursus universitaire en langues. J’ai obtenu mon diplôme mais ça ne m’a pas du tout passionnée. Alors que je terminais ma deuxième année, j’ai eu la chance d’accompagner les derniers jours de vie de mon grand-père. Une infirmière à domicile venait chaque jour à ses côtés. Cette fois encore, je me suis sentie attirée par ce type de mission. Je me suis réorientée vers une licence en sciences hospitalières à l’École de Santé Publique. Grâce à ces études, j’ai ouvert une maison de repos. Je sentais bien que j’étais au bon endroit mais je ne faisais pas le métier que je voulais. Il me manquait quelque chose…
Ça ne te plaisait pas d’être Directrice ?
Si mais je sentais que je me réaliserais dans quelque chose de différent. C’est pour ça qu’à 32 ans, j’ai tout plaqué. J’ai pris une pause-carrière et je me suis offert le graduat d’infirmière. Trois ans plus tard, je décrochais mon diplôme. J’avais bien sûr appris des tas de choses intéressantes mais cela se limitait aux soins techniques et ce que je voulais, moi, c’était aller à la rencontre de l’humain pour l’accompagner dans sa souffrance. C’est là que j’ai découvert une formation organisée à Liège par l’Institut du Clown Relationnel et de la Clown-Thérapie. Huit semaines réparties sur deux ans. Et ça, vraiment, ça a répondu à ce que je désirais faire.
Alors, tu es devenue clown professionnelle ?
Le clown relationnel, on n’en vit pas financièrement. C’est quelque chose qui prend aux tripes ; on se sent vivre intensément mais il faut un boulot alimentaire à côté. J’en suis là aujourd’hui, j’exerce un job administratif et une ou deux fois par mois je pars en maison de repos pratiquer le clown relationnel.
Est-ce que tu as toujours été fascinée par les clowns ?
Non. Quand j’étais enfant, j’ai assisté un jour à un spectacle où des clowns se moquaient des gens et ça ne m’a pas plu. Ça m’a laissé de mauvais souvenirs. Cependant, le clown relationnel n’a rien à voir avec ça. C’est une démarche de soins relationnels, une approche non médicamenteuse de la souffrance morale. Quand les facultés de communication sont altérées, chez les personnes âgées par exemple, les soignants sont souvent démunis. J’en ai moi-même fait l’expérience lorsque j’étais directrice de maison de repos. On est confrontés à des résidents qui répètent sans cesse les mêmes mots, qui sont dans des états de repli, qui refusent de s’alimenter ou deviennent agressifs. Plus la personne est dépendante psychiquement, plus elle a besoin de soins relationnels adaptés.
Et le clown peut intervenir auprès de ces personnes ?
Oui. L’un des objectifs est de prévenir les troubles liés à l’isolement. On va vers les personnes qui sont en manque de relations, qui n’ont pas beaucoup de visites, les personnes qui sont en syndrome de glissement, c’est-à-dire qui se laissent mourir, qui ne veulent plus manger. On peut aussi apaiser les angoisses, soutenir le désir de vivre et favoriser des émotions positives.
Comment le clown s’y prend-il ?
Tout cela se passe essentiellement dans le non-verbal. Cela nécessite une préparation. Il faut se désencombrer pour se rendre totalement disponible à l’autre. Le clown arrive dans une posture physique et mentale qui est ancrée dans le bassin, il ‘habite’ sa structure osseuse. Il doit se départir de toute réflexion intellectuelle pour être au plus proche de sa sensibilité.
Comment se déroulent les rencontres ?
On ne vient pas avec un spectacle pour divertir des gens qui s’ennuient. Nous, on n’est pas dans ce registre-là. On va vers des gens qui ne sont plus capables d’être spectateurs, qui ont besoin qu’on se centre sur eux et qu’on reçoive ce qu’ils ont à exprimer. Ces personnes sont parfois confuses. Cela peut sembler étrange mais, grâce au nez rouge, le clown représente ce que chacune d’elles va projeter : une mère, une voisine, un curé, un ange, un père abusif à qui on a besoin de pardonner… Ce sont toutes des situations que j’ai vécues. Le clown rend possible la rencontre désirée afin de libérer la personne et de l’apaiser.
Et quand une personne ne peut plus s’exprimer du tout ?
C’est effectivement un autre niveau de rencontre. Certains sont totalement recroquevillés sur eux-mêmes, soit ils ne parlent plus, soit ils gémissent ou crient. D’autres n’ont plus ouvert les yeux depuis longtemps. On va alors travailler en empathie corporelle : on peut rejoindre la personne en respirant en synchronisation avec elle. Au début, en apparence, il ne se passe rien. On fait le pari que la personne sent qu’on est là pour elle avec toute notre ouverture sensible. Parfois, c’est magique et cela se termine en effusion de joie : une personne qui était totalement en repli va se lever pour danser avec le clown. C’est pour ça que je balade toujours avec moi un petit transistor qui diffuse des vieilles chansons et des musiques entraînantes.
Pourquoi le personnage du clown est-il tout désigné pour de telles rencontres ?
Le clown est toujours tout neuf ; chaque jour, il vient de naître, il est gourmand de rencontres, il s’émerveille d’un rien, il se trompe tout le temps et il en rit. Et puis, le clown a la chance de n’être personne, il débarque de nulle-part. Il peut devenir le dépositaire d’un secret que les gens ont besoin de confier.
Propos recueillis par Jérémie Brasseur
Pour découvrir en six capsules vidéo la démarche du clown relationnel présentée par son fondateur : MOFFARTS1 - YouTube
Pour voir des clowns relationnels en action (reportage de 2:17) : Clown relationnel - Formation.mpg - YouTube
Pour en savoir plus sur la formation et devenir clown relationnel : sandrinevansnick@hotmail.com - 0498 244 944.
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rencontre - Olivier Geneviève
- Le 09/06/2021
- Dans infos
Rencontre avec un passionné
Olivier Geneviève, fondateur de la compagnie Hyad Borest
La semaine dernière, dans le cadre de ses rencontres virtuelles, l’ATO a reçu la visite d’Olivier Geneviève, fondateur et animateur de la compagnie Hyad Borest en Normandie. Déterminés à poursuivre leurs activités malgré le confinement, les comédiens ont présenté le 17 mai dernier leur spectacle Et si on conte en direct sur YouTube.
Ce n'est sans doute pas l’aboutissement auquel s’attendaient les comédiens mais l’émission Et si on conte a eu le mérite de nous faire découvrir la compagnie Hyad Borest, une troupe qui ne se laisse pas démonter ! Aux commandes du projet, Olivier Geneviève, qui anime depuis douze ans des ateliers d’initiation au théâtre destinés à divers publics. L’aventure de la compagnie Hyad Borest démarre précisément dans le cadre de l’Université Inter-Âges de Normandie.
Olivier, comment la compagnie Hyad Borest a-t-elle vu le jour ?
Il y a quelques années, l’Université Inter-Âges de Normandie Antenne de Caen m’a confié l’animation d’un cours de théâtre destiné aux retraités. Ce cours fonctionne par année académique. Le groupe, constitué en octobre, évolue vers la création d’un spectacle de fin d’année qui a lieu en mai. Et puis, une année, il est arrivé quelque chose d’absolument inhabituel : un groupe a décidé de partir rejouer son spectacle à l’extérieur. Il fallait trouver un nom à l’équipe parce que ‘Atelier Théâtre de l’Université Inter-Âges de Normandie Antenne de Caen’, c’est un peu long… La compagnie, qui ne manque pas d’humour, a décidé de s’appeler Hyad Borest. À partir de là, la troupe a réellement pris vie et poursuit son chemin quand bien même les participants ont changé.
Quand avez-vous commencé à travailler sur le spectacle Et si on conte ?
C’est au début de l’année académique 2019-2020 que j’ai proposé au groupe de travailler sur le thème des personnages de contes de fées. Moi, j’adore quand on reprend un truc qui existe et qu’on le retravaille pour en faire quelque chose de nouveau. C’est le théâtre tel que j’ai envie de le pratiquer : le théâtre qui fait rire mais qui en même temps est source d’apprentissage. On s’est un peu inspirés de la démarche de Bruno Bettelheim dans son livre Psychanalyse des contes de fées. On s’est penchés sur Pinocchio, La Belle au Bois Dormant, le Petit Chaperon Rouge,… et on a commencé à se poser des questions comme : ce personnage, qui est-il ? qu’est-ce qu’il devient suite à son aventure ? Parfois je donnais des consignes, on expérimentait la scène en improvisation et on gardait ce qui nous semblait intéressant. Ceux qui avaient envie d’écrire arrivaient avec des propositions. On faisait le tri, on retravaillait, on combinait… Patrice est arrivé un jour avec son texte en alexandrins qui racontait la confrontation entre l’ogre et son psy. C’était super, on l’a gardé tel quel.
Vous étiez déjà pas mal avancés dans le travail en mars 2020 quand le confinement est survenu…
Oui. C’est pour ça qu’on ne pouvait pas se résoudre à abandonner. Après quelques semaines de flottement, on s’est mis d’accord pour poursuivre nos rencontres en visioconférence. Mais le théâtre c’est par essence quelque chose qui se vit ensemble et ça a été un grand défi de bosser par ordinateurs interposés. Certains comédiens ont dû demander une tablette à prêter à leurs enfants. Il a fallu réinventer une manière de communiquer, composer avec les difficultés informatiques des uns et des autres. Pour moi, ça n’a pas été simple non plus : diriger les comédiens avec la webcam me prenait une énergie folle ; parfois la connexion sautait, parfois le son de l’ordi était pourri. Au début, après une heure, j’étais épuisé…
Comment vous êtes-vous adaptés pour poursuivre votre projet ?
Plutôt qu’une séance de deux heures par semaine, nous avons organisé trois séances d’une heure. Et nous avons continué nos rencontres tout au long des mois de confinement pour préparer notre spectacle bien que nous n’ayons pas de perspective claire. Cette expérience nous a appris à tirer parti des contraintes pour inventer quelque chose de nouveau. Mais en janvier dernier, on ne voyait toujours pas le bout. J’avais le sentiment que les comédiens commençaient à se démotiver.
C’est là que t’est venue l’idée de présenter vos travaux en live sur le web ?
Je savais que c’était possible. Cela fait quelques années que je coanime une chaîne YouTube consacrée à la présentation humoristique des jeux de société (T’As Vu A Quoi Tu Joues ?) avec mon pote Alexis et ma sœur Léa. Pour maîtriser les outils de production audiovisuelle (lumière, son, vidéo), il faut vraiment s’accrocher ; au début, le montage vidéo, c’est infernal, surtout quand on se lance en autodidacte. Mais cette maîtrise ouvre tout un champ de possibilités de création. Je ne prétends pas être un monteur professionnel mais mes compétences techniques pouvaient s’avérer fort utiles.
Et comment les comédiens ont-ils accueilli cette idée ?
Ça les a vraiment emballés. Le fait d’avoir une perspective a redonné à un coup de fouet à notre projet. Comme le spectacle en préparation était un assemblage de petites formes, on a pu reprendre quatre saynètes et les adapter à ce nouveau média. Je tenais beaucoup à ce que cela reste du théâtre et que la technique audiovisuelle ne prenne pas le pas. Nos quatre scènes ont été filmées de différentes façons : un enregistrement radiophonique accompagné de dessins (Et si l’ogre rime, dialogue en alexandrins) ; une réunion sur Zoom (Et si on échange, thérapie de groupe rassemblant des héros de contes de fées) ; un montage de monologues (Et si on cause, quatre personnages face au psy) ; un double dialogue filmé d’une traite (Et si on boit, deux duos de copines dont les conversations se construisent en parallèle).
Y a d’ beaux résultats, j’ai envie de dire. Qu’en ont pensé les comédiens eux-mêmes ?
Le soir-même de la diffusion sur YouTube, les comédiens étaient très enthousiastes, ceux qui m’avaient rejoint pour la présentation du spectacle et ceux qui suivaient la diffusion depuis chez eux et qui recevaient des messages de félicitations de leur famille et de leurs amis. Malgré tout, d’avoir laissé sur le carreau la moitié du spectacle nous laisse insatisfaits. Il y a une frustration. Les comédiens ont bien sûr très envie de se retrouver sur les planches avec les copains et de présenter leur création devant un public. L’automne prochain, pendant la première moitié de l’année académique, nous reprendrons notre projet et, une fois n’est pas coutume, si les circonstances le permettent, nous monterons sur scène fin décembre.
Propos recueillis par Jérémie Brasseur
Pour voir le spectacle Et si on conte : Spectacle de fin d'année 2021 : "Et si on conte..." (Atelier Théâtre UIA Sud Caen) - YouTube (Note : l'émission commence à 17:10.)
Pour découvrir la chaîne YouTube T'As Vu A Quoi Tu Joues : T'as Vu A Quoi Tu Joues ? - YouTube
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Allô Pizza
- Le 02/06/2021
- Dans infos
Envie de vous faire livrer une 4 saisons, une margherita, une napoli ou une 4 fromages ? Il suffit de téléphoner. Chez Le Roi de la Pizza, on prend les commandes dans la joie et la bonne humeur. Même lorsqu’on a affaire à des clients très drôôôles.
⇒ Cliquez sur l’image pour visionner le film [4 min 41s] sur Facebook.
« Allô. Le Roi de la Pizza. Je vous écoute… »
Voilà un sketch choral qui réunit en moins de cinq minutes sept comédiens de nos ateliers théâtre virtuels : Caroline Bachelart, Roberto Carbone, Joseph Cau, Chiara Cristelli, Sophie Gérin, Margarita Guerra, Michel Legrand. Cette vidéo, enregistrée - comme les précédentes - avec les moyens du bord, vous invite à assister à la confrontation téléphonique entre un pizzaiolo prêt à satisfaire l'aimable clientèle et un défilé d’énergumènes tous plus tordus les uns que les autres. Ces dialogues sont le fruit de notre imagination bien sûr… mais qui veut parier que la réalité dépasse parfois la fiction ?
Détail des séquences :
- 4 saisons : Sophie Gérin à la pizzéria – Roberto Carbone, client
- Spaghet’ : Chiara Cristelli à la pizzéria – Joseph Cau, client(e)
- Fromages : Caroline Bachelart à la pizzéria – Michel Legrand, client
- Promo du mois : Margarita Guerra à la pizzéria – Chiara Cristelli, cliente
- Soutien scolaire : Michel Legrand à la pizzéria – Sophie Gérin, cliente
- Psychopathe : Roberto Carbone à la pizzéria – Caroline Bachelart, cliente
- Super Insastisfaite : Joseph Cau à la pizzéria – Margarita Guerra, cliente
Allô Pizza est un sketch collectif initialement créé pour notre café-théâtre Boustifaille en décembre 2016. Les textes des différentes séquences ont été imaginés par Jérémie Brasseur, Françoise Coton et Carine Dissegna. En avril dernier, Sophie Gérin a écrit le dialogue Soutien scolaire tout spécialement pour cette reprise en vidéo.
Pour le décor, nous avons emprunté une photo au restaurant La Tour de Pizz’ localisé à Gerpinnes, près de Charleroi. Vu qu’on leur doit bien un petit coup de pub, voici leur site Internet : https://www.latourdepizz.be. On apprend notamment que « toutes les pizzas sont préparées selon la recette authentique italienne imposant un diamètre de 33 centimètres ». (Pour les matheux : calculez combien mesure la circonférence.)
La musique est de Sophie Maes et de Damien Santerre, le montage de Jérémie Brasseur.
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rencontre - Benoît Miclotte
- Le 26/05/2021
- Dans infos
Rencontre avec un passionné
Benoît Miclotte, créateur de jeux de société
La semaine dernière, dans le cadre de ses rencontres virtuelles, l’ATO a reçu la visite de Benoît Miclotte. Suite à un étrange concours de circonstances, Benoît s’est mis à créer des jeux de société. L’un de ses projets, La Guerre des Coins, a même été commercialisé par un éditeur sous le nom Arkans.
C’est l’histoire de deux amis qui jouent ensemble mais les règles du jeu ne leur conviennent pas. Adaptons un peu, se disent-ils. Et c’est le début d’un formidable engrenage ! Car après avoir bidouillé sur des détails, les deux comparses vont s’attaquer aux règles de base… jusqu’à créer un jeu complètement original. Ce sera le premier d’une belle série. Voici le passionnant récit que Benoît Miclotte (l’un des deux jeunes en question) est venu nous retracer l’autre soir.
Benoît, d’une certaine manière, ta passion s’est jouée sur un coup de dé…
Il y a un peu de ça. J’ai toujours été attiré par l’heroic fantasy. Avec un ami, on s’adonnait à des jeux qui nous plongeaient dans cet univers-là. On lançait les dés pour combattre des monstres, lancer des boules de feu, vaincre des sortilèges... Or, les dés, si vous avez de la chance, vous gagnez ; si vous n’en avez pas, vous perdez ; moi, j’avais tendance à avoir beaucoup de chance et mon ami nettement moins. La frustration s’installait. On s’est mis d’accord pour changer deux ou trois règles afin de limiter la part de hasard. Et puis, on s’est dit : « Tant qu’à revoir les règles, allons-y franchement, inventons quelque chose de nouveau. » Et c’est ainsi que nous avons créé un premier jeu intitulé Instance. D’autres amis sont venus jouer avec nous et ça leur plaisait aussi.
Alors, l’idée de le faire éditer vous est venue…
Les éditeurs n’ont pas sauté de joie. C’était il y a quinze ans. Notre projet nécessitait un tas de figurines et à l’époque, toute la machinerie de production n’existait pas encore. Les éditeurs trouvaient ça trop compliqué. Ils nous ont conseillé de créer un jeu plus simple. Moi, je faisais la navette tous les jours pour aller travailler à Bruxelles et j’ai commencé à plancher sur un jeu qui serait adapté au trajet en train. C’est ainsi qu’est née la première maquette du jeu qui allait devenir La Guerre des Coins. J’ai présenté le jeu à des amis. Ça marchait bien. Quand on m’invitait à une soirée, on me disait : « Amène ton jeu, qu’on refasse une partie. »
Quel était le thème de La Guerre des Coins ?
Au départ, j’étais parti sur les vikings parce que c’est une culture qui me passionne. Ça collait bien avec mon plateau de jeu. Mais je me suis heurté à un obstacle que je n’avais pas prévu parce qu’à l’époque, beaucoup de gens avaient un apriori négatif : les vikings, ce n’était pas du tout vendeur. Alors, j’ai revu l’habillage et c’est devenu La Guerre des Coins, qui était basé sur les quatre éléments : la terre, l’eau, l’air et le feu. Les règles n’avaient pas changé mais j’avais simplement revu l’habillage graphique. Et à partir de ce moment-là, le jeu a reçu un accueil bien meilleur.
Comment le public a-t-il commencé à s’intéresser à ton jeu ?
Lors d’une édition du salon Trolls et Légendes (à Mons-Expo à Mons), je suis venu avec un grand tableau. Je donnais des Post-It à ceux qui venaient jouer à La Guerre des Coins, je leur disais : « Notez ce que vous en pensez. Vous écrivez ce que vous voulez et puis, vous allez coller votre Post-It sur le tableau. » Dès la fin de la première journée, le tableau était couvert de commentaires positifs et marrants. Ça attisait la curiosité des gens qui passaient devant, ils étaient intrigués et ils venaient eux aussi découvrir le jeu.
Après La Guerre des Coins, tu as créé d’autres jeux ?
Oui, notamment La Cour de Récré. Dans ce jeu, tous les joueurs retournent à l’école primaire pour faire un maximum de bêtises et faire accuser les autres. Celui qui se fait attraper le plus souvent doit s’acquitter d’un gage que l’ensemble des joueurs déterminent en début de partie. Je me souviens d’une dame déjà assez âgée qui avait décidé : « Celui qui perd, il monte sur la table et il crie : J’ai perdu ! » Les autres joueurs ont marqué leur accord. À la fin de la partie, c’est la dame qui a grimpé sur la table. Ça ne s’oublie pas ! La Cour de Récré, ça rassemble toute la famille. Pour les enfants, c’est l’occasion de demander à leurs parents : « Et vous, quand vous étiez à l’école, vous faisiez quel genre de bêtises ? »
La création de jeux de société, c’est devenu une vraie passion pour toi…
Ce qui me plaît le plus quand je crée un jeu, ce n’est pas tant d’y jouer moi-même que de voir les joueurs passer un bon moment. C’est un peu comme au théâtre. Les comédiens ont du plaisir à jouer la pièce, bien sûr, mais ils ont aussi du plaisir à voir que les spectateurs s’amusent au spectacle.
De nos jours, l’attrait pour les jeux de société n’a-t-il pas tendance à disparaître ?
Au contraire ! Depuis quelques années, il y a même un regain d’intérêt. On produit beaucoup de nouveaux jeux. Je crois que c’est une réaction à la multiplication des écrans et à l’invasion du multimédia : les parents veulent renouer le contact avec leurs enfants. Un contact qu’ils ont peut-être un peu perdu.
D’autant plus dans le contexte de crise actuelle…
Oui. Les gens ont besoin de rire, de s’amuser, de sortir un peu de la grisaille. Quand on est confinés, il faut bien trouver quelque chose à faire. Alors, le jeu de société a vraiment toute sa place. L’offre a explosé, il y a une grande diversité de thèmes, de mécaniques de jeu, de modes d’interactions entre les joueurs… Tout le monde finit par trouver un jeu qui lui convient.
Il y a des gens qui disent : moi, j’ai trop de choses à faire, je n’ai pas le temps de jouer…
Il faut prendre le temps. D’une certaine manière, le jeu de société aide à ne pas vieillir. Cela permet de relativiser beaucoup de choses. On se rend compte qu’on se tourmente parfois pour des broutilles. Jouer, c’est l’occasion de relâcher les soupapes. Et c’est étonnant comme la nature profonde des gens se dévoile à travers le jeu.
Le jeu, c’est aussi un moyen d’apprendre plein de choses…
Tout à fait. Des profs se sont intéressés à La Guerre des Coins parce qu’ils trouvaient que c’était un bon outil pour dédramatiser un peu les mathématiques. Moi, je n’y avais jamais pensé mais j’aime cette idée que le jeu de société permette d’aborder en s’amusant des apprentissages perçus comme difficiles.
En fin de compte, comment vois-tu l’évolution du jeu dans le monde de demain ?
Je suis certain que le jeu de société a encore un bel avenir devant lui parce qu’il rassemble les générations. Aujourd’hui, les enfants jouent avec leurs parents, mais aussi avec leurs grands-parents. Je crois qu’il y aura de plus en plus de liens intergénérationnels. Et le monde ne s’en portera que mieux.
Propos recueillis par Jérémie Brasseur
Benoît Miclotte présente son jeu Arkans (La Guerre des Coins) en vidéo (4 min 14) : https://www.jeuxdenim.be/news-2762
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Mon petit poney
- Le 21/05/2021
- Dans infos
Entre Sophie et Sandrine, qui est la plus grande fan de Mon-Petit-Poney ? Pour le savoir, suivons-les jusque dans les toilettes. Nos comédiennes se sont coiffées de leurs plus flamboyantes crinières pour une vidéo pleine de panache.
⇒ Cliquez sur l’image pour visionner le film [2 min 12 s] sur Facebook.
« Le look My Little Pony, je t’apprends, c’est d’abord un état d’esprit. Moi, dans ma tête je suis 100 % Petit Poney. – Ouais, dans l’haleine, surtout ! »
Nouveau souffle pour ce petit dialogue qui nous replonge dans nos souvenirs d’enfance. Ah, ces heures exquises consacrées à caresser les crins criards de nos poneys en plastique ! Et quelles délices pour les oreilles de nos familles que de nous entendre seriner à longueur de journée le générique du fabuleux dessin animé ! « Et si j’ai dans la tête / un air de fête / oui, c’est grâce à Mon Petit Poney. » Les moins de vingt ans ne peuvent pas comprendre ! (Les moins de quarante ans non plus, je crois.)
Ce sketch, écrit par Jérémie Brasseur pour Playlab, le cinquième café-théâtre de l'Atelier Théâtre des Oiseaux (décembre 2015), était à l’origine interprété par Magalie Baudouin (dans le rôle de la fashionista 1) et Zoé Koller (dans le rôle de la fashionista 2). Le texte est disponible au format PDF sur la page Sketches de notre site web. Les rôles ont été repris en mars 2018, en première partie de La Grande Tourterie, par Marie Devigne (Fashionista 1) et Nadège Florin (Fashionista 2).
Dans cette vidéo, le duo formé par Sandrine Vansnick et Sophie Maes ne manquera pas d’en scotcher plus d’un : « Et toc ! », comme on dit sur la page Facebook officielle des fans francophones de Mon Petit Poney. La musique est de Sophie Maes et de Damien Santerre, le montage de Jérémie Brasseur.
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Onze
- Le 14/05/2021
- Dans infos
Voici Teresa Maggiordomo et Sophie Gérin face à face (par la magie du montage vidéo) pour un duel sans merci. L’une a choisi onze livres, l’autre ne lui en accorde que dix.
⇒ Cliquez sur l’image dans quelques minutes pour visionner le film [3 min 04 s] sur Facebook.
« Pourquoi vous me parlez comme ça ? Qu’est-ce que je vous ai fait ? – Mais rien. Arrêtez de pleurer. – Vous ne voyez pas que je souffre. J’arrive avec onze livres. Oui, il y en a onze. Oui, c’est beaucoup. Mais dans mon cœur, ils ont tous la première place. »
Assistez à un affrontement d’une rare férocité dans l’univers impitoyable – bien que feutré – des bibliothèques. Sophie s’est débrouillée pour trouver un décor plus vrai que nature. Teresa a pris son air le plus sévère pour faire respecter le sacro-saint règlement des lieux. Et, cerise sur le gâteau, en trois minutes, on vous sert le happy end sur un plateau. Après cela, si vous vous reconnaissez de près ou de loin dans le rôle de la lectrice indécise, vous n’aurez qu’à aller compulser J’apprends à prendre des décisions en dix leçons (… ou onze peut-être, l’auteur n’est pas fixé).
Ce sketch, écrit par Jérémie Brasseur pour Bibliothèque, le quatrième café-théâtre de notre atelier d'initiation au théâtre amateur (juin 2015), était à l’origine interprété par Bruna Campagna (dans le rôle de la bibliothécaire) et Marie-Françoise Glineur (dans le rôle d’Yvonne, la lectrice). Le texte, un peu écourté dans sa version vidéo, est disponible au format PDF sur la page Sketches de notre site web.
La musique est de Sophie Maes et de Damien Santerre, le montage de Jérémie Brasseur.
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rencontre - Genseric Delpâture
- Le 12/05/2021
- Dans infos
Rencontre avec un passionné
Genseric Delpâture, forgeur de rêves
La semaine dernière, dans le cadre de ses rencontres virtuelles, l’Atelier Théâtre des Oiseaux a reçu la visite de Genseric Delpâture, le président du club de jeu de rôle Les Forgeurs de Rêves basé à Mons. Passionné par les jeux de rôle depuis l’âge de 11 ans, Genseric en a lui-même créé plusieurs.
Depuis décembre dernier, les membres de l’ATO se retrouvent par visioconférence autour de ce qu’on appelle entre nous des jeux de rôle. Mais il est évident que nos petits scénarios improvisés autour de faits divers sont assez éloignés de ce qu’on définit ordinairement par ce terme. En fait, le jeu de rôle a bien évolué ces dernières décennies ! Si vous avez en tête un groupe de collégiens bizarres qui se lancent des sortilèges le soir au fond des caves, il est temps de revoir votre copie. Genseric Delpâture, le président du club Les Forgeurs de Rêves a accepté de participer à l’une de nos rencontres virtuelles pour nous parler de sa passion.
Genseric, depuis quand t’intéresses-tu aux jeux de rôle ?
J’avais 11 ans quand je suis entré dans cet univers. J’ai fait mes premières armes en famille et avec des amis, puis je suis entré dans un club. Peu à peu, j’ai fait mon chemin et j’en suis devenu le président. Je suis aussi le créateur de jeux de rôle, dont certains (Le Club et L’Agence Barbare) ont été publiés par des maisons d’édition reconnues.
Comment pourrait-on définir le jeu de rôle ?
Le jeu de rôle n’a pas toujours été bien perçu. Il faut dire que les univers des aventures proposées font souvent référence aux monstres, à la magie noire ou à des thèmes horrifiques. Les parents n’étaient pas franchement rassurés à l’idée que leurs enfants lançaient des sortilèges dans les caves des appartements. Pourtant, le jeu de rôle n’a rien de sulfureux. C’est un jeu de société, un peu comme le Monopoly. Les joueurs sont amenés à interagir dans le cadre d’un scénario. Ils construisent eux-mêmes leurs personnages en respectant quelques règles fixées par le maître de jeu. Au cours des aventures, le hasard prend une place importante : d’où la grande variété des dés utilisés… du dé à trois faces au dé à cent faces !
Quand on pratique le jeu de rôle, on parle beaucoup…
Oui, c’est un art oratoire. Le maître du jeu raconte l’histoire et les joueurs dialoguent avec lui. L’un des aspects les plus intéressants, c’est que le jeu de rôle se pratique en équipe. Il est très rare que les joueurs s’opposent les uns aux autres au cours d’une partie. Au contraire, ils s’allient pour déjouer les plans machiavéliques du maître de jeu, qui est en fait l’animateur de la partie. Il n’est pas là pour embêter les joueurs mais pour que leur expérience soit la plus intéressante possible. Ce qui implique de semer des embûches au fil de l’histoire. Plus les dangers seront grands, plus les joueurs seront heureux d’arriver au terme de l’aventure avec des personnages en vie.
Combien de temps dure une partie ?
Il y a différents formats. Certains jeux de rôle durent une demi-heure. C’est une bonne façon de faire découvrir notre activité lorsqu’on tient un stand dans un salon et que les gens passent de table en table. Il y a donc des jeux de rôle très courts mais ce ne sont pas ceux qui permettent de s’impliquer vraiment dans la construction d’un personnage et de découvrir un univers très riche. Le format d’une partie classique s’étend sur quatre ou cinq heures. Ce sont les one shot qui permettent de mener une aventure à son terme en une soirée. Et puis, il y a des formats beaucoup plus longs, les campagnes. Elles peuvent s’étaler sur plusieurs années au rythme d’une partie par mois avec un enchaînement de scénarios qui entraînent une réelle évolution des personnages.
Vous incarnez vos personnages, c’est un peu comme dans le théâtre d’improvisation ?
Oui, avec une grande différence tout de même. Il n’y a aucune obligation de faire parler son personnage. On dira par exemple : « J’entre dans l’auberge, je demande ce qu’il y a à boire. » De temps en temps, un joueur peut commencer à parler avec la voix de son personnage mais très souvent on se contente de décrire les actions et le contenu des conversations.
Pourquoi les jeux de rôle plongent-ils toujours les joueurs dans un univers fantastique ?
Ce n’est pas toujours le cas mais c’est vrai pour 95 % du marché. Comme on dit souvent, si c’est pour jouer la vie de tous les jours – métro, boulot, dodo – le jeu de rôle n’a pas grand intérêt. Cela vient sans doute aussi de l’influence énorme de Donjons et Dragons. Ce jeu de rôle [médiéval-fantastique], créé dans les années 70, a touché les amateurs de ce type de littérature. Mais de nos jours, il y a beaucoup d’autres univers, souvent inspirés de films et de séries, comme La Guerre des Étoiles, Harry Potter ou James Bond.
Participer aux jeux de rôle, cela peut-il devenir une pratique addictive ?
Je n’ai jamais connu de cas où cela soit devenu pathologique. Bien sûr, il y a des passionnés qui voudraient pratiquer le jeu de rôle le plus souvent possible, mais rien qui puisse devenir inquiétant. Par contre, la pratique du jeu de rôle pourra aider une personne timide à sortir de sa coquille. J’ai le souvenir d’un jeune homme qui est arrivé au club en se cachant derrière sa maman. Au fil des séances, on l’a vu prendre sa place, gagner en assurance et commencer à défendre son point-de-vue avec aplomb. Le jeu de rôle permet d’épanouir le contact social et de développer la faculté de prendre la parole en public.
Comment fonctionne le club des Forgeurs de Rêves ?
Ces dernières années, le club a connu une grande augmentation du nombre de ses adhérents. Début 2020, il rassemblait plus d’une cinquantaine de membres. Nous accueillons un large public, hommes et femmes, à partir de 12 ans. Cela fait beaucoup de monde à caser ! Bien sûr, les joueurs peuvent se réunir chez les uns et les autres mais, en principe, nous encourageons les maîtres du jeu à organiser leurs séances dans les trois locaux mis à la disposition du club à Mons : Les Bains Douches (rue de Malplaquet), la maison de quartier de Cuesmes et le bâtiment de la Ligue des familles sur le boulevard Albert-Elisabeth. Nous espérons nous retrouver dès que la situation s’améliorera. Bien sûr, des parties ont pu se dérouler en visioconférence. Internet propose des outils pour cela. Mais pouvoir se rassembler autour d’une table, avec nos chips et nos pizzas, cela garde une saveur inégalée !
Propos recueillis par Jérémie Brasseur
Forum des Forgeurs de Rêves : www.forgeurs.net
Pour découvrir les jeux de rôle de Genseric Delpâture : www.jdra.eklablog.net
On trouve des jeux de rôle en vidéo sur YouTube. Par exemple : www.youtube.com/c/RôlenPlay