Les actus
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rencontre - PMeA
- Le 19/12/2021
- Dans infos
Rencontre avec deux passionnés
Petits Meurtres entre Amis
Organiser un crime n’est jamais une mince affaire ! D’autant plus lorsque vous devez, en outre, prévoir la manière dont les enquêteurs parviendront à résoudre l’énigme. C’est toute l’expertise d’un collectif de passionnés réunis au sein de l’association Petits Meurtres entre Amis. Depuis 2017, l’asbl met sur pied des murder parties et des Enquêtes en ville.
L’été dernier, ma femme et moi, nous sommes allés mener une enquête dans un petit village de la province du Luxembourg. Une histoire terrible avec des cisailles plantées dans le dos, des dettes de jeu, des liaisons coupables… Cette Enquête en pleine campagne intitulée Le Bal de L’Ampoule était une création de l’asbl Petits Meurtres entre Amis. Comme l’aventure nous avait séduits, nous avons repris contact pour en savoir plus. Nicolas et Jean-Philippe ont répondu à nos questions.Nicolas, peux-tu décrire les activités de l’asbl Petits Meurtres entre Amis ?
Nicolas. – L’asbl Petits Meurtres entre Amis organise principalement ce qu'on appelle des murder classiques : on loue un gîte, les gens s'inscrivent ; quelques jours avant la date fixée, chacun reçoit une fiche qui présente son personnage, ainsi qu’un dossier de jeu. L’intrigue rassemble huit à vingt participants et peut durer une soirée ou toute une nuit. Par ailleurs, il y a les Enquêtes en ville (parfois à la campagne). C'est un format ouvert à un plus large public. Les gens vont, par petits groupes, à la rencontre des suspects qui témoignent et répondent aux questions.
Jean-Philippe, qu’est-ce qui te motive dans cette activité ?Jean-Philippe. – Le gros avantage du jeu de rôle grandeur nature - et de la murder party, en particulier - c'est de permettre, en quelques heures, de se lier d’amitié avec les autres participants : vivre ensemble des situations intenses, cela permet de tisser des liens très forts. Un tissu social qui compte beaucoup pour moi. Ceux qui participent à nos murder, je ne les vois pas souvent. Pas assez, de mon point de vue. Mais je sais qu'on prendra toujours plaisir à se retrouver au moins une ou deux fois par an. En dehors de ça, chacun vit sa vie.
Comment est née l’association ?
Nicolas. – Depuis longtemps, l’univers des murder parties m’attirait. Je connaissais quelqu'un qui disposait d’une salle. Nous avons organisé ensemble une ou deux soirées. Ce qui nous a permis de faire des rencontres. En 2017, on a créé l’asbl. A ce moment-là, on disposait d’un local à Vaux-Borset (province de Liège). D'autres nous ont rejoints ; le rythme s'est accéléré. La salle nous permettait de garder du matériel sur place. Quand on a lancé notre page Facebook, ça a continué à prendre de l'ampleur. Comme nos murder parties étaient prévues pour 10 ou 15 participants, on a été amenés à organiser deux ou trois sessions de chaque intrigue pour accueillir tout le monde.
Comment se répartit le travail de préparation des murder et des Enquêtes en ville ?Nicolas. – Pour les Enquêtes en ville, c’est un travail collectif. On construit le scénario ensemble. Concrètement, on se retrouve pour boire des chopes, faire des brainstormings, partager des idées. Puis on rentre chez soi, on écrit un peu. Quelques jours plus tard, on se revoit pour mettre en commun, tester les idées, voir ce qui foire. On retravaille, on tente à nouveau… Et à la fin, on a un scénario qui tient la route. Une énigme plausible que l’on peut résoudre. En revanche, pour les murder parties classiques, il existe beaucoup de scénarios ouverts sur le Net. On peut piocher librement là-dedans. De temps en temps, on en invente un nous-mêmes. Forcément, ça prend plus de temps.
Jean-Philippe. – Je ne fais pas partie du comité de l’asbl mais je suis responsable organisateur pour plusieurs murder parties par an. Quatre ou cinq en 2022. Je m'occupe de trouver le gîte, de gérer le budget et de lancer la communication…
Comment entre-t-on dans l’univers des murder parties ?Nicolas. – Les gens viennent d’horizons différents. Du théâtre par exemple. Du monde de l'impro aussi (comme moi). Et puis des jeux de rôle sur table (comme Jean-Philippe). C'est généralement par une de ces trois disciplines connexes que l’on en vient au jeu de rôle grandeur nature.
Jean-Philippe. – Je m’intéresse aux jeux de rôle sur table (comme Donjons & Dragons) depuis que j'ai 14 ans. J'ai organisé mon premier jeu de rôle grandeur nature à 16 ans et j’ai poursuivi jusqu’à l’âge de 24 ou 25 ans. Après un break d'une dizaine d'années, j'ai recommencé à organiser des jeux de rôle plus courts.
Comment avez-vous vécu le confinement ?
Nicolas. – Le confinement a mis un frein aux événements en présentiel. On a pu se recycler avec des formules en ligne. A présent, on est contents de pouvoir se retrouver. On verra comment les choses évoluent.
Jean-Philippe. – Ces circonstances particulières nous ont permis d’explorer d'autres formes de narration. Nous avons travaillé sur des jeux de rôle narrativistes réunissant seulement quatre ou cinq joueurs. Le jeu de rôle narrativiste se construit à partir de situations sur lesquelles les joueurs improvisent ; les choix opérés dans chaque scène déterminent la suite de l’aventure. Toutes ces techniques expérimentées dans un cadre inhabituel, nous allons pouvoir les réinvestir dans le jeu de rôle grandeur nature.
Propos recueillis par Jérémie Brasseur
Site Internet: www.petits-meurtres.be
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jeu des experts / la potomanie
- Le 15/12/2021
- Dans infos
Jeu – Les Experts Vous Expliquent
Qu’est-ce que la potomanie ?
Revoici nos experts préférés réunis pour un débat. Le troisième ! La troisième dose ; la dose magique ! Visiblement les plateaux télé se les arrachent toujours autant. Ni les médias ni la population ne leur tiennent rigueur d’affabuler si souvent. N’est pas expert qui veut. Parler avec aplomb en toutes circonstances, ça ne s’improvise pas. Notre brochette de spécialistes va cette fois aborder la question délicate de la potomanie. Serez-vous capable de déterminer lequel de ces beaux parleurs apporte la bonne définition ? C’est le petit quiz du jour ! Jeu créé à partir d’un dialogue improvisé avec Bernard, Caro, Domi, Justine, Michel et Sandy (14 12 2021).
Et sinon, connaissez-vous Philippe Torreton ? Un sacré comédien ! Nous lui avons consacré un quiz il y a quelques années. Même sans connaître vraiment sa biographie, vous devriez deviner les bonnes réponses. Par exemple, dans quelle pièce de théâtre Philippe Torreton s’exclame-t-il en 2016 : ‘C’est un peu court, jeune homme…’ ? Ubu Roi, d’Alfred Jarry ?... La Dame de Chez Maxim, de Georges Feydeau ?... Richard III, de William Shakespeare ?... Cyrano de Bergerac, d’Edmond Rostand ?
La réponse se trouve dans les solutions de notre quiz. Allez y faire un petit tour. C’est par ici.
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rencontre - l'happynologue
- Le 12/12/2021
- Dans infos
Rencontre avec une passionnée
Rebecca Laï, happynologue
Aujourd’hui, partons avec Rebecca Laï sur la piste du bonheur. Voilà une affaire bien étrange que le bonheur. Chacun s’en fait sa propre idée. Tout le monde voudrait en voir la couleur. Et ce n’est pas tous les jours qu’on a la chance d’être conseillé en la matière par une véritable happynologue...
« Et vous, qu’est-ce que vous faites dans la vie ? » Plus d’une fois, Rebecca Laï s’est sentie embarrassée par cette question. Comment se définir en un mot ? Sophrologue ?... kinésiologue ?... spécialiste du recrutement ?... accompagnatrice ?... Un peu tout ça à la fois. En fin de compte, Rebecca a résolu le problème en inventant un terme-concept. Elle est happynologue ; sa vocation est d’aider chacun à développer son potentiel de bonheur.Rebecca, peux-tu nous raconter comment tu es devenue happynologue ?
J’ai toujours trouvé que se définir en un seul mot était restreint, je n’aime pas les étiquettes. Il y a quelque temps, j’étais en pleine transition professionnelle et j’avais des difficultés à expliquer qui j’étais, ce que je faisais. Je travaillais dans le recrutement mais aussi dans l’accompagnement avec des outils comme le reiki, la sophrologie, la kinésiologie... Je me suis toujours posé cette question : qu’est-ce qui anime chacun ? Et je crois que notre point commun c’est d’être, pour la plupart d’entre nous, en quête de bonheur. J’avais envie de transmettre ma vision de la vie, proposer une autre perspective, ce que j’ai appris, mon vécu de mère, mes expériences professionnelles. Tout ça ne se résumait pas en un mot. J’ai donc créé ce terme d’happynologue, qui correspond parfaitement au domaine qui me passionne : la recherche du bonheur.
Qu’est-ce que le bonheur ?
Pour chacun d’entre nous, le bonheur prend une signification toute personnelle et il s’agit d’en prendre conscience. J’appelle cela le potentiel de bonheur. Chacun le développe à son rythme, avec les personnes qui l’entourent, à travers ses expériences de vie.
Le potentiel de bonheur, cela passe par des tas de choses…Oui, se ressourcer dans un bois, à la mer, avec le chant des oiseaux ou en savourant les petits instants du quotidien. J’appelle ça les petits bonheurs de la vie ; ceux qui sont là, sous la main et qu’on peut croquer à pleines dents. Être à la recherche du bonheur, c’est aussi prendre conscience de l’importance d’une simple discussion avec un ami, se nourrir du contact avec nos proches. Le rire d’un petit loulou, par exemple, c’est très communicatif. Il faut savoir aller puiser en soi toutes ces expériences heureuses, tous ces bonheurs que l’on emmagasine et qui sont des ressources. C’est à cela que j’invite lors des accompagnements, individuels ou collectifs : se relier à ces petits bonheurs qui nous permettent d’être dans la résilience.
Chacun de nous est en fait unique et en devenir…
En effet. Je fais souvent référence à la nature. La graine qui pousse ne se compare pas avec la graine qui est à côté, ni à l’arbre qui est déjà là. Par ailleurs, en ce moment de l’année, la nature est en veille. Cependant, même s’il paraît mort, l’arbre est toujours là, bien costaud, bien ancré ; il fait face aux tempêtes, au vent, aux gelées. Quoi que la nature lui amène, il tient debout.
Comment ton activité a-t-elle évolué depuis le début de la crise ?
La situation que nous traversons a été un révélateur mais le mal-être était déjà là bien avant. Cela fait quelque temps qu’on parle beaucoup de stress et de burn-out (le mal du siècle ?). On pouvait y percevoir les prémisses de la crise qu’on traverse aujourd’hui. L’humain vit la même chose que la planète. Nous sommes à bout de nos ressources parce qu’on nous en demande toujours plus. Ce que je propose, c’est d’aller rechercher le sens que l’on a en soi pour faire face à toutes les incohérences que nous vivons actuellement. Pour cela, les émotions sont un bon baromètre. Qu’elles soient agréables ou inconfortables, elles ont quelque chose à nous apprendre sur nous-mêmes : « Pourquoi je suis triste, pourquoi je suis en colère ? Pourquoi je ressens une sorte de malaise ? Qu’est-ce que cela vient me dire ? » J’invite à s’observer, s’interroger sur toutes ces émotions pour pouvoir les transmuter.
Cela montre bien que nous sommes acteurs de notre propre développement. Oui, tout vient de l’intérieur. En séance, je dis souvent que ce n’est pas moi qui peux faire la démarche. Moi, je donne les clés et c’est à chacun d’utiliser les clés au bon moment, à son rythme, en fonction de son cheminement. Mais les clés sont là, il suffit de les sortir de sa poche, d’oser ouvrir la porte. Parfois, toute la question est là : est-ce que j’ose ouvrir la porte ? Ce n’est pas toujours évident de se relier à ses émotions et de les vivre intensément, cela peut être vraiment inconfortable, confrontant même.
Aujourd’hui quels sont les projets que tu continues à développer ?
En septembre dernier, j’ai animé des cercles de paroles en transition intérieure à Louvain-la-Neuve, à l’occasion du festival Maintenant ! J’aimerais en proposer d’autres l’année prochaine. Avec la perspective de rendre ces rendez-vous réguliers. Ce sont des moments où les gens se retrouvent pour faire le point sur ce qu’ils sont, sur l’écologie, sur l’état actuel du monde. Ces cercles de reliance permettent de se connecter les uns aux autres et de s’entraider, de créer ensemble, de se soutenir. Certains deviennent co-responsables d’un magasin, d’autres font de la permaculture ou organisent des événements et bien d'autres choses.
Comme happynologue, tu proposes des accompagnements individuels ?
Je travaille principalement en présentiel. Autant en individuel qu’en collectif. [Rebecca Laï vit à Mons.] Évidemment, si la situation l’exige, je peux basculer sur des contacts en visioconférence mais ce n’est pas ma préférence. D’autant plus qu’en kinésiologie, j’ai besoin d’être en contact avec la personne pour recourir au test musculaire. J’ai une organisation flexible. Pour un premier rendez-vous, il faut compter un délai de quinze jours, trois semaines mais parfois une plage horaire se libère de façon inattendue. Je peux ainsi programmer un rendez-vous de dernière minute
Propos recueillis par Jérémie Brasseur
Le site web de Rebecca Laï: www.rebeccalai.be
Rebecca Laï sur Facebook

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jeu des experts / une wassingue
- Le 08/12/2021
- Dans infos
Jeu – Les Experts Vous Expliquent
Qu’est-ce qu’une wassingue ?
Revoilà notre batterie d’experts réunis sur un plateau télé pour un débat comme on n’en fait plus. (C’est ça aussi, la magie du théâtre !) Cette fois, nos virtuoses de la langue française se penchent sur le cas de la wassingue. Voilà un mot qui sonne bien. Mais que veut-il dire au juste ? Je crains qu’une fois encore nous ne parviendrons pas à mettre d’accord nos éminents spécialistes. Et pourtant, la vérité s’exprime par l’un d’entre eux. Saurez-vous la repérer parmi ce fatras d’inventions et de fariboles ? C’est le petit quiz du jour ! Jeu créé à partir d’un dialogue improvisé avec Bernard, Caro, Domi, Justine, Michel et Sandy (30 11 2021).
Et sinon, j’ai une question pour vous. À quel humoriste attribuer cette citation : « À quoi pensez-vous. Monsieur ? - A rien, c'était pour faire avancer le Schimilimilibimliibili... » Patrick Timsit ? Coluche ? Michel Leeb ? Pierre Desproges ?
La réponse se trouve dans les solutions de notre quiz ‘sketches célèbres (dix questions à choix multiple pour tester vos connaissances)’. Allez y faire un petit tour. C’est par ici.
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Piliers2 / Allô Belle-Vue
- Le 05/12/2021
- Dans dialogues
Allô Belle-Vue
Piliers de Comptoir est un univers créé par l’Atelier Théâtre des Oiseaux en décembre 2019. Depuis cet été 2021, l’ATO réinvestit le bistrot imaginaire du Nul Bar Ailleurs, crée de nouveaux personnages, développe de nouvelles intrigues. Des sketchs sont en préparation, en prévision d’une présentation au public.
Le téléphone du Nul Bar Ailleurs se met à sonner. Belle-Vue, qui est seule, prend l’appel.Belle-Vue. – Allô, c’est moi ! Qui est à l’appareil ? … Vous êtes au Nul Bar Ailleurs ici. … Une séance de voyance avec Madame Soleil !? Je veux bien. Du soleil, on n’en voit pas beaucoup ici. Par contre des lunes, avec tous les camionneurs qui passent… Oui, passez-moi Madame Soleil, je veux bien. … Allô, Madame Soleil ? Belle-Vue, ici. … Si j’ai une question !? Euh... Dites-moi : qu’est-ce qu’il fait, Carapils ? Il est monté là-haut en disant qu’il allait faire des papiers. Est-ce qu’il n’est pas en train de dormir ? … Ah, vous ne voyez pas, ça !? … Bon, vous pourriez me donner les bons numéros pour le Lotto de demain ? … Vous ne savez pas non plus !? … Mais qu’est-ce que je peux demander ? … Ah, mon avenir !? Ben, très bien. Donnez-moi mon avenir. Je vous écoute. … Vous voyez un bel événement !? Ah, c’est bien, ça ! … Un problème !? Oui mais qu’est-ce que vous voyez ? … Beaucoup d’eau !? … C’est qu’il va pleuvoir ! … Un message de ma mère défunte !? … Ma mère est morte !? … Mais je n’en sais rien, je ne l’ai pas connue. … Ah, ce n’est pas pour moi, alors !? D’accord. … Pardon !? Ça m’a déjà coûté quatorze euros cinquante !? Et vous ne l’avez pas vu, ma baffe qui va partir dans vos gueules ? … Eh ben, je vous laisse quand même !
d'après une impro solo de Sandrine Vansnick, le 23 11 2021
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jeu des experts / une rincette
- Le 01/12/2021
- Dans infos
Jeu – Les Experts Vous Expliquent
Qu’est-ce qu’une rincette ?
Courtisés par les médias, ils se contredisent, se déchirent, s’étripent. Moins leur propos est fiable, plus ils palabrent avec aplomb. L’espace d’un jeu, nos comédiens se glissent dans leur peau... Et surtout dans leur tête. Les voilà invités sur un plateau télé pour expliquer un terme inconnu. Chacun y va de sa petite version. Seul l’un d’entre eux propose la bonne définition. (Un sur six, ce n’est déjà pas si mal ; on est peut-être même au-dessus de la moyenne.) Saurez-vous démêler le vrai du faux ? C’est le petit quiz du jour !
Jeu créé à partir d’un dialogue improvisé avec Bernard, Caro, Dominique, Jérémie, Justine, Michel et Sandy (30 11 2021)
Et si vous êtes d’humeur à jouer, pourquoi ne pas redécouvrir nos quiz consacrés au petit monde du théâtre ? Histoire de tester vos connaissances sur les pièces incontournables du répertoire, les grands auteurs, les sketchs inoubliables, le vocabulaire des gens de théâtre… C’est par ici.
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rencontre - Les Arts Maniaques
- Le 28/11/2021
- Dans infos
Rencontre avec deux passionnés
Pipo Guillet et Gérard Guéguen, fondateurs des Arts Maniaques
Mais comment font-ils, les Arts Maniaques ? Malgré la crise qui se prolonge, la troupe garde toute sa vitalité, le nombre d’adhérents continue même d’augmenter. Pour tenter de comprendre ce prodige, nous avons fait un petit tour virtuel du côté de Rennes, en Bretagne, à la rencontre de Pipo et Gérard, les fondateurs de la troupe.
C’est en 2007 que Pipo (Jean-Claude) Guillet et Gérard Guéguen fondent ensemble la troupe des Arts Maniaques à Pont Péan, petit village au sud de Rennes. Les deux complices s’appuient sur leur passion commune pour la scène. Avant de se rencontrer, ils ont suivi des trajectoires étrangement similaires et leurs visions du théâtre amateur concordent. Une grande aventure démarre, qui se poursuit, 14 ans plus tard, avec un remarquable dynamisme.Bonjour les Arts Maniaques. Dites-nous, comment en êtes-vous venus à créer votre troupe ?
Gérard. – Chacun de nous s'est implanté, pour des raisons professionnelles, dans la région de Rennes. On ne se connaissait pas. Nous avons cherché une troupe de théâtre qui nous corresponde mais on n’a pas trouvé.
Pipo. – Dans la région, les troupes montaient surtout du boulevard. Des pièces pas forcément mauvaises mais montées un peu à l'arrache. Nous, on aime le travail bien fait.
Vous montez des pièces d’auteur mais vous avez aussi écrit vos propres pièces…Pipo. – Oui. J’écris depuis longtemps. J’ai animé un atelier théâtre à Paris et rapidement j’ai été amené à créer des petits dialogues pour les débutants. Gérard, lui, s’est mis à écrire pour les 10 ans de la troupe. En 2017, nous avons décidé d’aller jouer à Avignon. Chacun a écrit une pièce et on a trouvé que ce serait plus sympa de monter celle de Gérard qui était truffée de jeux de mots. Ça s'appelait La balance.
Vous avez très vite souhaité ajouter une dimension caritative à vos projets théâtraux ?
Gérard. – Oui, du temps où je faisais du théâtre à Quimper, la troupe courait toujours après l’argent pour son propre fonctionnement, à cause des locations de salle et des frais divers. Ici, les conditions de création sont plus favorables ; la mairie nous aide. Depuis les débuts de la troupe, les statuts prévoient l’organisation d’actions caritatives. Ceux qui rejoignent les Arts Maniaques pour faire du théâtre adhèrent à cet engagement caritatif. Ils viennent aider. Tout spécialement lors de la soirée qu’on organise chaque année au profit de différentes associations.
Concrètement comment avez-vous mis en place ces partenariats ?Pipo. – On ne voulait pas aider des associations qui partent rouler en 4x4 en Afrique. L'argent devait vraiment servir à quelque chose d’utile.
Gérard. – Nous avons constitué une structure intitulée TACLE (Théâtre amateur contre l'exclusion). C'est une sorte de filiale des Arts Maniaques. Les comptes sont nettement distincts même si l'existence des deux structures est liée : si les Arts Maniaques n'existaient pas, TACLE n'existerait pas non plus.
De quelle manière, la troupe a-t-elle traversé les différents confinements depuis 2020 ?
Pipo. – Au moment du premier confinement, on travaillait sur une pièce de Jean Anouilh. Notre travail a été interrompu alors qu’on était déjà bien avancés. Après un moment de flottement, nous avons mis en place des rencontres en vidéoconférence, histoire de garder le contact. En septembre, nous avons compris qu'on ne pourrait reprendre ni les répétitions ni les ateliers. Alors on a lancé un concours d'écriture ouvert à tous en collaboration avec la médiathèque de la ville et l'Association des parents d'élèves.
Ce concours d’écriture que vous avez intitulé À Vos Plumes…Gérard. – Nous avons proposé le thème du confinement. Les participants nous envoyaient leurs textes. Avec les comédiens d’Arts Maniaques, nous avons réalisé des capsules vidéo pour les diffuser sur notre chaîne YouTube. C'était une manière de créer du lien. Suite au concours, un recueil des textes a été édité.
Pipo. – Après, on a repris nos répétitions, on espérait rejouer mais un nouveau confinement est survenu en mars 2021.
Gérard. – L'impact de cette crise, c'est quand même deux pièces mort-nées !
Pipo. – C'est une grosse déception, même si on reste fondamentalement optimistes.
Pour traverser cette période difficile, vous vous appuyez sur l’esprit de troupe ?Pipo. – Oui. Pour nous c'est très important que les comédiens s'investissent même quand ils ne jouent pas. Ils s’occupent de la régie par exemple. Quand on a fondé la troupe, on était trois. A présent, il y a une quinzaine de comédiens. De nouveaux adhérents arrivent par l’atelier, ils restent, ils s'intègrent.
Gérard. – Bien qu’on soit déjà suffisamment nombreux, on participe chaque année au forum des associations. On s'oblige à y aller pour éviter que la troupe ne se sclérose. On ne veut pas vivre en vase clos, il faut rester ouvert vers l'extérieur.
Quels sont vos grands projets en cours ?
Pipo. – On monte une adaptation de la pièce Vol au-dessus d'un nid de coucou. C’est prévu pour les 19 et 20 mars 2022. On est aussi sur un projet lancé par l’ADEC, la maison du théâtre amateur rennaise. Ce projet intitulé Par 4 Chemins met en contact trois troupes de théâtre amateur et trois autrices professionnelles. Chaque autrice a créé une pièce d’une demi-heure destinée à une troupe en tenant compte du nombre d’acteurs. Trois spectacles d'une demi-heure ; 1h30 de spectacle. On s'est engagés à la monter sans en connaître le thème ! Nous la jouerons en janvier, une fois ici à Pont-Péan, une fois à Rennes, une fois du côté de Fougères et enfin sur Saint Malo. C'est un gros challenge.
Qu'est-ce qui vous donne envie de continuer après 14 ans d’aventures ?Pipo. – Pour moi, c'est d’être entourés de gens très motivés. Au sein de notre troupe, on a des gens très motivés ; qui s'occupent de notre communication, de notre page Facebook, de notre site Internet, de notre chaîne YouTube ; qui publient tous les mercredis quelque chose ; qui viennent aux répétitions, même quand ils ne jouent pas ; qui s’investissent à fond dans les projets… Tout ça renforce la motivation.
Gérard. – Chaque année, les nouveaux projets motivent, et on essaie d'emmener les comédiens vers d'autres horizons, de sortir de Pont Péan. L'intégration des nouveaux arrivants, leur écoute lors des ateliers sont également très motivants.
Pipo. – C’est vrai que souvent dans les troupes de théâtre amateur, les comédiens se produisent uniquement devant leurs familles et leurs amis, autant dire un public acquis d’office. Nous essayons d'amener nos comédiens assez loin, dans des salles parfois improbables, dans des villes qu'ils ne connaissent pas, face à des publics qui vont vraiment les juger sur ce qu'ils présentent.
Gérard. – Ça crée de belles aventures, des expériences qu'on ne vivrait pas autrement.
Propos recueillis par Jérémie Brasseur
Le site web des Arts Maniaques: www.lesartsmaniaques.fr
Les Arts Maniaques sur Facebook
Les Arts Maniaques sur YouTube
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PhotoRéplique - Avis de recherche
- Le 24/11/2021
- Dans infos

Avis de recherche - PhotoRéplique ATO novembre 2021 - sur la photo : Dominique Trillet - idée texte : J. Brasseur
