Fête foraine - Jérémie Brasseur

« Une grande équipe, c’est un atout inouï ! »

 

A l’approche de notre spectacle, Fête foraine (les 5, 6 & 7 octobre prochain), nous donnons la parole à Jérémie Brasseur, qui a écrit et mis en scène la pièce, et qui s’apprête à en assurer la régie.

Jérémie Brasseur - Fête foraineÀ 40 ans, Jérémie Brasseur est l’heureux chef de chantier de cette rocambolesque Fête foraine. Avec l’Atelier Théâtre des Oiseaux, il a déjà monté quatre pièces et onze cafés-théâtres. Pour lui, le théâtre amateur se définit comme une activité de loisir ouverte à tous ; une source d’épanouissement. « L’ATO crée des spectacles sur-mesure pour les participants. L’esprit de troupe permet à chacun de faire l’expérience de la scène en se sentant porté par l’équipe. C’est une aventure unique, parfois stressante, toujours vivifiante. »

Monter un projet avec plus de vingt comédiens, c’est un sacré défi, non ?

C’est surtout une chance extraordinaire ! Bien sûr, ça demande un peu d’organisation : il faut gérer les départs en vacances et les autres absences ; les répétitions doivent être bien cadrées pour permettre à chacun de trouver sa place et pour éviter les pertes de temps. Mais je trouve qu’une grande équipe, c’est un atout inouï pour le théâtre amateur, ça ouvre grand le champ des possibles : le spectacle gagne en dynamisme, en couleur, en puissance. C’est exaltant !

Ceci dit, pour les comédiens, ce n'est pas toujours confortable. Certains se sentent un peu "noyés dans la masse". Surtout en début de projet, quand tout le monde ne se connaît pas encore très bien. Mais en définitive, je suis convaincu que c’est une expérience à vivre au moins une fois dans sa vie.

Comment s’est construit ce projet théâtral ?

En mars dernier, nous avons commencé à explorer librement le thème de la fête foraine avec une partie de comédiens qui venaient de participer au spectacle La grande Tourterie. Marie Devigne, qui travaille dans une bibliothèque, a rassemblé de la documentation pour nous : des livres, des vidéos, des enregistrements audio. Parallèlement, le groupe expérimentait différentes pistes de scénario à travers des jeux et des mises en situation. J’ai écrit les premiers bouts de dialogues, on les a lus ensemble. Et Jean-Pascal Giacometti nous a très vite apporté des croquis préparatoires pour le décor.

Après le café-théâtre Comptines bancales (mai 2018), les choses sérieuses ont débuté. On ne s’attendait pas à ce qu’un tel nombre de comédiens adhèrent au projet. Ça a été une magnifique surprise ! En juin et juillet, nous avons distribué les scènes en plusieurs salves. (Le spectacle est construit comme un patchwork, avec une quarantaine de scènes courtes qui tissent une vaste histoire collective.) Ensuite, on a élaboré la mise en scène à l’aide de supports audio, de schémas, de notes et de photos pour que les comédiens ne soient pas "largués" malgré l’une ou l’autre absence aux répétitions.

Jérémie à la Foire du TrônePourquoi avoir choisi le thème de la fête foraine ?

C’est un thème fabuleux qui évoque de bons souvenirs pour la plupart d’entre nous... et qui permet une grande fantaisie. Quand j’étais petit, j’étais fasciné par les "machines à sous" des luna-parks. J’adorais voir les jetons dégringoler d’un plateau à l’autre et construire des pyramides en équilibre précaire au-dessus du vide.

Sandrine et moi, nous n’avons pas souvent arpenté les fêtes foraines ensemble mais pour la préparation du spectacle, nous sommes montés à Paris faire un tour sur la Foire du Trône. C’est un magnifique souvenir. Sandrine a réalisé un grand reportage photo tandis que je donnais de ma personne en testant la guimauve d'un stand gastronomique. Oui vraiment, un savoureux souvenir !

Ce spectacle, c’est la 5e comédie créée par l’Atelier Théâtre des Oiseaux. En quoi la façon de travailler de l’ATO a-t-elle évolué ?

Au fil du temps, on se préoccupe davantage de construire du visuel. Sur ce spectacle, on a accordé un soin tout particulier à la création du décor, au choix des accessoires et des costumes ; on a imaginé des pantomimes, des tableaux collectifs et des mouvements de scène variés. L’espace scénique dont on dispose nous oblige, par ses contraintes, à chercher de nouveaux stratagèmes.

Je crois que Fête foraine propose en définitive une chouette conjonction entre pièce de théâtre et spectacle de sketchs. De la pièce de théâtre, on a gardé la trame narrative avec unité de temps et de lieu ; du spectacle de sketchs, on a la multiplicité des courtes scènes, légères et dynamiques, aux personnages variés et pittoresques.