Piliers 2 / interview Bavaro

Piliers 2 Comptoir

Interview de Bavaro

Piliers 2 Comptoir - Bavaro- Vous regardez Télé-Monche, bonjour ! Aujourd’hui dans notre émission, nous avons le plaisir d’accueillir un chauffeur poids-lourd d’envergure internationale. Bavaro, bienvenue !

- Merci, ça me touche beaucoup. Merci de m’avoir invité.

- Bavaro. Parlez-nous de votre camion…

- Ah, vous savez, les camions, pour nous les chauffeurs poids-lourds, ça fait partie de la famille. Le mien, je l’ai appelé comme mon chien : Charleston.

- C’est une bonne idée.

- La famille, c’est la famille.

- Vous avez un métier pas banal. On se pose des tas de questions. Et tout d’abord, on se demande : est-ce que ça vous est déjà arrivé de faire le tour d’un parking sans pouvoir retrouver votre camion ?

- Vous posez là une question très pertinente parce qu’effectivement sur les parkings le long des autoroutes, il n’y a pas d’indication ‘allée 12, emplacement 43’, ce genre de choses… Mais moi j’ai trouvé une astuce. Je me suis rendu compte que mon chien quand je le siffle, il vient. Et donc mon camion je lui ai installé un système. Dès que je fais : « fi-fi-fi ! Charleston ! », eh bien, les clignotants s’allument. Mon quinze-tonnes, il est aussi fidèle que mon chien. Par contre, ma femme, si je siffle, elle ne vient pas.

- Vous n’allez quand même pas comparer votre femme avec votre camion ?

- Ah certainement pas. Bien sûr que non ! Il n’y a pas de comparaison entre mes deux Charleston, le chien et le camion, et ma femme. Les Charleston, eux, ils ne disent jamais rien, ils sont toujours d’accord avec moi.

- Bon, bref… Vous faites de grands trajets internationaux, vous avez sûrement une anecdote à nous raconter.

- Ah oui ! à l’époque où j’étais tout jeune camionneur, me voilà un jour parti pour mon premier voyage international. Je roule. Je descends à Édimbourg et je m’arrête à une station essence. Je fais le plein puis je me remets en route, machinalement. D’un coup, je me retrouve avec une bagnole qui arrive en face, je me dis : « Le con ! Il est du mauvais côté de la route ! » Bah non, c’était moi qui roulais à contre-sens. Di douille ! Je ne suis pas très fier.

- Nous arrivons déjà à la dernière question. La solitude dans les camions, comment ça se passe ?

- « La solitude » ? La solitude, quand il n’y a que Charleston et moi ?!... Là on entre dans l'intimité de couple ! Je préfère ne pas répondre. Nous les routiers, on a quand même notre petite pudeur.

D’après un dialogue de Bernard Ameryckx (Bavaro) et Dominique Trillet, le 14 12 2021