sketch - Derviche
- Par brasseur-vansnick
- Le 24/06/2016
- Dans dialogues
OLIVIA. – Dis donc, il me semble que ça fait longtemps qu’on n’a plus vu notre don Juan d’opérette ?
ELISE. – Rudy ? Séverine lui a demandé de préparer quelque chose ? Une animation folklorique, je crois.
LAURE-ANNE. – Il a tout de suite dit oui. Une démonstration de danse locale, quelque chose comme ça.
OLIVIA. – Il s’intéresse à la danse, Rudy ?
LAURE-ANNE. – Il a dit que la danse permettait à l’homme de montrer son sex-appeal. De mettre en valeur sa virilité. Que c’était un moyen de séduction imparable.
ELISE. – Eh bien, je demande à voir…
LAURE-ANNE. – Ça ne saurait tarder.
La guide arrive.
LA GUIDE. – Mesdames, j’ai la joie de vous annoncer que notre artiste de ce soir est prêt. Il n’est plus aussi enthousiaste qu’au début, mais chose promise chose due. Je vous demande d’encourager chaleureusement Rudy, notre derviche tourneur.
Musique. Rudy, mine renfrognée, entre en costume de derviche tourneur et se met à tournoyer sur lui-même. Les dames applaudissent.
OLIVIA. – Oh, qu’il est mimi, avec sa petite jupette !
LAURE-ANNE. – Oui, ça met bien en valeur sa virilité.
LA GUIDE. – Les derviches tourneurs sont des maîtres soufis qui, depuis le 13e siècle, pratiquent le sema, cette danse dont les mouvements rappellent ceux de la toupie.
OLIVIA. – C’est un tourbillon de sex-appeal, dis donc !
RUDY. – Oh, ça va, hein !
LA GUIDE. – Comme Rudy nous le montre très bien, le danseur tourne sur lui-même jusqu’à ce qu'il atteigne une forme de transe. Il déploie les bras, la paume de la main gauche vers le ciel, celle de la main droite vers le sol.
ELISE. – En fait, c’est comme pour les Ecossais : la seule chose qui nous turlupine au fond c’est…
ELISE, OLIVIA ET LAURE-ANNE. – ... S'il porte une culotte !
LA GUIDE, à l’oreille de Rudy, toujours d’aussi mauvaise humeur. – Continuez, je sens que votre charme commence à opérer !