Piliers 2 / interview Marckloff

Piliers 2 Comptoir

Interview de Marckloff, le voisin

- Marckloff, qu'est-ce que ça fait de vivre à côté d’un café comme le Nul Bar Ailleurs ?

- Ça fait beaucoup de bruit. Je suis arrivé ici, j'ai pris ce qu'on m'a donné. Je me suis retrouvé à côté du café. Ma femme et moi, on fait avec. Mais comme le pognon rentre bien, je pense qu'on va bientôt changer.

- Vous raffolez des Chokotoff. D’où ça vient, cette passion ?

- Quand je suis venu ici la première fois, il y avait un pot avec des Chokotoff à l'entrée. C'est là que j'ai découvert les spécialités du pays.

- Vous avez passé toute votre jeunesse en Russie, je crois. Quel souvenir vous en gardez ?

- La neige !

- Ah, l’hiver est froid là-bas. Quand vous y repensez, qu’est-ce qui vous manque ici ?

- Ma mère…

- Elle est restée au pays ! Vous lui téléphonez parfois ?

- Elle est morte.

- Ah.

- Ça fait vingt ans.

- Pardon. Vous avez l'habitude de passer au café ?

- Si je viens, c’est qu’il y a une auto en face de mon garage ; ça arrive tous les jours.

- Alors, vous buvez une petite bière au passage ?

- Bah, disons que pour se faire pardonner, la mère Belle-Vue me sert un petit quelque chose.

- À propos, Marckloff, quelle est la meilleure vodka ?

- La vodka de ma mère. Vodka maison. Il y a encore du vingt ans d'âge là-bas. La prochaine fois que je retourne, je ramènerai une bouteille.

- Marckloff, on m’a dit que vous aviez déjà vu des extraterrestres. C’est vrai ?

- Non. Par contre, j’ai toujours leur véhicule garé devant chez moi.

- Une dernière question. Peut-être indiscrète. Dans la peau de quelle bête avez-vous taillé ces magnifiques pantoufles que vous avez chaussées là ?

- Ça se voit quand même. C'est de la peau de loup.

- De loup malade ?!

- Oui, je reconnais, je n'ai pas eu à le tuer très fort, il était déjà mort. J’en ai profité.

D’après un dialogue de Frédéric Duchène (Marckloff) et Jérémie Brasseur, le 15 02 2022