Comptines - Sandrine & Jérémie
- Par brasseur-vansnick
- Le 11/05/2018
- Dans infos
Comptines bancales / interview -7
Sandrine & Jérémie
On peut compter sur nos doigts les jours qui nous séparent encore du spectacle Comptines Bancales (café-théâtre de la promotion 10 / saison 2017-2018). Inutile de préciser que le stress monte… l’impatience de rencontrer le public aussi ! Cette semaine, on donne la parole au duo de metteurs en scène : Sandrine Vansnick et Jérémie Brasseur. Si Jérémie retrouve pour ce spectacle le rôle de régisseur, Sandrine reprend quelques rôles au pied levé.
Comptines bancales est donc le dixième spectacle créé par l’ATO dans le cadre de son atelier d’initiation au théâtre amateur…
Sandrine : Eh oui, le dixième déjà ! Et la quinzième création de l’Atelier Théâtre des Oiseaux.
Jérémie : Quand on a monté Les MonsQuetaires en mai 2013 avec notre tout premier groupe, on était loin d’imaginer la manière dont l’atelier se développerait.
Qu’est-ce qui a changé depuis le premier groupe ?
Jérémie : Enormément de choses. Parce que notre vision du théâtre amateur a fort évolué. Les deux premières années, j’envisageais encore l’atelier comme un parcours d’apprentissage. Avec quelque chose de très scolaire. D’ailleurs, avec les participants du premier groupe, nous nous sommes vouvoyés jusqu’au spectacle ; j’avais créé un mini syllabus avec des exercices de diction et des textes de référence ; je préparais minutieusement des petites leçons d’histoire du théâtre… Sandrine se foutait de moi.
Sandrine : Oui, c’était très ampoulé. On sentait le prof de français qui reprenait le dessus. Heureusement, malgré ces ‘erreurs de jeunesse’, l’ambiance était déjà bon enfant.
Jérémie : Avec le troisième groupe, celui qui a monté Le Pactole en décembre 2014, j’ai pris conscience que les participants attendaient autre chose…
Sandrine : Le théâtre amateur a beaucoup mieux à offrir quand on envisage les choses comme une grande aventure où l’on va s’embarquer ensemble, expérimenter, chercher, inventer… et surtout s’amuser !
En quoi le spectacle Comptines bancales se distingue-t-il des précédents ?
Sandrine : Les participants ont choisi deux thèmes. C’est comme s’il y avait deux spectacles en un seul. Le premier sur le thème des comptines de notre enfance et le second sur le thème des bancs.
Jérémie : C’est intéressant de voir comment les deux parties se répondent. Les deux randonneuses qui ouvrent la seconde partie (Banc réservé) rappellent les deux randonneuses qui ont clôturé la première (Promenons-nous dans les bois). Le duo de clowns de Banc pliable fait écho au duo de marionnettes de la première partie (Ainsi font, font, font…). Avec Une souris verte et Le Monstre, on visite deux fois le tribunal… Il y a comme ça des motifs qui reviennent, déclinés en variations. Ça donne à l’ensemble un côté très ludique que j’aime beaucoup.
Sandrine : Il faut ajouter que sur ce spectacle, c’est la première fois que les comédiens ont eux-mêmes écrit tous les sketchs. Tous ! C’est une belle réussite. On a toujours voulu encourager la créativité, notamment dans l’écriture. Ça a commencé timidement, avec quelques textes créés par l’un ou l’autre comédien plus entreprenant ; Jérémie fournissait le reste. Ces derniers temps, les participants sont de plus en plus nombreux à se lancer dans le défi de l’écriture.
Jérémie : Oui, c’est génial ! On voudrait que le théâtre amateur ne soit pas une pâle copie du théâtre professionnel ; il faudrait qu’il développe sa propre identité. Mais pour ça, je suis convaincu que les amateurs doivent créer des spectacles faits maison sur mesure et ne soient pas toujours en train de ‘pomper’ dans le répertoire des professionnels.
L’aventure de la promotion 10 a commencé en septembre 2017 ; le groupe était complet avec 21 inscrits. Finalement, il ne reste que douze participants au moment de monter sur scène. Comme on dit : beaucoup d’appelés mais peu d’élus ?
Jérémie : Non, ce n’est pas une question de sélection. On fait le maximum pour que tous puissent faire l’expérience de la scène. L’horaire est le plus léger possible (avec une rencontre hebdomadaire d’une heure et demie) et nous sommes très fiers d’avoir monté des spectacles avec des comédiens qui étaient au départ très réticents : certains se posaient des questions parce que le français n’était pas leur langue maternelle, d’autres avaient des difficultés de mémorisation, une mobilité restreinte ou de grandes peurs à surmonter…
Sandrine : On s’est toujours dit que l’atelier devait accueillir tous ceux qui souhaitaient voir ce que le théâtre pouvait leur apporter. (Personnellement, ça m’apporte beaucoup et je ne peux plus m’en passer.) Lorsqu’un nouveau groupe commence, il y a donc des gens qui viennent un peu par curiosité… et quelquefois, franchement par hasard. Ils ne savent pas à quoi s’attendre, ils voient comment fonctionne une séance d’atelier et certains décident de s’orienter vers une autre activité : il en faut pour tous les goûts. Pour d’autres, c’est différent : ils sont malheureusement obligés d’abandonner l’aventure en cours de route pour des raisons familiales, professionnelles ou à cause de problèmes de santé, par exemple… mais ce n’est peut-être que partie remise, des fois il faut attendre un moment plus opportun.
Jérémie : L’équipe garde des tas de chouettes souvenirs partagés avec ceux qui ont fait un bout de chemin avec nous. Même s’ils ne sont pas physiquement sur scène, ils font quand même partie du spectacle : leur personnalité, leur créativité, les liens d’amitié qui se sont noués, tout ça a nourri le spectacle au cours de son élaboration. On ne les oublie pas et on espère qu’ils nous rejoindront plus tard pour vivre ensemble de nouvelles aventures.