Les actus
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Piliers 2 / interview Marckloff
- Le 23/02/2022
- Dans infos
Piliers 2 Comptoir
Interview de Marckloff, le voisin
- Marckloff, qu'est-ce que ça fait de vivre à côté d’un café comme le Nul Bar Ailleurs ?
- Ça fait beaucoup de bruit. Je suis arrivé ici, j'ai pris ce qu'on m'a donné. Je me suis retrouvé à côté du café. Ma femme et moi, on fait avec. Mais comme le pognon rentre bien, je pense qu'on va bientôt changer.
- Vous raffolez des Chokotoff. D’où ça vient, cette passion ?
- Quand je suis venu ici la première fois, il y avait un pot avec des Chokotoff à l'entrée. C'est là que j'ai découvert les spécialités du pays.
- Vous avez passé toute votre jeunesse en Russie, je crois. Quel souvenir vous en gardez ?
- La neige !
- Ah, l’hiver est froid là-bas. Quand vous y repensez, qu’est-ce qui vous manque ici ?
- Ma mère…
- Elle est restée au pays ! Vous lui téléphonez parfois ?
- Elle est morte.
- Ah.
- Ça fait vingt ans.
- Pardon. Vous avez l'habitude de passer au café ?
- Si je viens, c’est qu’il y a une auto en face de mon garage ; ça arrive tous les jours.
- Alors, vous buvez une petite bière au passage ?
- Bah, disons que pour se faire pardonner, la mère Belle-Vue me sert un petit quelque chose.
- À propos, Marckloff, quelle est la meilleure vodka ?
- La vodka de ma mère. Vodka maison. Il y a encore du vingt ans d'âge là-bas. La prochaine fois que je retourne, je ramènerai une bouteille.
- Marckloff, on m’a dit que vous aviez déjà vu des extraterrestres. C’est vrai ?
- Non. Par contre, j’ai toujours leur véhicule garé devant chez moi.
- Une dernière question. Peut-être indiscrète. Dans la peau de quelle bête avez-vous taillé ces magnifiques pantoufles que vous avez chaussées là ?
- Ça se voit quand même. C'est de la peau de loup.
- De loup malade ?!
- Oui, je reconnais, je n'ai pas eu à le tuer très fort, il était déjà mort. J’en ai profité.
D’après un dialogue de Frédéric Duchène (Marckloff) et Jérémie Brasseur, le 15 02 2022
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Piliers2 / La brocante
- Le 09/02/2022
- Dans dialogues
La brocante Saint-Armulphe
Aujourd'hui, sur la place Saint-Armulphe, face au Nul Bar Ailleurs, c'est la brocante Saint-Armulphe, le grand rendez-vous organisé une fois par an par le comité de quartier.
Belle-Vue. – Ah chouette, la brocante !
Carapils, à Belle-Vue. – Mon bouchon, ramène tes loques : on va trouver acquéreur !
Belle-Vue. – Voilà la Vedett du village.
Vedett. – Belle-Vue, une mousse s’il te plaît, je deviens dingue.
Belle-Vue. – Une mousse pour l'artiste. Maintenant qu’elle sait draguer, j'espère qu'elle va trouver une chaussure à mettre à ses pieds.
Carapils. – C’est gentil, ce que tu dis là, mon bouchon.
Belle-Vue. – D’ailleurs, je me demande pourquoi on dit une chaussure alors qu'on a deux pieds...
Carapils. – Vedett, tu veux de la bière avec ta mousse ou juste un fond de verre sale pour faire tes divinations ?
Vedett. – Un peu de bière mais pas trop. Juste un peu tout plein.
Belle-Vue. – Ça marche !
Carapils. – Salut Bavaro !
Bavaro. – Salut. Y a les baffles qui grésillent.
Belle-Vue. – C’est vrai, ça crachote. On dirait que Trouffette nous ramène son matou mutant.
Carapils. – J'ai dit à Snoek de régler ça.
Belle-Vue. – Il est parti chercher un bazar pour resserrer le bidule.
Carapils. – À la longue, les larsens, ça tape sur les nerfs !
Bavaro. – « Les Larsens » ? Jamais entendu parler de ce groupe !
Carapils. – Laisse béton.
Bavaro. – Ah ça, oui, Renaud ! Laisse béton. J’adore… Et l’autre truc, là : Putain de camion…
Carapils. –Au fait, Bavaro, tu es au courant pour la Mère Chouffe ? Elle est au poste. Elle a encore défoncé un rond-point.
Bavaro. – Trop de Martini, je présume.
Carapils. – Pas plus que d'habitude ! deux bouteilles grand max.
Belle-Vue. – Ouais, mais hier soir, comme je fermais plus tôt, elle est repartie avec une bouteille pour chez elle.
Carapils. – Ah, ça, on m'avait pas dit. S’il y a celle-là en plus des deux autres...
Bavaro. –A la troisième bouteille, elle a des trous de mémoire.
Carapils. – Même quand elle est sobre, il paraît. Mais c’est dur à dire, ça n'arrive quasi jamais...
Vedett. – Je vais pas pouvoir rester, y a le vieux pervers là-bas qui n’arrête pas de me mater.
Carapils. – Griboval !? Ah, les cons ; ils l'ont encore laissé filer de l'hospice !
Vedett. – Il me suit comme un chihuahua.
Carapils. – Il va me faire fuir la clientèle.
Bavaro. – Je vais lui dire deux mots...
Vedett. – La Mère Chouffe n’est pas là ?
Carapils. – Les flics l'ont collée en cellule de dégrisement !
Belle-Vue. – Oui, elle a encore ramassé le rond-point des Grands Prés. Chaque fois qu'ils le refont, paf !
Vedett. – Nom d'une mousse ! La quête du Martini, ça vire à la course d’obstacles.
Belle-Vue. –Faut vraiment qu’elle aille voir un psych’acariâtre.
Vedett. – Ouais, elle est rondpointophile. C'est grave !
Carapils. – J'espère qu'ils vont quand même pas nous la garder trop longtemps. Ça nous ferait un sacré trou dans la caisse !
Vedett. – Bon, moi je me sauve. Je file à l'abbaye voir s’il reste des fûts de Marre-d-être-saoul.
Carapils. – Bah, écoute. Moi, les brocantes, ça va bien cinq minutes…
Vedett. – Allez, Caramel, on se fait la belle.
Carapils. – Ciao, les breloques et les vieux bidons.
Carapils, à Belle-Vue. – Tu nous suis, mon bouchon ?
Vedett. –Si ça tombe, y aura une expo ‘Lavettes de l’abbaye’.
Belle-Vue. – Non, je vais passer un coup de loque en attendant le client. Soyez sages !
Carapils. – Vive Saint-Armulphe !
écriture collective en ligne avec Bernard Ameryckx, Caroline Bachelart, Jérémie Brasseur et Sandrine Vansnick , le 16 12 2021
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Piliers 2 / interview Chouffe
- Le 26/01/2022
- Dans infos
Piliers 2 Comptoir
Interview de la mère Chouffe
- Bonjour mère Chouffe !- Bonjour m’ fille !
- D’après ce qu’on dit, tant qu’il y a du Martini, vous êtes de bonne humeur…
- C'est-à-dire que le matin...
- … vous n'êtes pas d'humeur ?
- Ce n'est pas que je ne suis pas d'humeur, c'est que je n'ai pas d'humeur.
- « Vous n'avez pas d'humeur » ? Comment ça ?
- Si vous voulez, il faut le temps que ça se dégrise. Je ne sais pas trop si c'est le jour ou la nuit, des choses comme ça. Du coup, voilà, je n'ai pas vraiment d'humeur.
- Vos nuits sont souvent agitées ?
- Bah, ça arrive. La dernière fois, j’ai fait un affreux cauchemar. Ça se passait en Italie et il y avait une terrible explosion…
- Dans un champ de romarin ?
- Pire que ça, hein, m’ fille ! à l'usine de Martini. [frisson d’effroi] Du coup, impossible de produire du Martini pendant des années !
- Qu’est-ce que vous alliez bien pouvoir faire de votre temps libre ?
- Dépérir ! Parce que sucer des glaçons, c'est bien, ça rafraîchit… mais sans le Martini, ce n’est quand même pas pareil. Alors, y a de quoi se mettre à fumer des joints.
- « Des joints », mère Chouffe !? Mais comment vous feriez pour vous ravitailler ?
- Bah, ici, c’est pas dur avec le fils de Forestinne. Seulement, je peux vous dire, la marchandise elle n’est pas toujours de première qualité !
- C’est-à-dire ?
- Il vous refile de la beuh qui provoque des effets secondaires. Après on se retrouve dans des situations… délicates.
- Vous avez vu des éléphants roses ?
- Pire que ça !
- Vous avez vu le loup ?
- Oh là là ! si je vous disais… Dites, votre interview là, elle remue pas mal de choses en moi.
- Normal, hein. C'est pour Radio Psychothérapie.
- C'est ça que je me sens toute psychotée de partout.
D’après un dialogue de Michel Legrand (Chouffe) et Caroline Bachelart, le 21 12 2021
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Piliers 2 / interview Forestinne
- Le 19/01/2022
- Dans infos
Piliers 2 Comptoir
Interview de Forestinne
- Forestinne, bonjour. Je suis enchantée de vous rencontrer. Nous allons en apprendre un peu plus à votre sujet. Parce qu’on ne sait même pas si vous êtes en couple.- Non, je suis seule.
- Ah, vous êtes célibataire ?
- Oui, pour tout vous dire, ma plus longue relation a duré six mois. Juste le temps de faire un enfant. Je préfère ne pas m'attacher.
- Je vois. Vous faites partie des gens qui sont devenus accros à leur téléphone ?
- Pas vraiment. Tout un temps, je recevais des appels bizarres.
- « Bizarres » ? comment ça ?
- Un obsédé appelait chaque jour à la même heure ; il croyait que c’était le téléphone rose.
- Ça vous dérangeait ?
- Bah, je n'aimais pas trop ça.
- On peut comprendre. Forestinne, y a-t-il une chose pour laquelle vous vous sentez prête à tuer ?
- Le bingo, sans hésitation. C'est ma passion, j'y jouerais jour et nuit. J'adore.
- Pour clôturer cette interview, pourriez-vous nous avouer un de vos petits secrets ?
- Oh là là, vous me gênez.
- Nous sommes entre nous.
- Alors, je peux bien vous l’avouer, j’utilise mon mucus nasal en complément alimentaire.
- Vous mangez vos crottes de nez ? Formidable !
- Il paraît que c'est plein de glycoprotéines et qu’une consommation régulière produit un effet régénérant. D'ailleurs, regardez ma peau, comme elle est belle !
- En effet. Merci beaucoup, Forestinne. Je suis sûre que tous nos auditeurs sont impatients de tester cette astuce.
D’après un dialogue de Dominique Trillet (Forestinne) et Justine Legrand, le 21 12 2021
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Piliers 2 / interview Belle-Vue
- Le 12/01/2022
- Dans infos
Piliers 2 Comptoir
Interview de Belle-Vue
- Bonjour Belle-Vue. Nous sommes très heureux de vous recevoir pour cette émission consacrée à nos amis de l’Horeca. Vous vous occupez d'un café, à Monche, Le Nul Bar Ailleurs. Je sais que la propreté, c'est important pour vous.- Ah oui, l’hygiène ! moi, je passe la loque à reloqueter cinquante fois par jour. Toujours au même endroit. Comme ça, ça brille.
- J’imagine ! Est-ce que ça paie bien de travailler comme ça dans un café ?
- Écoutez, pas assez à mon goût, je ne vais pas vous dire le contraire. Dans un café de village, on n’a pas beaucoup de pourboires. Parfois, il y a un touriste qui passe, il laisse quelque chose. Des pièces bizarres, qu’on ne sait pas trop quoi faire avec.
- Du coup, vous avez une collection de devises étrangères…
- … et de petits cailloux. Moi, bon ! je les garde parce que ça fait plaisir.
- Belle-Vue, quels sont, selon vous, les inconvénients à travailler dans un café ?
- Bah, des fois, on me vomit dessus. Vedett, par exemple, quand elle se lance dans des expériences de coma tithylique (sic). Ça finit toudis mal.
- A l’inverse, on vous fait parfois des compliments ?
- Pas des masses. Un jour, un gars est entré dans le café pour offrir des fleurs. Alors j'étais toute contente. Mais au final, c'était pas pour moi.
- Ah non ?
- Le livreur s’était gouré de boutique. Il y avait un message qui disait : « Grisette, je suis ton bel admirateur. Chaque fois que je passe et que c’est toi en vitrine, ça me plaît bien, tout ce que tu fais. »
- On va se quitter là-dessus. Le mot de la fin, Belle-Vue ?
- Tant qu'on peut reloqueter, il y a de l’ouvrage.
- Eh bien, ma foi, reloquetons !
D’après un dialogue de Sandrine Vansnick (Belle-Vue) et Jérémie Brasseur, le 21 12 2021
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Piliers 2 / interview Bavaro
- Le 05/01/2022
- Dans infos
Piliers 2 Comptoir
Interview de Bavaro
- Vous regardez Télé-Monche, bonjour ! Aujourd’hui dans notre émission, nous avons le plaisir d’accueillir un chauffeur poids-lourd d’envergure internationale. Bavaro, bienvenue ! - Merci, ça me touche beaucoup. Merci de m’avoir invité.
- Bavaro. Parlez-nous de votre camion…
- Ah, vous savez, les camions, pour nous les chauffeurs poids-lourds, ça fait partie de la famille. Le mien, je l’ai appelé comme mon chien : Charleston.
- C’est une bonne idée.
- La famille, c’est la famille.
- Vous avez un métier pas banal. On se pose des tas de questions. Et tout d’abord, on se demande : est-ce que ça vous est déjà arrivé de faire le tour d’un parking sans pouvoir retrouver votre camion ?
- Vous posez là une question très pertinente parce qu’effectivement sur les parkings le long des autoroutes, il n’y a pas d’indication ‘allée 12, emplacement 43’, ce genre de choses… Mais moi j’ai trouvé une astuce. Je me suis rendu compte que mon chien quand je le siffle, il vient. Et donc mon camion je lui ai installé un système. Dès que je fais : « fi-fi-fi ! Charleston ! », eh bien, les clignotants s’allument. Mon quinze-tonnes, il est aussi fidèle que mon chien. Par contre, ma femme, si je siffle, elle ne vient pas.
- Vous n’allez quand même pas comparer votre femme avec votre camion ?
- Ah certainement pas. Bien sûr que non ! Il n’y a pas de comparaison entre mes deux Charleston, le chien et le camion, et ma femme. Les Charleston, eux, ils ne disent jamais rien, ils sont toujours d’accord avec moi.
- Bon, bref… Vous faites de grands trajets internationaux, vous avez sûrement une anecdote à nous raconter.
- Ah oui ! à l’époque où j’étais tout jeune camionneur, me voilà un jour parti pour mon premier voyage international. Je roule. Je descends à Édimbourg et je m’arrête à une station essence. Je fais le plein puis je me remets en route, machinalement. D’un coup, je me retrouve avec une bagnole qui arrive en face, je me dis : « Le con ! Il est du mauvais côté de la route ! » Bah non, c’était moi qui roulais à contre-sens. Di douille ! Je ne suis pas très fier.
- Nous arrivons déjà à la dernière question. La solitude dans les camions, comment ça se passe ?
- « La solitude » ? La solitude, quand il n’y a que Charleston et moi ?!... Là on entre dans l'intimité de couple ! Je préfère ne pas répondre. Nous les routiers, on a quand même notre petite pudeur.
D’après un dialogue de Bernard Ameryckx (Bavaro) et Dominique Trillet, le 14 12 2021
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Piliers 2 / interview Trouffette
- Le 29/12/2021
- Dans infos
Piliers 2 Comptoir
Interview de sœur Trouffette
- Sœur Trouffette, bonjour. Vous êtes sur la radio de la paroisse de Saint-Armulphe. J’ai quelques questions délicates à vous poser. J’espère que vous voudrez bien y répondre sincèrement.- Je ne mens jamais.
- Est-ce que vous avez déjà prétexté la maladie d’un proche pour éviter d’aller à la messe ?
- Non.
- Ah, c’est très bien…
- Par contre, une fois j’ai corrompu le curé du village et à la messe du dimanche, nous avons annoncé le décès du clodo du coin pour lancer un appel aux dons.
- Mais c’est… inqualifiable !
- Ça a marché du tonnerre, on s’est rempli les poches à mort !
- Je préfère ne pas savoir… Sœur Trouffette, je sais que vous accordez beaucoup d’importance à votre apparence. Avez-vous déjà photocopié votre visage ?
- Mon visage ? Non, hein !
- Ah, ouf !
- … mais mon cul, oui.
- Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu !
- Je le trouve plus joli.
- Passons, ma sœur. Est-ce qu’il vous est déjà arrivé de voler des bonbons ?
- Oui, ça m’est arrivé.
- J’imagine que vous étiez gamine. On peut comprendre.
- Oui, enfin non… c’était il y a trois ans. J’ai piqué tous les bonbons des enfants du caté.
- Oh non, pas les enfants du catéchisme. Ma sœur, quand même !
- Si. Pour pas me faire prendre, j’ai tout planqué dans un vieil encensoir. Et après, je m’en suis fait péter.
- Seigneur ! Et le curé n’a rien dit ?
- Bah… Il avait déjà sifflé pas mal de vin de messe ce jour-là…
- Dites donc, on est vraiment bien entourés au niveau ecclésiastique ici.
- Oh pardon, il ne s’agit pas de notre curé. Je vous parle de faits qui remontent à mon passage dans une autre paroisse. Quelle époque ! on a fait les quatre cents coups, l’abbé Gengoulf et moi.
- Allons au bout des choses, soyons fous. Vous dites vraiment la vérité, hein ?
- Oui, là je suis sans filtre.
- Est-ce qu’il vous arrive de parler sur le dos des habitués du café ?
- Alors là, non, jamais ! Ce n’est vraiment pas du tout mon style de critiquer. J’aurais trop peur d’aller en enfer.
- Mon Dieu, sœur Trouffette ! Mais il me semble que votre nez s’allonge. On dirait Pinocchio.
- Ça tombe bien, j’ai toujours adoré les jouets en bois.
- Ouh là ! Nous allons rendre l’antenne.
D’après un dialogue de Justine Legrand (sœur Trouffette) et Michel Legrand, le 14 12 2021
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Piliers 2 / interview Vedett
- Le 22/12/2021
- Dans infos
Piliers 2 Comptoir
Interview de Vedett
- Bonjour Vedett. Il paraît que vous en êtes une, de vedette.- Il paraît, il paraît.
- Votre réputation vous précède.
- Çà, oui ! On dit souvent : « Vedett, c’est du folklore sur pattes ! » Faut dire que j'ai toujours sur moi ma petite pierre précieuse.
- Oui, votre améthyste…
- Je pensais qu’elle me protégerait contre les effets de la boisson et du coup, une fois, j’ai bu tout un magnum de Bush de Noël.
- En une soirée ?
- Non, comme ça, cul-sec !... Puis j’ai roulé sous la table.
- C’est inhabituel pour vous ?
- Bah oui quand même.
- On m'a dit qu'une fois vous aviez piqué du fric dans les poches d’une veste. C'est vrai ?
- Eh bien, oui. J’avoue. J’ai quand même un petit côté canaille. Je voulais me venger de sœur Trouffette qui m’avait joué un sale tour.
- On veut savoir, on veut savoir… Qu’est-ce qui s’est passé ?
- Bah, au départ, elle voulait m’aider. Elle s’était mis en tête de m’apprendre à draguer.
- Sœur Trouffette ?
- Oui, sœur Trouffette ! Alors, elle m’a un peu dévergondée.
- « Dévergondée » !?
- On est allées au magasin, elle m’a dit : « mets ça » et quand je suis sortie de la cabine en mini-jupe, elle m’a fait défiler dans toute la boutique. J’étais gênée !
- On imagine.
- Alors, le lendemain au café, dès qu’elle a eu le dos tourné, j’ai fouillé les poches de sa petite veste noire de nonnette. Je savais qu’elle avait vidé le tronc de l’église. Elle avait deux-trois sous. Je les ai pris et je lui ai payé à boire avec.
- Vedett, on sait que vous êtes toujours célibataire. Est-ce qu'il ne vous est jamais arrivé de flirter ici au café ?
- Eh bien, je dois dire qu'en général, j’aime les belles personnes. Les hommes et les femmes, d’ailleurs. Je suis en bi-sexe (sic).
- Ah, ah !
- Là-dedans, j’ai une petite frite qui se balade. Un homme, une femme... ça dépend comment la frite s’en va. Et j’adore leur mater le …
- Je crois qu’on va se quitter là-dessus. Merci beaucoup, Vedett. Je ne suis pas déçue de la rencontre.
- Il va falloir censurer, hein, Madame !
D’après un dialogue de Caroline Bachelart (Vedett) et Sandrine Vansnick, le 14 12 2021