Piliers 3 - Des plans sur l'alcoomètre

Faire des plans sur la comète, c'est déjà prendre quelques libertés avec la réalité. Mais si l'alcool s'en mêle, les divagations échappent à tout contrôle.

Devenir mannequin grâce à une toute nouvelle robe en peau de léopard, accueillir une grosse clientèle dans un bistrot de quartier, rêver mariage au guidon de sa Vespa, faire ses bagages pour filer au bout du monde, et on en passe !...

Au Nul Bar Ailleurs, les piliers de comptoir ont une vision très éthylique de leur avenir.

Des plans sur l'alcoomètre, une comédie en deux actes de l'Atelier Théâtre des Oiseaux / Représentations à la Cambuse à Givry les 26, 27 et 28 mai 2023 / avec Caroline Bachelart, David Courselles, Frédéric Duchène, Justine Legrand, Michel Legrand, Dominique Trillet, Sandrine Vansnick / création collective mise en texte par Jérémie Brasseur / affiche : Frédéric Tomisinec

Marckloff. – Ça connecte internet au quart de tour.

Belle-Vue. – Au quart de tour ?

Marckloff. – Da ! Au quart de tour.

Belle-Vue. – Au quart de quel tour ?

Marckloff. – Au quart d’un petit quart d’heure de tour.

(Acte I, scène 8)

Belle-Vue. – Tu as vu, Orval ? Les mains de Vedett !

Orval. – Oh, des doigts. Y en a dix en plus !

Belle-Vue. – Ses vrais ongles, ils sont cachés en-dessous.

Vedett. – Chut, Belle-Vue. Ça doit rester secret.

Orval. – Y en a pas un qui est un peu de travers, là ?

(Acte II, scène 2)

Vedett. – Et Augrenelle, elle en pense quoi ?

Orval. – Je sais pas. Je dois seulement aller la voir.

Vedett. – Quoi ? Tu n’es même pas encore allé lui parler, ni rien ?

Orval. – J’ose pas. Je suis timide.

Belle-Vue. – Orval, faut lui décarreler ta flamme !

(Acte II, scène 2)

Trouffette. – ... Il s’est confessé à moi une fois. Faut que je te raconte.

Belle-Vue. – Mais Trouffette, on n’est pas censé garder le secret de la confession, tout ça ?

Trouffette. – Le secret de la confession, d’abord, c’est que pour les curés. Si t’es assez con pour aller te confesser à une bonne femme, l’Église catholique elle répond de rien.

(Acte II, scène 1)

Forestinne. – Trouffette veut que je lui rédige son premier CV mais franchement, je sèche.

Marckloff. – Si vous séchez, faut boire un coup.

Forestinne. – Oh, c’est bien le moment de faire de l’humour, tiens ! Pour l’instant, j’ai juste noté : « Expérience réussie dans un poste de spermatozoïde. CDD de neuf mois. Temps plein dans une boîte qui a pris du volume, de par ma contribution personnelle. »

(Acte II, scène 6)

Chouffe. – Je suis un peu gênée de vous dire ça mais mon bonheur dépasse ma détresse. J’enterre ma tante Astérie.

Marckloff. – Chez nous, pas être contents quand on fait enterrement.

Chouffe. – Ben là, c’est un enterrement qui laisse de beaux souvenirs !... De beaux soussous à venir !

(Acte II, scène 8)

Chouffe. – Allons, ne pleure plus, bonhomme. Viens danser avec Bob Mar’Chouffe. Tu vas voir, tu vas oublier ton chagrin.

Orval. – Je ne sais pas bien danser.

Chouffe. – Écrase-moi le pied, et tu es un homme mort.

Orval. – Je vais faire gaffe, du coup.

(Acte II, scène 10)

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