Piliers2 / La brocante

La brocante Saint-Armulphe

Aujourd'hui, sur la place Saint-Armulphe, face au Nul Bar Ailleurs, c'est la brocante Saint-Armulphe, le grand rendez-vous organisé une fois par an par le comité de quartier.

Belle-Vue. – Ah chouette, la brocante !

Carapils, à Belle-Vue. – Mon bouchon, ramène tes loques : on va trouver acquéreur !

Belle-Vue. – Voilà la Vedett du village.

Vedett. – Belle-Vue, une mousse s’il te plaît, je deviens dingue.

Belle-Vue. – Une mousse pour l'artiste. Maintenant qu’elle sait draguer, j'espère qu'elle va trouver une chaussure à mettre à ses pieds.

Carapils. – C’est gentil, ce que tu dis là, mon bouchon.

Belle-Vue. – D’ailleurs, je me demande pourquoi on dit une chaussure alors qu'on a deux pieds...

Carapils. – Vedett, tu veux de la bière avec ta mousse ou juste un fond de verre sale pour faire tes divinations ?

Vedett. – Un peu de bière mais pas trop. Juste un peu tout plein.

Belle-Vue. – Ça marche !

Carapils. – Salut Bavaro !

Bavaro. – Salut. Y a les baffles qui grésillent.

Belle-Vue. – C’est vrai, ça crachote. On dirait que Trouffette nous ramène son matou mutant.

Carapils. – J'ai dit à Snoek de régler ça.

Belle-Vue. – Il est parti chercher un bazar pour resserrer le bidule.

Carapils. – À la longue, les larsens, ça tape sur les nerfs !

Bavaro. – « Les Larsens » ? Jamais entendu parler de ce groupe !

Carapils. – Laisse béton.

Bavaro. – Ah ça, oui, Renaud ! Laisse béton. J’adore… Et l’autre truc, là : Putain de camion

Carapils. –Au fait, Bavaro, tu es au courant pour la Mère Chouffe ? Elle est au poste. Elle a encore défoncé un rond-point.

Bavaro. – Trop de Martini, je présume.

Carapils. – Pas plus que d'habitude ! deux bouteilles grand max.

Belle-Vue. – Ouais, mais hier soir, comme je fermais plus tôt, elle est repartie avec une bouteille pour chez elle.

Carapils. – Ah, ça, on m'avait pas dit. S’il y a celle-là en plus des deux autres...

Bavaro. –A la troisième bouteille, elle a des trous de mémoire.

Carapils. – Même quand elle est sobre, il paraît. Mais c’est dur à dire, ça n'arrive quasi jamais...

Vedett. – Je vais pas pouvoir rester, y a le vieux pervers là-bas qui n’arrête pas de me mater.

Carapils. – Griboval !? Ah, les cons ; ils l'ont encore laissé filer de l'hospice !

Vedett. – Il me suit comme un chihuahua.

Carapils. – Il va me faire fuir la clientèle.

Bavaro. – Je vais lui dire deux mots...

Vedett. – La Mère Chouffe n’est pas là ?

Carapils. – Les flics l'ont collée en cellule de dégrisement !

Belle-Vue. – Oui, elle a encore ramassé le rond-point des Grands Prés. Chaque fois qu'ils le refont, paf !

Vedett. – Nom d'une mousse ! La quête du Martini, ça vire à la course d’obstacles.

Belle-Vue. –Faut vraiment qu’elle aille voir un psych’acariâtre.

Vedett. – Ouais, elle est rondpointophile. C'est grave !

Carapils. – J'espère qu'ils vont quand même pas nous la garder trop longtemps. Ça nous ferait un sacré trou dans la caisse !

Vedett. – Bon, moi je me sauve. Je file à l'abbaye voir s’il reste des fûts de Marre-d-être-saoul.

Carapils. – Bah, écoute. Moi, les brocantes, ça va bien cinq minutes…

Vedett. – Allez, Caramel, on se fait la belle.

Carapils. – Ciao, les breloques et les vieux bidons.

Carapils, à Belle-Vue. – Tu nous suis, mon bouchon ?

Vedett. –Si ça tombe, y aura une expo ‘Lavettes de l’abbaye’.

Belle-Vue. – Non, je vais passer un coup de loque en attendant le client. Soyez sages !

Carapils. – Vive Saint-Armulphe !

écriture collective en ligne avec Bernard Ameryckx, Caroline Bachelart, Jérémie Brasseur et Sandrine Vansnick , le 16 12 2021